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La régularisation des sans-papiers « ne sera pas pour tout le monde », admet Ottawa

Le ministre Marc Miller ne veut pas s’avancer sur le nombre de personnes potentiellement concernées.

Le ministre Miller parle devant un micro.

Le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, prépare un programme « ambitieux » pour régulariser les personnes sans statut, mais il serait moins largement accessible que prévu.

Photo : CORIM / Sylvie-Ann Paré

Le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, promet toujours un programme « ambitieux » de régularisation des sans-papiers, mais reconnaît maintenant qu'il « ne sera pas pour tout le monde ».

En marge d’une conférence donnée devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), l'élu fédéral a confirmé les révélations de Radio-Canada concernant le changement de cap du gouvernement Trudeau dans ce dossier.

Depuis plusieurs années, le gouvernement fédéral prépare un programme de régularisation des personnes sans statut. Celui-ci, affirmait-on en coulisses, devait être historique et était perçu comme un futur legs du premier ministre Justin Trudeau.

Mais, indique le ministre Miller, le climat politique a évolué. Vous avez juste à constater les sondages, glisse-t-il. On n’est pas exempt de cette rhétorique toxique [en matière d’immigration] qui fouette tous les pays occidentaux.

Au sein même du gouvernement et du Parti libéral du Canada, il y a des dissensions à ce sujet, admet-il, et des points de vue [qu’il] faut respecter.

Les gens qui manifestent devant mon bureau de comté ne vont pas forcément être tous contents.

Une citation de Marc Miller, ministre fédéral de l’Immigration
Des personnes marchant dans la rue et tenant des banderoles.

De nombreuses manifestations ont eu lieu à Montréal pour demander la régularisation des sans-papiers dans les dernières années. (Photo d'archives)

Photo : Radio Canada International / Samir Bendjafer

Une « rhétorique toxique » change les plans

Pas question, cependant, de tirer une croix sur ce programme de régularisation, soutient Marc Miller. Celui-ci sera toujours ambitieux et devrait être présenté au Cabinet de Justin Trudeau d’ici la fin de l’année.

C’est clair qu’au Canada, il faut qu’on réalise qu’il y a des gens qui sont ici, qui se devraient d’être Canadiens et qu’il devrait y avoir une voie de régularisation qui n’est pas sans paramètres et pas sans critères, défend le ministre de l’Immigration, qui avoue marcher sur des œufs dans ce dossier.

Je veux aussi éviter la critique des gens qui ne sont pas toujours de bonne foi, qui nous accusent de laisser des gens entrer et sauter la file, dit-il.

Par ailleurs, poursuit-il, ce ne sont pas des gens qui ont besoin d’un hébergement, en référence aux critiques entendues au Québec et dans l’ensemble du Canada concernant la hausse massive de l’immigration.

Alors que de nombreux sans-papiers travaillent au noir, cette régularisation pourrait même avoir des bienfaits économiques, puisque ces personnes pourraient payer des taxes, ajoute Marc Miller.

Ça peut être des gens qui sont ici depuis plusieurs décennies, qui ont des enfants canadiens, mais qui n’ont jamais pu régulariser leur statut.

Une citation de Marc Miller, ministre fédéral de l’Immigration

Selon différentes estimations, entre 100 000 et 1 million de personnes seraient sans-papiers au Canada, mais leur nombre réel se situerait peut-être entre les deux, estime le député de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs.

Parfois, les gens ne veulent pas être identifiés. Le dénombrement est difficile, précise-t-il, tout en refusant de s’avancer sur le nombre de personnes potentiellement visées par une telle régularisation.

Comme l’a dévoilé Radio-Canada, Ottawa mise désormais sur une approche plus ciblée. Des personnes sans statut dans les domaines de la construction et de la santé pourraient être privilégiées.

Je pense aussi aux gens qui sont d’expression francophone, souligne Marc Miller, et qui pourraient s’établir dans des régions hors du Québec, qui parlent un français impeccable et qui pourraient s’intégrer par exemple dans les communautés francophones acadiennes, en Ontario ou au Manitoba.

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