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Un défecteur nord-coréen entre à l’assemblée législative sud-coréenne

 Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un guide un entraînement de la division des pompiers, en Corée du Nord, le 18 mars 2024, sur cette photo diffusée le 19 mars 2024 par l'Agence de presse coréenne centrale (Korean Central News Agency).

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un guide un entraînement de la division des pompiers, en Corée du Nord, le 18 mars 2024, sur cette photo diffusée le 19 mars 2024 par l'agence de presse coréenne centrale (Korean Central News Agency).

Photo : via reuters / KCNA

Park Choong-Kwon était parmi les plus brillants chercheurs en balistique de la Corée du Nord, l'un de ceux qui allaient développer le programme nucléaire de Kim Jong-Un. Après avoir fait défection il y a quinze ans, le voilà membre de l’assemblée législative élue démocratiquement de la Corée du Sud.

Avant même le scrutin, l’homme de 38 ans était assuré de faire son entrée à l’assemblée législative. Il était le numéro deux sur la liste du parti au pouvoir pour les sièges au scrutin proportionnel.

Park Choong-Kwon a affirmé en entrevue à la BBC qu’il n’avait jamais songé à se lancer en politique jusqu’à ce que le parti du Pouvoir populaire lui fasse signe. Il affirme vouloir redonner au pays qui l’a accueilli et aussi améliorer les conditions de vie de ceux qui font défection et arrivent du Nord.

En tant que personne qui a fait défection, je pense que je devrais jouer un rôle dans les relations intercoréennes, a-t-il soutenu en entrevue avec The Washington Post. La Corée du Nord, de par sa nature, est incapable de mettre fin aux provocations. Nous devons l’aider à devenir un pays normal, selon les normes mondiales.

Son parcours est digne d’un roman d’espionnage. Park Choong-Kwon avait 23 ans et venait de terminer trois ans d’études à l’Université de la Défense nationale quand il s'est échappé de la Corée du Nord, il y a 15 ans avec un faux passeport. Il ne pouvait plus vivre avec ses doutes sur le régime.

Il n’avait jamais parlé à sa famille ses plans qui lui ont coûté 10 000 dollars canadiens, car il jugeait que c'était trop risqué.

Park Choong-Kwon a finalement pris la fuite en avril 2009, le lendemain du premier tir nord-coréen de missile balistique intercontinental. Une arme à laquelle il avait lui-même travaillé.

L'année dernière, alors qu'il donnait une entrevue à NK News, site web de nouvelles sur la Corée du Nord basé à Séoul, il a dit se rappeler avoir ressenti un sentiment de liberté mêlé à un sentiment de perte après avoir mis son plan à exécution.

Même lorsque j'étais en Corée du Nord, la conscience de la jeune génération changeait radicalement. Il y avait beaucoup de rumeurs sur Kim Jong-un en tant que successeur potentiel pour la nation. Il a à peu près notre âge, et la Corée du Nord répandait des rumeurs selon lesquelles il était un grand génie. C'était dur à croire, se rappelle Park Choong-Kwon.

Il est devenu le quatrième Nord-Coréen ayant fait défection à être élu en Corée du Sud. Il fait aussi partie de la Génération Jangmadang du nom de marchés agricoles illégaux qui ont vu le jour dans les années 1990 lors de la famine mortelle.

Cette génération a non seulement connu la famine, mais elle a aussi eu accès à des nouvelles provenant de Corée du Sud et de Chine, diffusées illégalement en Corée du Nord.

Sandra Fahy, professeure agrégée à l’Université Carleton, à Ottawa, a étudié les conditions de vie en Corée du Nord. En entrevue à Radio-Canada, elle explique ce qui motive cette génération à risquer sa vie pour fuir.

Nombreux sont ceux qui, dans les années 1990 et depuis, sont partis à la recherche d’une vie économique meilleure. En quittant la Corée du Nord, de nombreux transfuges m’ont dit : le choix était de rester et de mourir ou bien de partir et de peut-être mourir. C’était la même chose, essentiellement, alors ils ont choisi de partir vers la vie inconnue. En arrivant en Chine, beaucoup ont été choqués de voir des chiens manger mieux que leurs enfants, explique Sandra Fahy.

Environ 34 000 Nord-Coréens ont pu se rendre dans le Sud depuis la fin des années 1990. La majorité sont des femmes qui peinent à trouver leur place dans cette société.

Park Choong-Kwon, lui, a obtenu un doctorat en ingénierie en Corée du Sud et a été embauché par le conglomérat Hyundai.

Il compte aider son nouveau pays à réformer le système de taxation du secteur technologique afin de continuer à favoriser l’innovation.

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