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Des agriculteurs réclament la fin des écofrais pour mieux respirer

Un tracteur dans un champ.

Soulager les agriculteurs des écofrais apparaît être, aux yeux de certains producteurs, une solution à portée de main pour atténuer les effets de la crise agricole.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Des agriculteurs frappés par la crise qui secoue le monde agricole appellent Québec à les dispenser de tous les écofrais qui leur sont imposés afin de réduire la pression financière qu'ils supportent. Ils demandent que les 415 millions de dollars qu'ils ont versés dans l'ancien Fonds vert leur soient retournés sans délai.

Denis Couture, producteur céréalier à Saint-Prosper-de-Champlain, est catégorique. Il demande qu'on rapatrie tout l'argent d'écofrais, qu'on les verse à la Financière [agricole du Québec], au nom des agriculteurs, que les gouvernements mettent leur part, soit 60 %, 30 % pour le fédéral et 30 % pour le provincial. Puis qu'on fasse un paiement ad hoc ce printemps pour permettre aux agriculteurs de continuer à nourrir les gens, lance-t-il.

Un tracteur qui porte une affiche sur laquelle il est écrit « pas de nourriture sans agriculture.»

Le reportage de Louis Cloutier

Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas

Le président de l’UPA du Centre-du-Québec, Daniel Habel, est du même avis. Ça n'engendrerait aucune conséquence budgétaire au niveau de l'État, mentionne-t-il.

L'UPA n'avait pas attendu cette sortie pour demander que les agriculteurs puissent revoir la couleur de leur argent. Ce qu'on demande actuellement c'est de suspendre le prélèvement de cette taxe-là sur le diesel et le propane, pour donner un peu d'oxygène aux producteurs, ajoute son président.

Impact double des changements climatiques

Des agriculteurs déplorent d'avoir non seulement à subir les sérieuses conséquences des changements climatiques, mais en plus d'avoir à payer une deuxième fois pour les prévenir. C’est le cas de Denis Couture.

À un moment donné, on entend que c'est pour sauver des couleuvres quelque part, de sauver des grenouilles en Amazonie, que nous autres on paie des taxes sur notre essence pour aller sauver la planète. Ce n’est pas aux agriculteurs de faire ça. Notre premier mandat, c'est de nourrir les gens, lance-t-il.

Pour financer la saison des semences qui s'ouvre, l'agriculteur, comme bien d'autres, devra emprunter en vertu du cercle vicieux selon lequel moins les récoltes sont bonnes, moins les institutions prêteuses ont d'argent pour eux.

Denis Couture devant un bâtiment agricole.

Denis Couture est un producteur céréalier à Saint-Prosper-de-Champlain.

Photo : Radio-Canada / Olivier Croteau

D'ailleurs, pour le producteur céréalier, cela ne fait aucun doute que l'esprit de l'assurance récolte a été dénaturé au fil du temps. Ce qui était pris en compte au début était le potentiel de production d'une terre et non la moyenne des dernières récoltes, mentionne-t-il.

Il en sait quelque chose puisque c'est son oncle Paul Couture de Saint-Prosper qui, à titre de président de l'UPA, avait contribué avec René Lévesque à la création du plan collectif d'assurance. Il en parle avec émotion.

Mon oncle , il serait frustré de ça, parce que ça [n’atteint] pas l'objectif. L'objectif de l'assurance récolte, c'était d'assurer que si tu n'as pas de récolte dans le champ, l'assurance te paie pour être capable d'avoir les revenus nécessaires par rapport aux dépenses que tu as faites, lance-t-il avec aplomb.

Il est vrai que rien n'est jamais facile en agriculture, sauf que cette fois, observe l'UPA, la crise est sur tous les fronts.

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