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Des citoyens de Timmins bannis de réseaux sociaux pour harcèlement

Une dizaine de personnes ont été bloquées temporairement sur la page Facebook de Timmins, à la suite de publications qualifiées de « malfaisantes » par la Ville.

Un téléphone cellulaire avec un message Facebook sur les médias sociaux.

La Ville de Timmins a annoncé ses nouvelles conditions d'utilisation des médias sociaux sur Facebook au début du mois d'avril.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Projean

La Ville de Timmins vient de bloquer son citoyen Brandon Young sur la page Facebook municipale pour une période de six mois. M. Young a publié à répétition du contenu et des messages que la Ville a jugés inappropriés et désobligeants. Ces publications ont depuis été supprimées.

La lettre de la Ville mentionne que Brandon Young écrit ces messages depuis mai 2023. La maire était particulièrement visée.

C'était des commentaires agressifs envers moi, dans un langage inapproprié. J’étais visée en tant que maire de la Ville, déclare la maire de Timmins, Michelle Boileau.

Elle ajoute que ces commentaires malfaisants attaquaient aussi certains membres de notre personnel. Il s'agissait vraiment d'une question de santé et sécurité pour les employés de la ville. Il fallait prendre ces démarches.

La maire précise que les réseaux sociaux ont été créés pour permettre un dialogue avec les résidents, transmettre des informations et répondre à des questions.

Voir qu'il y a des résidents qui s’en servent pour harceler soit les membres élus ou les employés, c'est décevant.

Une citation de Michelle Boileau, maire de la Ville de Timmins.

Dans une déclaration écrite à CBC, Brandon Young, indique qu'il a critiqué ce qui ne va pas dans sa ville.

J'ai dit beaucoup de choses concernant la consommation de drogue, les mauvaises routes, et l’inutilité de notre maire. Ils ne veulent pas que je dise la façon dont ils ruinent notre belle ville, s'explique-t-il.

À Timmins, c'est une dizaine de personnes en tout qui ont perdu temporairement l'accès à la page Facebook municipale au cours des derniers mois pour avoir harcelé des élus ou des employés municipaux.

Comme Brandon Young, ils évoquent souvent la liberté d'expression comme défense.

Nos employés ne doivent pas être assujettis à recevoir ces genres de messages dans leur lieu de travail, poursuit Mme Boileau.

Non à l’atteinte à la dignité de la personne

Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa, indique que tout propos portant atteinte à l'intégrité d'une personne ou d'une institution est inacceptable dans notre société.

Un portrait de Gilles Levasseur vêtu d’un habit devant l’Université d’Ottawa.

Le professeur au Département de droit de l’Université d’Ottawa Gilles Levasseur souligne que celui qui gère un compte d'un réseau social d'une institution doit aussi être capable de refuser de distribuer le message qu’il juge inapproprié.

Photo : Radio-Canada

Il reconnaît que les citoyens ont droit à la liberté d'expression, mais qu’une institution doit être capable de voir s’il y a un excès de la relation qui existe dans la communication entre un citoyen et cette institution.

La toile n'est pas un outil d'expression sur tout et rien.

Une citation de Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa

Des règles plus strictes

La maire Boileau affirme qu'il n'y a pas de mesures très fortes pour protéger les membres élus de ce genre de harcèlement au travail.

Elle demande à la province de mettre en place des règles plus strictes. Elle souligne que des projets de loi y afférents ont été proposés mais que le dossier n’évolue pas.

Dans un courriel, une porte-parole du ministre des Affaires municipales et de l'Habitation écrit :

Afin de garantir qu'une solution potentielle est constitutionnelle et répondra correctement aux préoccupations concernant le harcèlement et les violations du code de conduite, des consultations sont toujours en cours pour concevoir la meilleure voie à suivre.

Le président de la Fédération des municipalités du Nord de l'Ontario, Danny Whalen, dit lui aussi que le harcèlement sur les réseaux sociaux existe bel et bien envers le personnel des municipalités.

Il estime que cette situation est un frein pour attirer de nouveaux candidats en politique municipale.

Nous encourageons davantage plus de femmes et de jeunes, mais l'un des obstacles est la critique en ligne, sur les réseaux sociaux et le harcèlement qui vient avec cela, déclare M. Whalen.

Avec les informations d’Aya Dufour de CBC

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