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Premiers royaumes, une expo spectaculaire sur les inégalités sociales

Contrairement à ce que son nom laisse entendre, la nouvelle exposition du Musée canadien de l’histoire (MCH) ne se limite pas à la monarchie mais s’étend à l’histoire des inégalités sociales.

Des objets antiques sont présentés dans un musée.

Plus de 700 objets et artéfacts sont présentés jusqu’au 19 janvier au Musée canadien de l’histoire, dans le cadre de l’exposition «Premiers royaumes d’Europe».

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

Après New York et Chicago, Gatineau accueille Premiers royaumes d’Europe. Le MCH est l’écrin de cette exposition conçue par le Field Museum de Chicago. Pour cette ultime étape nord-américaine, les visiteurs pourront survoler 6500 ans d’histoire grâce à 700 objets et artéfacts. En filigrane, cette exposition retrace les origines de la monarchie, du pouvoir et de la construction des inégalités sociales.

Je crois qu’on n’est pas près de revoir une telle exposition. C'est déjà quasi miraculeux que tout ça ait pu être monté et exposé ensemble. C’est une chance unique à ne pas rater, fait valoir Pierre Desrosiers, conservateur au MCH.

Au fil de la visite, on découvre non seulement des lames, des haches et des épées mais aussi des figurines, des armures et des bijoux, datés de 8000 ans pour les plus anciens. Tous découverts dans l’ancien sud-est de l’Europe, les objets et artéfacts présentés ont été prêtés par 26 établissements muséaux de 11 pays, dont la Bulgarie, la Croatie, la Macédoine et la Serbie.

Un homme pose devant des objets antiques dans un musée.

«C’est un tour de force incroyable d'avoir réussi à unir 11 pays différents et 26 institutions pour créer cette exposition», estime Pierre Desrosiers, conservateur au MCH.

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

Conservateur-hôte de cette exposition, Pierre Desrosiers souligne l’intérêt historique de cette région du Vieux Continent. Souvent, à l'école par exemple, on va avoir appris qu’en Europe, il y a la préhistoire, puis les Grecs et les Romains. Mais en réalité, c'est beaucoup plus riche que ça, fait valoir Pierre Desrosiers.

Dans certains domaines, l'Europe du Sud-Est est même précurseur par rapport à d'autres régions européennes avec une avance allant jusqu'à 1000 ans.

Voyage dans le temps

Au cours de ce voyage épique dans le temps, les artéfacts se racontent et parlent de l'évolution de ces sociétés sur une période de 6500 ans, divisée en quatre chapitres : le néolithique, l’âge du cuivre, l’âge du bronze et l’âge du fer.

Fil conducteur de cette odyssée temporelle : démontrer comment les inégalités sociales se sont construites au fil du temps.

En effet, contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de l’exposition, Premiers royaumes d’Europe n'est pas à propos de l'histoire de la monarchie, tient à préciser Pierre Desrosiers. L'exposition cherche à déterminer les origines des inégalités sociales en Europe et dans le monde en général.

On est partis de l'époque du néolithique, donc il y a 8000 ans, de sociétés qui étaient égalitaires, rappelle le conservateur.

Des objets antiques protégés par des vitrines et un dessin mural dans un musée.

Au néolithique, c’est un monde villageois égalitaire qui dominait. Cet âge a été marqué par l'apparition de nouvelles techniques comme la céramique et par l'introduction de la domestication de certaines espèces animales.

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

Cependant, avec la découverte puis la maîtrise des métaux est venue la quête du pouvoir. Au fil de la visite, on saisit comment la société s'est hiérarchisée.

Qu’ils portent en eux des symboles de puissance ou de richesse, épées, armures, bijoux et objets précieux sont progressivement devenus des marqueurs sociaux.

Une couronne et des objets précieux en or sont présentés derrière une vitrine dans un musée.

L’exposition s’achève dans le monde doré des rois et des reines qui ont «créé des lignées permettant de conserver le pouvoir au sein de leurs familles pendant des générations», peut-on lire sur un cartel.

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

Quatre thèmes demeurés éminemment actuels rythment par ailleurs l’exposition, de la technologie au commerce en passant par la guerre et par les origines de la religion, énumère Pierre Desrosiers, citant pour ce dernier thème l'avènement des cérémonies et des rituels.

Une scénographie astucieuse et adaptée

Des objets antiques présentés dans des vitrines et un dessin représentant l'âge du bronze sont présentés dans un musée.

En plus des artéfacts, des animations visuelles et sonores ponctuent la visite et marquent les transitions entre les divers âges présentés.

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

En plus des objets rares présentés, cette exposition spectaculaire est agrémentée de panneaux explicatifs, de questions, de jeux d’observation et d’animations visuelles et sonores, plongeant les visiteurs tantôt dans une ambiance solennelle, tantôt dans un univers rappelant un village ou les débuts de la métallurgie.

L’exposition n’est toutefois pas la réplique exacte de celle conçue par le Field Museum de Chicago, First Kings of Europe. En effet, Premiers royaumes d’Europe a été adaptée pour le public canadien.

Du côté des ajouts, en plus d’animations visuelles marquant les transitions entre les âges, certains murs se parent de personnages représentant des figures clés de l’époque.

Des objets antiques présentés dans des vitrines et un dessin représentant l'âge du fer sont présentés dans un musée.

Les bijoux et les objets cérémoniels de cette prêtresse présumée ont été enterrés avec elle.

Photo : Radio-Canada / Aïda Semlali

Par moments, certaines de ces illustrations s’accompagnent d’une représentation schématique horizontale de la personne, suggérant les rituels mortuaires et présentant les objets enfouis dans les sépultures.

En revanche pas, les visiteurs n'y trouveront pas de restes humains, contrairement à la version présentée à Chicago, qui incluait le squelette et les bijoux de la tombe d’une princesse.

On nous demande de ne pas présenter de restes humains par respect pour les groupes autochtones, explique Pierre Desrosiers pour justifier cette décision prise par le MCH et par les groupes autochtones avec lesquels l’établissement collabore.

Au sujet de la scénographie, Pierre Desrosiers fait remarquer que plus on avance dans l'exposition, plus les couleurs s'obscurcissent, reflétant un monde de plus en plus inquiétant, marqué par l'émergence d’une élite de rois, de reines, de figures religieuses et de guerriers.

Les artéfacts exposés passeront les prochains mois à Gatineau. Tous reprendront le chemin de l'Europe et des musées qui les ont prêtés une fois l’exposition terminée, en janvier prochain.

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