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Déroule le rebord : Tim Hortons lui promet un bateau neuf par erreur

Une enseigne de Tim Hortons.

Depuis 2020, une application est nécessaire pour participer au concours Déroule le rebord de Tim Hortons. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Daniel Thomas

Radio-Canada

Un courriel erroné de la compagnie Tim Hortons a laissé un goût amer dans la bouche de certains de ses clients au pays cette semaine. On leur a promis un bateau flambant neuf, pour leur dire finalement qu’il s’agissait d’une erreur technique.

C’est le cas de Carol Evans, une résidente de Saint-Jean, T.-N.-L., et fidèle cliente de Tim Hortons.

Mercredi après-midi, elle a reçu un courriel de l'entreprise faisant un récapitulatif des prix qu’elle avait gagnés (comme des cafés ou des beignes) depuis le début de sa participation au concours.

Cette infirmière auxiliaire était en pause de travail lorsqu’elle l’a lu. À sa grande surprise, elle apprend dans le message qu'elle est aussi la gagnante d’un bateau et d'une remorque neufs.

J’étais excitée, vraiment excitée. Je croyais vraiment que j’avais gagné un bateau et une remorque d’une valeur de 55 000 $

Une citation de Carol Evans

À son travail, tous les collègues de Carol Evans ne parlent que de ça.

Je travaille avec une centaine de personnes, raconte-t-elle. Tout le monde était tellement content pour moi. Ils n’y croyaient pas : j’avais enfin gagné quelque chose dans ma vie.

Un téléphone portable où figure un message indiquant qu'un bateau et une remorque ont été gagnés.

Carol Evans était aux anges lorsqu'elle a reçu ce courriel de Tim Hortons.

Photo : Curtis Hicks/CBC

Mais, quelques heures plus tard, lorsque Carol Evans retourne chez elle, l’excitation tombe rapidement.

J’ai reçu un courriel de leur part [Tim Hortons] pour m’aviser qu’il s’agissait d’une erreur technique, se désole-t-elle. Je n’aurai pas mon bateau ni ma remorque. […] c’était extrêmement décevant. J’ai pleuré, j’étais si triste.

Carol Evans n’avait pas l’intention de mettre son bateau à l’eau. Elle comptait plutôt le vendre pour financer sa retraite.

Tim Hortons s’excuse de son erreur technique

Dans un courriel envoyé à CBC, Tim Hortons explique que le courriel original avait pour but de signaler à chaque client ce qu’ils avaient jusqu’alors gagné en participant à ce concours. Le bateau et la remorque ont été inclus dans certains courriels par erreur.

Nous avons créé un courriel récapitulatif Déroule le rebord avec les intentions les plus louables de donner à nos invités un aperçu amusant de leur histoire de jeu en 2024, explique dans un courriel un porte-parole de l'entreprise. Malheureusement, il y a eu une erreur humaine et certains clients ont reçu des informations incorrectes.

Tim Hortons n’a pas divulgué le nombre de personnes au pays ayant reçu le courriel erroné. L'entreprise a cependant envoyé un courrier d’excuses aux personnes touchées, dont Carol Evans.

Nous sommes désolés de la frustration que cette situation a causée et de ne pas avoir été à la hauteur de nos exigences, peut-on y lire.

Une femme regarde son cellulaire dans le hall d'entrée d'un lieu public.

Carol Evans est infirmière auxiliaire depuis 55 ans. Sur cette photo, le courriel d'excuses qu’elle a reçu de Tim Hortons apparaît sur son portable.

Photo : Curtis Hicks/CBC

C’est vraiment injuste pour le public qui, chaque jour, dépense son argent durement gagné au Tim en café et en lunch. Puis là, tu penses que tu as gagné un prix et soudain, trois heures plus tard, ce n’est plus le cas. C’est injuste, affirme Carol Evans. Je vais au Tim pas mal, comme sept jours par semaine. À partir de maintenant, ça va plutôt être zéro fois par semaine.

Au moins un autre cas de faux gagnant à Terre-Neuve-et-Labrador a été confirmé par CBC ainsi que d’autres dans plusieurs régions de l’Ontario.

Mercredi après-midi, plus de 200 personnes ont rejoint une page Facebook pour partager leur outrance, menaçant d’engager des poursuites contre Tim Hortons.

Droits des consommateurs

Si des consommateurs en venaient à poursuivre Tim Hortons, le professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Laval, Karounga Diawara, souligne qu’il pourrait leur être difficile d’avoir gain de cause.

Il faudrait établir qu’il s’agit d’une publicité trompeuse, explique celui qui est aussi directeur du Centre de recherche en droit économique. L’entreprise met en avant le fait qu’il s’agit d’une erreur technique […] si c’est une erreur technique, ce serait difficile de condamner l’entreprise.

Karounga Diawara en visioconférence.

Karounga Diawara, professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Laval et directeur du Centre de recherche en droit économique.

Photo : Radio-Canada

Une brèche joue néanmoins en faveur des personnes qui ont reçu le courriel erroné, dit-il toutefois : c’est qu’il ne s’agit pas de la première fois que cette erreur a lieu.

En 2023, le même scénario s’est déroulé pendant le concours annuel. Au Nouveau-Brunswick, par exemple, un homme de Shediac avait reçu un message lui indiquant qu’il était le gagnant de 10 000 $, avant de se faire dire par l'entreprise qu’il s’agissait d’une erreur technique. On lui avait remis un chèque cadeau en dédommagement.

Une erreur peut se produire une fois, on la tolère, mais si ça se répète, il peut y avoir anguille sous roche.

Une citation de Karounga Diawara, directeur du Centre de recherche en droit économique

Que la même erreur sur ce même concours publicitaire ait eu l’année dernière et qu’elle se reproduise encore cette année, ça, c’est vraiment étonnant pour une si grosse entreprise qui devrait normalement aménager sa politique marketing pour qu’elle soit plus conforme et surtout, qu’elle n’induise pas en erreur les consommateurs, poursuit Karounga Diawara.

Dans le cas où le consommateur décide d’aller de l’avant avec une poursuite, reste que les coûts élevés auxquels il s’expose s’il passe par les petites créances rendent la démarche judiciaire peu probable selon Karounga Diawara.

Une action collective, devant la cour supérieure, coûtera moins cher, mais, encore une fois, l’argument de l’erreur technique devrait d’abord être démoli.

Avec les renseignements de Lukas Wall, CBC et de Mariève Bégin

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