Montréal cherche des idées face au problème des itinérants « désaffiliés »
La mairesse Valérie Plante veut s'inspirer d'autres villes qui parviennent à aider ceux qui refusent l'aide.
Deux itinérants dorment dans le métro, à la station Beaudry. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Anne-Marie Yvon
Dans les rues ou dans le métro, la Ville de Montréal constate que de plus en plus d'itinérants échappent à tout soutien d'hébergement ou à toute aide psychosociale. La mairesse de Montréal Valérie Plante veut s'inspirer des meilleures pratiques d'ailleurs pour raccrocher ces sans-abri qui ont perdu tout contact avec les ressources disponibles.
Un groupe de travail de 16 personnes, en cours de création, va s'attarder à cet aspect en priorité.
Baptisé Comité ad hoc sur les enjeux des besoins des personnes qui n'accèdent pas à l'hébergement et au logement
, il réunira autour d'une même table la municipalité, la police, le réseau de la santé et des services sociaux, des chercheurs universitaires, des groupes communautaires et des organisations économiques.
L'objectif sera de dresser un portrait de la situation, ainsi qu'une liste des besoins et des pistes de solutions. Pour s'inspirer, les membres du groupe d'experts visiteront d'autres villes, ailleurs dans le monde, qui ont trouvé des idées novatrices pour faire face au phénomène.
Des itinérants dormant dans le métro Place-des-Arts à Montréal. (Photo d'archives)
Photo : Anne-Marie Yvon
Valérie Plante souhaite créer un modèle montréalais, adapté à notre réalité, notamment l'hiver et l'itinérance autochtone. Le Sommet sur la violence armée, organisé à Montréal en 2022, sert de modèle à l'initiative.
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Déjà, Montréal s'est inspirée de Paris pour développer des équipes multidisciplinaires sur le terrain. On peut voir dans les rues de la métropole des policiers patrouiller en compagnie d'intervenants psychosociaux.
La Ville reconnaît qu'il y a « une bonne grosse crise » de l'itinérance, alors que le nombre de sans-abri est passé de 3149, il y a six ans, à 4690, il y a deux ans, selon le plus récent dénombrement. Le chiffre serait encore plus élevé aujourd'hui. Montréal compte 1600 lits dans des refuges.
L'itinérance est de plus en plus visible dans le métro, à quoi s'ajoutent les phénomènes de troubles de santé mentale et de toxicomanie, ce qui dégrade le sentiment de sécurité.
Par crainte de perdre des usagers, la Société de transport de Montréal vient d'annoncer l'augmentation du nombre d'agents. La cohabitation est souvent plus difficile en avril, explique la STM, lorsque les refuges hivernaux ferment leurs portes, mais que les conditions météo ne permettent pas encore tout à fait de profiter des beaux jours dehors.