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Des élus à la défense des travailleurs forestiers écorchent la ministre Blanchette Vézina

Un travailleur forestier.

La TREMBSL accuse la ministre Maïté Blanchette Vézina d'abandonner les travailleurs forestiers du Bas-Saint-Laurent. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / ANDRÉ VUILLEMIN

La Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) fustige la ministre des Ressources naturelles et des Forêts et députée de Rimouski à l’Assemblée nationale, Maïté Blanchette Vézina. Elle l'accuse de laisser tomber les travailleurs forestiers en raison de son refus de financer à nouveau le projet pilote qui leur permet de toucher une rémunération mixte.

Ce qu’elle nous a répondu, c’est qu’elle n’avait pas d'argent disponible pour répondre à ce besoin-là, affirme le préfet de la MRC de Témiscouata et membre de la TREMBSL, Serge Pelletier. Vous comprendrez que nous, on trouve ça très particulier d’arrêter cette expérience pilote, ajoute-t-il.

Le projet pilote a été mis en place en 2020 par le Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent pour faciliter le recrutement et la rétention des travailleurs forestiers en leur offrant un mode de rémunération composée à la fois d'un taux horaire et d'une prime au rendement.

S'ajoutent à cela des avantages sociaux comme du temps de préparation, de déplacement, la possibilité de cotiser à un REER collectif et d’obtenir 1000 $ de remboursement d’équipement pour un travailleur qui en est à sa première année.

À quelques semaines du début des travaux de débroussaillage et de plantation, il manque encore 350 000 $ afin de boucler le budget et reconduire le projet qui est pourtant apprécié des sylviculteurs, selon plusieurs élus municipaux. Serge Pelletier s’explique mal cette décision puisque, selon lui, les travailleurs forestiers sont un rouage important de l’économie.

Serge Pelletier.

Serge Pelletier, préfet de la MRC de Témiscouata

Photo : Sebastien Dionne / Gracieuseté : Serge Pelletier

Les résultats du projet pilote se sont montrés concluants. Ils ont été présentés en mai 2023 dans le cadre du Sommet sur la valorisation du métier d’ouvrier forestier qui s'est tenu à Rimouski, et où la ministre Maïté Blanchette-Vézina était présente. Là, on est rendus à un point où il faut mettre en place des conditions permanentes pour perpétuer les gains qu’on a faits pour les travailleurs, déclare Bertin Denis, préfet de la MRC des Basques. Sans argent du ministère des Forêts, ce sera impossible, selon lui.

On a maintenu des travailleurs plus âgés au travail avec notre programme. On a attiré une nouvelle main-d’œuvre avec notre programme.

Une citation de Bertin Denis, préfet de la MRC des Basques

L’espoir demeure

La préfète de la MRC de La Matapédia, Chantale Lavoie, garde espoir qu’une solution soit rapidement trouvée. Il y a quand même des partenaires qui ont confirmé leur contribution financière, mais il en manque et c’est là qu’on travaille fort. [...] La saison va débuter bientôt, lance celle qui a travaillé à développer ce projet qui coûte annuellement environ 1 million de dollars.

Chantale Lavoie.

La préfète de la MRC de La Matapédia, Chantale Lavoie

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Néanmoins, Mme Lavoie craint que des travailleurs forestiers ne soient pas de retour au travail cette année si le projet pilote de rémunération mixte n'est pas reconduit. Pour eux, ça amène des craintes, ça amène des incertitudes, indique-t-elle.

Un projet exportable?

Les élus municipaux de la région caressent même l’idée que les avantages sociaux accordés dans le cadre de ce projet pilote soient inclus dans la grille de taux provinciale. Ils estiment qu’il serait juste et intéressant que les travailleurs forestiers des autres régions administratives profitent de ces avancées.

C’est justement là que le bât blesse, selon le préfet Bertin Denis, puisque le Bas-Saint-Laurent embauche des travailleurs de la région alors qu’ailleurs au Québec, le travail sylvicole est effectué en majeure partie par des travailleurs étrangers.

[Certains] emploient de la main-d’œuvre étrangère qu’ils ne paient pas cher puis ils ne veulent pas les payer plus cher parce que ça leur permet de mettre plus d’argent dans leurs poches, conclut M. Denis.

La ministre réplique

Interpellée à propos de la sortie des élus municipaux, la ministre Maïté Blanchette Vézina a rappelé que le projet pilote a duré trois ans et qu'il a été prolongé l'an dernier pour une quatrième année, une durée suffisante pour que les travailleurs vantent les bienfaits de ces nouvelles conditions de rémunération et d'avantages sociaux aux employeurs, les groupements forestiers.

Il s'agit maintenant, selon la ministre, de relations de travail. Elle indique que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts se base sur une grille de taux pour payer les travaux sylvicoles et que le contexte économique est tenu en compte.

De 2019 à 2024, la hausse des tarifs, ce qui est donné aux entreprises sylvicoles, c'est de 24 % alors que l'inflation était de 18 %. Donc on considère que les entreprises ont les fonds nécessaires pour pouvoir bien rémunérer les travailleurs.

Une citation de Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts

Elle estime que puisque les retombées du projet pilote sont positives, les entreprises ont tout intérêt à conserver ces conditions de travail pour favoriser la rétention de leur personnel.

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