Faire pousser des bleuets à l’intérieur l’hiver pour manger local
Des chercheurs de l’Université Simon Fraser (SFU), en Colombie-Britannique, travaillent avec l’industrie agricole pour développer des techniques pour cultiver des bleuets à l’intérieur au Canada tout au long de l'année.
Photo : Autre banques d'images / Guy Leblanc
Cultiver des bleuets à l’intérieur à longueur d'année au pays pourrait en réduire l’empreinte écologique et offrir aux consommateurs des bleuets frais locaux même en hiver, affirment des chercheurs britanno-colombiens qui travaillent à faire de ce concept une réalité.
Une équipe de l’Université Simon Fraser (SFU), en Colombie-Britannique, travaille avec l’industrie agricole pour développer des techniques et déterminer les meilleures conditions pour cultiver des bleuets à l’intérieur au Canada à longueur d'année, comme le font déjà les agriculteurs pour les tomates et les poivrons dans des serres.
Cela permettrait d’offrir des bleuets frais locaux même en hiver et de permettre aux agriculteurs de générer des revenus toute l’année, explique Jim Mattsson, chercheur principal et professeur de biologie à la SFU.
Le fait de faire pousser des baies à l’intérieur a beaucoup moins d’impact [environnemental] que de les importer [en hiver] du Mexique ou du Pérou, par exemple
, explique le chercheur.
Une équipe de l'Université Simon Fraser tente de déterminer les types de lumière et de température optimales pour cultiver des bleuets à l'intérieur.
Photo : Fourni par Erin Brown-John/SFU
Pour déterminer les meilleures conditions pour cultiver des bleuets à l’intérieur, l’équipe teste :
- la quantité de lumière nécessaire;
- la température idéale;
- les nutriments nécessaires;
- des variétés de bleuets différents;
- des environnements différents (serre ou ferme verticale).
Un modèle de culture de bleuets à l'intérieur est en train de voir le jour dans un laboratoire de l'Université Simon Fraser.
Photo : Fourni par Erin Brown-John/SFU
Jim Mattsson explique que, avec de la lumière, de la chaleur et des nutriments, il est possible d’avoir une deuxième récolte de bleuets dans une serre ou une ferme verticale.
On peut contrôler la floraison à l’aide de la lumière et de la température : maintenant, c’est le temps de pousser, maintenant, c’est le temps de la floraison, maintenant, c’est le temps de donner un dernier coup.
Nous étudions des variétés [de bleuets] et produisons des variétés qui sont plus petites, plus compactes, qui donnent tout de même une récolte importante, car c’est plus économique à l’intérieur, dans une serre ou une ferme verticale, en raison de l’espace nécessaire.
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L’agriculture verticale est surtout faite avec des légumes-feuilles et, plus récemment, avec des fraises, mais c’est tout un défi de le faire avec des bleuets
, explique Rodrigo Santana, directeur général de BeriTech, l’entreprise agricole partenaire du projet de recherche.
Les plants de bleuets ont des besoins complexes en nutrition, en pollinisation et en élagage. Donc, personne n’a été capable de les cultiver à l’intérieur en grande quantité avec succès jusqu’à maintenant.
Les chercheurs de la SFU travaillent à développer des techniques avant-gardistes d’édition du génome pour réduire la taille des plants de bleuets, comme cela a déjà été fait en créant des plants miniatures de blé et de riz, comme l'explique Rodrigo Santana.
Nous tentons aussi de synchroniser les initiations florales pour obtenir une récolte rapide et étudions les moyens de réduire les coûts énergétiques de la culture de bleuets à l’intérieur en déterminant les conditions exactes nécessaires.
À quand les bleuets locaux en hiver?
Les chercheurs estiment que de premiers résultats seront prêts dans neuf mois, mais qu’il faudra en tout un peu plus de trois ans pour tester et développer des activités à l’échelle commerciale.
L’équipe travaillera avec les agriculteurs intéressés à faire pousser des bleuets à l’intérieur pour leur transmettre ses connaissances.
La sécurité alimentaire est une des raisons principales pour lesquelles nous faisons nos recherches, en plus de la viabilité environnementale. Avec les événements météorologiques extrêmes des dernières années et la COVID-19 qui a causé des retards dans le transport des aliments, nous espérons rendre moins risquée la production de nourriture pour le consommateur canadien.
Avec des informations de Renee Lukacs