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Procès criminel de Donald Trump : « Nous avons maintenant notre jury »

Une illustration judiciaire montrant une vue d'ensemble du tribunal, avec notamment le juge Juan Merchan, Donald Trump, le personnel du tribunal et le public.

La sélection des jurés s'est poursuivie au troisième jour du procès criminel de Donald Trump à New York.

Photo : Reuters / Elizabeth Williams

Marquée depuis lundi par une succession de coups d'accélérateur et de serrages de freins, la sélection des 12 jurés au procès criminel de Donald Trump à New York a pu être menée à terme, jeudi, après des reculs, en matinée, qui semblaient rendre ce scénario peu probable.

Après le retrait en début de journée de deux des jurés qui avaient été choisis mardi, le tribunal est passé à la vitesse supérieure en ajoutant en fin d'après-midi, en une demi-heure, sept jurés aux cinq qui avaient déjà prêté serment mardi.

Nous avons maintenant notre jury, a déclaré le juge Juan Merchan, qui préside le procès de Donald Trump pour falsification de documents en lien avec de l'ingérence électorale. Le jury sera composé de sept hommes et de cinq femmes.

La première des six jurés suppléants, qui seront appelés à prendre la relève si des membres du jury se trouvent dans l'impossibilité d'aller au bout de leur mission, a aussi été sélectionnée.

Persuadé de voir aboutir la sélection des jurés suppléants vendredi, le juge a prédit que le procès pourrait aller de l'avant avec l'étape des déclarations d'ouverture dès lundi prochain.

Donald Trump face à la justice

Consulter le dossier complet

Dessin de Donald Trump lors de sa comparution.

Les derniers jurés sélectionnés sont un banquier d'investissement, un ingénieur en sécurité, un gestionnaire de patrimoine à la retraite, une orthophoniste, un employé d'une société de commerce électronique, une employée d'une multinationale de vêtements et une physiothérapeute.

Les avocats de Donald Trump ont tenté en vain de faire exclure la femme travaillant pour une multinationale de vêtements, qui a admis ne pas aimer la personnalité publique de l'ex-président.

Je n'ai pas d'opinion tranchée sur Trump, mais je n'aime pas sa personnalité publique.

Une citation de Jurée no 11

Je n'aime pas non plus certains de mes collègues, a-t-elle ajouté, spécifiant qu'elle ne tentait pas pour autant de saboter leur travail.

Pressée de préciser sa réponse par l'avocate Susan Necheles, elle a répondu : Il semble très égoïste et centré sur ses propres intérêts, et je n'apprécie pas vraiment cela chez quelqu'un qui est au service du public.

Un deuxième juré ressort aussi du groupe choisi jeudi. Le banquier d'investissement suit tout autant sur les réseaux sociaux les publications de Donald Trump que celles de Michael Cohen, l'ancien avocat de l'ex-président, qui devrait être le témoin vedette des procureurs.

Michael Cohen, l'avocat du président américain, quitte le palais de justice de Manhattan au terme d'une audience de plus de deux heures.

L'ex-avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, affirme avoir versé, sur instruction de son ancien client, 130 000 $ US à Stephanie Clifford pour l'empêcher de parler d'une aventure qu'elle dit avoir eue avec l'ex-président en 2006.

Photo : Reuters / Lucas Jackson

Donald Trump est accusé d'avoir falsifié des documents financiers pour dissimuler le remboursement d’un paiement versé à une maîtresse alléguée, une actrice de cinéma pornographique connue sous le nom de Stormy Daniels, afin de favoriser sa victoire à la présidentielle de 2016. Il fait face à 34 chefs d'accusation.

Les procureurs font de cette cause un dossier d'ingérence électorale.

En fin de journée, ils ont par ailleurs refusé de révéler à la défense l'identité des trois premiers témoins, mettant en avant l'habitude de Donald Trump de critiquer les témoins. L'avocat Todd Blanche, qui représente l'accusé, a avancé l'hypothèse qu'il pourrait garantir que son client ne le ferait pas.

Je ne pense pas que vous pouvez faire cette affirmation, a rétorqué le juge.

Un début de journée chaotique

Les développements d'une matinée mouvementée laissaient envisager des délais importants dans la sélection du jury.

Celle qui avait été désignée jurée numéro 2, une infirmière en oncologie, a elle-même demandé à être exclue du jury. J'ai vraiment des inquiétudes maintenant, a-t-elle expliqué au juge Juan Merchan, précisant qu'elle craignait que son identité soit révélée. Un média a notamment révélé l'hôpital où elle travaillait.

Le juge Merchan a statué dès le début des procédures en faveur de l'anonymat des jurés.

Des aspects de mon identité ont été rendus publics. [Mercredi], déjà, des amis, des collègues et des membres de ma famille [m'ont envoyé des textos] pour me demander si je faisais partie du jury, a-t-elle signalé, avant que le juge accepte son désistement.

Celui-ci a également dû faire marche arrière après s'être entretenu avec un autre des jurés déjà sélectionnés, contraint en matinée de revenir au tribunal pour répondre à des questions supplémentaires.

Le magistrat n'a pas précisé les raisons du retrait du juré numéro 4, mais les procureurs avaient signalé qu'il avait potentiellement menti dans sa réponse à une question visant à savoir si lui-même ou un membre de sa famille avait déjà été accusé ou condamné.

Mardi, le juré en question, un conseiller en informatique originaire de Porto Rico, avait dit trouver Donald Trump fascinant et mystérieux.

Ce recul marqué a montré les défis particuliers de la composition d'un jury pour le procès historique d'un ancien président qui aspire à le redevenir.

Les procureurs réclament des sanctions contre Trump

Alvin Bragg, portant des lunettes et parlant devant un drapeau américain.

Le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg

Photo : Reuters / BRENDAN MCDERMID

En matinée, l'équipe des procureurs a demandé au juge Merchan que Donald Trump soit sanctionné pour avoir contrevenu à l'ordonnance du tribunal lui imposant le silence sur certaines personnes liées au procès.

Avant le procès, le juge Merchan a interdit à l'ancien président de s'en prendre publiquement aux témoins, aux jurés et au personnel du tribunal, une restriction qu'il a ensuite étendue aux membres de sa propre famille et à celle du procureur du district de Manhattan.

Les procureurs ont fait état de sept nouvelles violations, qui s'ajoutent à celles qu'ils ont déjà soumises au juge au premier jour du procès, lundi, et qu'aurait commises Donald Trump après que le juge eut planifié pour mardi prochain une audience sur cette question.

L'une des nouvelles violations alléguées concerne une publication sur Truth Social d'une citation d'un animateur de Fox News, qui a ouvertement remis en question l'impartialité des jurés choisis.

Ils attrapent des activistes [de gauche] qui se sont infiltrés en mentant au juge afin de faire partie du jury, a relayé l'ancien président.

Garantir l'anonymat des jurés

Pour les protéger d'éventuelles menaces, le juge Merchan a décrété que l'anonymat des jurés serait préservé. Les réponses, parfois très précises, aux questions posées aux jurés potentiels, par exemple sur leur emploi et leur quartier de résidence, peuvent cependant donner des indications sur leur identité.

Après l'exclusion de la jurée numéro 2, le juge a d'ailleurs demandé aux journalistes de ne pas dévoiler les détails que révèlent les jurés potentiels au sujet de leur employeur.

Ce n'est pas pour rien que le jury est anonyme et que nous avons pris les mesures que nous avons prises, a-t-il insisté.

Les avocats de la défense et les procureurs ont cependant accès à ces informations, ce qui leur permet entre autres de scruter à la loupe les publications passées des jurés sur les réseaux sociaux.

Trump dénonce un procès « ridicule »

Après l'audience, Donald Trump s'est adressé aux médias pour dénoncer la tenue du procès, répétant un message martelé à plusieurs reprises, notamment depuis le début de la semaine.

Donald Trump, brandissant des documents.

L'ex-président américain Donald Trump s'est adressé aux journalistes à la fin de la troisième journée du procès criminel intenté contre lui à New York, le 18 avril 2024.

Photo : Reuters / Brendan McDermid

Je suis censé être au New Hampshire, en Georgie, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud, a-t-il déploré.

Je suis censé faire campagne dans plusieurs endroits différents, mais je suis resté ici toute la journée pour un procès qui est vraiment très injuste.

Une citation de Donald Trump, ex-président des États-Unis

On gèle dans la salle d'audience, s'est-il plaint au passage.

Le politicien de 77 ans a aussi brandi ce qu'il a présenté comme des impressions d'articles et d'éditoriaux qui, d'après ses dires, citent des experts qui estiment que la poursuite intentée contre lui est ridicule.

Avec les informations de New York Times, Washington Post et CNN

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