•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Québec assouplit ses critères de parrainage de réfugiés

Ce changement intervient après un reportage sur une famille de réfugiés africains, parrainés par des citoyens québécois, que le ministère de l’Immigration s’apprêtait à refuser pour des raisons administratives.

La famille de réfugiés en Ouganda.

Réfugiés au camp de Nakivale en Ouganda, Emmanuel et sa famille devraient pouvoir recommencer une nouvelle vie au Québec grâce au parrainage d’un groupe de citoyens québécois et aux changements législatifs du MIFI.

Photo : Gracieuseté : Emmanuel Ndikuriyo

Chez lui, devant les terres défraîchies et les habitations de fortune du camp de Nakivale en Ouganda, Emmanuel Ndikuriyo a poussé un soupir de soulagement.

Toute la famille est contente de la bonne nouvelle. Je suis tellement soulagé, assure le jeune père de famille et aîné d’une fratrie de sept enfants, après avoir pris connaissance d’un changement de la loi québécoise concernant le parrainage collectif des réfugiés, par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).

Ces quelques lignes vont avoir une immense conséquence pour l'avenir de cette famille originaire du Burundi qui a fui la guerre civile faisant rage dans leur pays natal après l’assassinat de leurs parents.

Reconnus officiellement comme réfugiés par les Nations unies, Emmanuel et sa famille, qui vivent depuis une dizaine d’années dans l’un des plus vieux et des plus grands camps d’Afrique, ont été parrainés par un regroupement de citoyens québécois.

Déposé au printemps 2021 et tiré au sort par Québec, leur dossier, comme l’avait raconté Radio-Canada l’automne dernier, a subi plusieurs intentions de rejet de la part du MIFI. La raison? Une faille administrative, aux cruelles conséquences. La fratrie d’Emmanuel ne répondait pas à la définition de membre de la famille, selon les règles québécoises.

Aux yeux de Québec, seuls les enfants biologiques ou adoptifs pouvaient accompagner Emmanuel de l’autre côté de l’océan Atlantique. Pour être accepté dans la province, il aurait dû faire le choix déchirant d'abandonner ses frères et sœurs, tous mineurs au dépôt du dossier, dont il a la responsabilité depuis le décès de leurs parents.

Je ne les laisserai pas, clamait-il, à l’époque, en nous faisant visiter virtuellement le camp de Nakivale.

Important de reconnaître ce lien, admet Québec

Interpellée sur ce sujet, la ministre Christine Fréchette, qui aurait pu utiliser son pouvoir de discrétion dans ce dossier, a finalement fait changer la loi québécoise. Un arrêté ministériel à cet effet a été publié début avril dans la Gazette officielle.

Il peut arriver que des personnes ne soient pas membres de la famille immédiate mais aient un lien de dépendance émotif et/ou économique important avec la personne parrainée, explique son cabinet, dans une déclaration transmise à Radio-Canada.

Il nous est apparu important de travailler à une solution afin de reconnaître ce lien de dépendance, à travers la notion de personne à charge de fait.

Une citation de Cabinet de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette

« La modification que l’on vient d’adopter est une solution pérenne qui permet qu’une personne à charge de fait puisse arriver au Québec en même temps que le reste de la famille dont elle dépend », ajoute l’équipe de Christine Fréchette.

Une injustice est réparée, clame quant à lui Sylvain Thibault, l’un des membres de ce groupe de parrainage collectif.

C’est ce qu’on souhaitait, c’est pour ça qu’on s’est battus. C'est une très bonne nouvelle et cette décision va avoir un impact sur d’autres familles qui sont dans le même cas, estime-t-il.

La loi n’avait aucun bon sens. Il fallait remettre les pendules à l’heure, car une famille, ce n’est pas seulement des enfants biologiques.

Une citation de Sylvain Thibault, membre d’un groupe de parrainage collectif.

Emmanuel et sa famille devront néanmoins patienter avant de recommencer leur vie au Québec. Reste désormais à passer l’étape fédérale, qui devrait durer de longs mois, et d’attendre d’être compris dans le quota limité de réfugiés admis annuellement par le gouvernement du Québec.

Mais cette fois-ci, sans embûches administratives a priori à l’horizon.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.