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Faux appel à la bombe au Musée des beaux-arts : la GRC reprend l’enquête du SPVM

Deux policiers en uniforme tactique derrière un cordon avec à l'avant-plan des gyrophares et à l'arrière-plan les marches du musée.

Le Groupe tactique d'intervention du SPVM a dû intervenir au Musée des beaux-arts, le 7 avril dernier, après avoir reçu une information concernant un appel de menace à la bombe qui s'est avérée fausse. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Wagner

Le faux appel à la bombe ayant forcé l'évacuation d'urgence du Musée des beaux-arts de Montréal, le 7 avril dernier, fait maintenant l'objet d'une enquête criminelle conjointe du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Un même individu aurait ciblé cinq lieux dans la métropole.

Selon nos informations, les enquêteurs du Centre opérationnel sud du SPVM, assistés de leurs collègues du Module des cyberenquêtes, ont mené une enquête majeure sur ce qui semblait au départ un simple canular ayant forcé la fermeture temporaire des lieux.

Les informations recueillies par les cyberenquêteurs du SPVM ont permis de retrouver et d'arrêter un jeune suspect qui venait à peine d'avoir 18 ans en mars dernier.

Des personnes évacuées devant un édifice.

Des milliers de visiteurs, dont plusieurs familles, ont dû évacuer le Musée des beaux-arts de Montréal après qu'un suspect eut menacé de faire exploser l'endroit et de faire plusieurs victimes. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Wagner

Le 7 avril dernier, le Musée des beaux-arts était plein à craquer : il s'agissait du premier dimanche du mois, jour où le public a accès gratuitement à tous les musées québécois.

Vers 11 h 20, le suspect a contacté la centrale 911 en utilisant un faux nom d'origine arabe pour informer le répartiteur de son intention de faire exploser les lieux.

Sur l'afficheur de la centrale d'urgence, le numéro de téléphone indiquait que l'appel venait des États-Unis. Le répartiteur a tenté de le localiser, sans succès.

Un véhicule du SPVM devant le Musée des beaux-arts de Montréal.

Le jeune suspect qui a menacé de commettre un attentat à la bombe au Musée des beaux-arts de Montréal serait aussi à l'origine d'autres menaces d'attentat. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Wagner

Au cours de son appel, le suspect aurait ajouté que deux complices étaient en route vers le Centre Eaton, au centre-ville, avec des armes à feu et des grenades. Il aurait dit vouloir faire le plus de victimes possible parmi les kouffar, un mot arabe désignant les « infidèles » qui rejettent Allah.

La GRC analyse la preuve

L'identité du suspect n'a pas encore été rendue publique. Il a été interrogé et libéré avec promesse de comparaître, en attendant la suite des procédures judiciaires.

L'Équipe intégrée de la sécurité nationale de la GRC (EISN) est en train d'analyser la preuve soumise par le SPVM afin de déterminer la nature des accusations qui pourraient être formellement déposées. La police fédérale s’intéresserait entre autres à une vidéo produite par le suspect.

Je confirme que nous enquêtons présentement sur les événements survenus au Musée des beaux-arts de Montréal le 7 avril 2024. À ce stade-ci, nous nous intéressons à l’événement pour voir s’il comporte une composante liée à la sécurité nationale, a déclaré le sergent Charles Poirier, porte-parole de la GRC, Division du Québec.

Toujours selon nos informations, le véritable nom de famille du suspect ne serait pas d'origine arabe. Les enquêteurs de la police fédérale vont donc analyser, sur le web et le web clandestin (dark web, en anglais), les contacts qu'il a eus au cours des derniers mois, les sites web qu'il a visités et les recherches qu'il a pu faire en lien avec un attentat potentiel.

C'est le Centre de coordination provinciale contre la menace [une section au sein de l’Équipe intégrée de la sécurité nationale de la GRC] qui a reçu le signalement du SPVM, et l’enquête est maintenant entre les mains de l’EISN.

Une citation de Charles Poirier, sergent et porte-parole à la GRC, division du Québec
Un policier de la GRC dehors et derrière un micro.

Le caporal Charles Poirier, de la Gendarmerie royale du Canada (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Impossible de savoir pour le moment si le suspect appréhendé était réellement sérieux dans ses intentions. Le SPVM a redirigé nos questions vers la GRC en précisant que la police fédérale avait maintenant la responsabilité de l'enquête.

La Gendarmerie royale du Canada a récemment déclaré que ses policiers avaient constaté une montée de la radicalisation en ligne chez des individus de plus en plus jeunes. Les échos du terrain démontrent qu'il y a un certain retour, sans parler de vagues, de groupes comme l'État islamique, d'envoyer des messages pour inciter à la violence, souligne David Morin, professeur à l'Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent.

M. Morin ajoute qu’il n’est pas rare de voir des jeunes adhérer à ce type de mouvement ou d'idéologie. Ça peut être en raison de facteurs individuels comme une crise d'identité, une quête de trouver un sens. Et il y a des contextes plus politiques. Par exemple, depuis quelques mois en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas, il y a certains groupes qui s'appuient sur ce conflit pour recruter, explique le professeur.

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