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Jour de la Terre : objectif nature pour Catherine Babault

« Pour moi, le Jour de la Terre est un rappel des obligations qu'on a envers l'environnement. »

La photographe Catherine Babault assise sur un rocher est en train de prendre un cliché.

Catherine Babault en plein travail.

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

À l'occasion du Jour de la Terre, Catherine Babault, photographe de la vie sauvage sur l'île de Vancouver, offre ses observations sur la nature, qu'elle documente avec passion depuis 2018.

Que ce soit là où l'on habite ou lorsqu'on voyage, c'est important de respecter les endroits que l'on visite, l'environnement, les animaux sauvages.

Catherine Babault de dos regarde un paysage.

Catherine Babault au parc Strathcona, sur l'île de Vancouver.

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

Originaire de France, la photographe, qui réside dans la vallée de Comox, s'est dotée dans son travail d'une éthique professionnelle respectueuse de la nature afin de prioriser la sécurité et le bien-être de la faune qu'elle capte en photo.

Par ses photos, ses livres, ses visites guidées et ses présentations publiques, elle souhaite sensibiliser la population à la beauté de la faune et à l'importance de respecter son habitat.

La couverture du livre « Wild Vancouver Island » de Catherine Babault.

Catherine Babault vient de publier un nouveau livre intitulé « Wild Vancouver Island ».

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

Le Jour de la Terre est un rappel des choses que l'on peut faire en tant que simple citoyen pour protéger les écosystèmes qui nous entourent. Je pense qu’on peut tous faire notre part par de petits gestes. Même s'ils paraissent anodins, ils sont importants, explique celle qui vient de publier récemment son troisième livre, intitulé Wild Vancouver Island.

Pourquoi aimez-vous tant photographier les animaux et la nature qui vous entourent?

J'ai grandi à la campagne, en France. Et c’est à la campagne que je me sens le plus à l'aise.

J'ai reçu mon premier appareil photo quand j'avais 9 ans pour un voyage scolaire en Angleterre. Et quand on a développé le film, il y avait beaucoup de photos de deux chevaux dans un pré, mais une seule photo de Buckingham Palace et très peu de Londres, dit-elle en riant.

Gros plan d'une loutre de mer  dans l'eau.

Une loutre de mer photographiée par Catherine Babault

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

Dans la vingtaine, j'ai voyagé partout en Amérique du Nord. Et j'étais toujours portée à aller dans la nature pour photographier les paysages et les animaux sauvages. Je crois que c’est à ce moment-là que ma passion pour la photographie naturaliste a commencé.

Quel genre de comportements écoresponsables appliquez-vous comme photographe naturaliste?

J’en ai plusieurs. Pour moi, le plus important est d'éviter de déranger les animaux. Donc, j’utilise un téléobjectif pour pouvoir garder mes distances, car ces animaux doivent continuer à se nourrir, à dormir, à se reproduire.

Catherine Babault prend une photo dans la forêt.

Catherine Babault sur le terrain

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

De plus, je fais toujours beaucoup de recherches avant de me rendre sur le terrain. Par exemple, lorsque je suis allée visiter la colonie de marmottes pour mon deuxième livre, j’ai respecté les principes de la Marmot Recovery Foundation. J’ai donc nettoyé mes vêtements et désinfecté mes bottes pour éviter d'amener des maladies sur place.

Lorsque je donne des visites guidées, c’est important pour moi de transmettre à mes invités cette éthique de travail.

Un ours noir se secoue sur un rivage.

Un ours noir se secoue sur un rivage de l'île de Vancouver

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

Avant même qu'ils s'inscrivent, je leur explique qu’on va devoir rester sur les sentiers pour ne rien détruire. Par exemple, s'il y a une branche qui cache un nid d'oiseau, on ne va pas la briser pour avoir une meilleure perspective. Et si les animaux sont stressés, on va devoir quitter les lieux.

De plus, dans mon entreprise, on n'utilise pas de bouteilles d'eau en plastique. J’achète des produits locaux pour les lunchs de mes invités. Et on fait beaucoup de covoiturage.

Au fil des ans, avez-vous observé des changements sur le territoire que vous photographiez?

J’ai observé qu’il y a moins d'eau dans les rivières. Donc, j’ai vu des milliers de saumons rester sur la côte et attendre désespérément de remonter les cours d’eau.

En ce qui concerne la marmotte de l'île de Vancouver, elle aime se tenir sur des rochers pour avoir un œil sur ses prédateurs. Mais, maintenant, les arbres et buissons qui poussent à plus haute altitude bloquent la vue des marmottes qui deviennent beaucoup plus vulnérables à la prédation.

Deux marmottes sur un rocher.

En 2003, il y avait moins de 30 marmottes sur l'île de Vancouver. Aujourd'hui, on en dénombre plus de 300.

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

Je vois aussi les effets sur les grenouilles à cuisse rouge qui est une autre espèce menacée sur l'île de Vancouver puisqu’il y a de moins de moins d'eau dans les marais.

Donc, il y a des animaux qui sont plus difficiles à trouver, soit à cause des changements climatiques, soit parce que leur nombre diminue ou bien parce qu'ils doivent changer d'endroit.

Vous avez consacré votre deuxième livre à la marmotte de l’île de Vancouver. Pourquoi?

Quand je suis arrivée en Colombie-Britannique il y a 10 ans, j'ai appris que cette marmotte était le mammifère terrien le plus menacé au Canada. Ça m'a vraiment choquée et je me suis dit qu’en tant que photographe je peux faire ma part en faisant la lumière sur cet animal.

Couverture du livre  « Vancouver Island Marmot » de Catherine Babault.

Couverture du livre « Vancouver Island Marmot » de Catherine Babault

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

J’ai voulu en parler au maximum : j’ai sorti un livre, qui s’est vendu dans le monde entier, publié des articles, fait des présentations notamment pour le Sierra Club Photo de San Diego.

J'ai aussi fait une présentation à l'école Les grands cèdres de Port Alberni l’an dernier. Et quand j’y suis retournée cette année, les enfants étaient super excités de revoir les photos de la marmotte. Et ils ont partagé avec moi toutes les informations qu'ils avaient apprises l'année précédente.

Vous considérez-vous comme une activiste?

Non, je n'ai pas une approche activiste. Je dirais que c'est plus une approche responsable.

Un ours noir se repose sur un rocher près de l'eau.

Un ours noir se repose sur un rocher sur l'île de Vancouver.

Photo : Catherine Babault Photography / Catherine Babault

C'est important pour moi de transmettre cette approche à toutes les personnes que je rencontre. Parce que j'ai vu des comportements chez de grands professionnels et des amateurs qui m'ont choquée. Et ça me met en colère.

Donc, au lieu de sortir dans la rue avec une pancarte, je préfère répéter les mêmes messages, que ça soit sur le terrain, dans mes livres ou dans les écoles. Les photos que je prends, ce n'est pas pour me mettre de l'avant, moi, mais plutôt pour éduquer les gens.

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