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L’Alaska et le Canada s’entendent sur un moratoire de 7 ans sur la pêche au saumon quinnat

Des saumons dans un bassin d'observation publique.

Les stocks de saumons quinnats dans le fleuve Yukon inquiètent les observateurs depuis de nombreuses années. Ici, des saumons en fin de migration sont photographiés à la passe migratoire du barrage hydroélectrique de Whitehorse.

Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson

Radio-Canada

Dans une tentative pour améliorer la montaison des saumons quinnats dans le fleuve Yukon, le gouvernement fédéral et l’État de l’Alaska ont accepté de mettre en place un moratoire de sept ans sur la pêche de cette espèce.

Cette suspension, qui dure pour tout le cycle de vie d’un saumon, inclut la pêche commerciale et la pêche à la ligne dans le fleuve et ses tributaires canadiens.

Le nombre de saumons quinnats qui traversent la frontière canadienne est en baisse depuis des années, avec les pires nombres enregistrés au cours des deux dernières années. En 2023, environ 15 000 poissons se sont rendus jusqu’à Eagle, près de la frontière avec le Yukon. La montaison a été encore pire en 2022.

Pour satisfaire les cibles de conservation, un minimum de 42 500 saumons quinnats devraient traverser la frontière lors de leur montaison. Selon l’accord signé entre les deux parties, les populations de saumons sont sous pression en raison de la dégradation de leur habitat lié aux développements des ressources et de l'hydroélectricité, aux changements climatiques et aux productions en écloserie.

L’accord établit une cible de 71 000 saumons d’origine canadienne. Pour atteindre cet objectif, l’entente prévoit la restauration des habitats du fleuve, la pêche à la goberge et le lancement d’une recherche sur les maladies pouvant contribuer à diminuer le taux de survie des poissons. L’entente stipule également que les gouvernements investiront davantage d’argent afin de restaurer la montaison.

Selon Steve Gotch, directeur principal à Pêches et Océans Canada, le moratoire est important puisque plus de 90 % des poissons sont pêchés par des entreprises de pêche commerciale des deux côtés du fleuve Yukon et de son estuaire.

Il n’y a tout simplement pas assez de poissons pour permettre une pêche et nous avons besoin que chacun de ces saumons parvienne à sa frayère afin d’aider à reconstruire la population pour le futur, explique-t-il.

Selon Doug Vincent-Lang, le commissaire du ministère alaskain de Pêche et de Chasse, l’ancienne manière de faire n’est pas la bonne.

Il est temps de regarder au-delà d’un modèle de gestion annuel et de regarder tout le cycle de la vie pour reconnaître que ça va prendre plus d’un an pour reconstruire les populations, souligne-t-il.

Reconstruire ces populations vient avec un prix pour les États-Unis, mais nous reconnaissons des deux côtés de la frontière que d’avoir une population de saumons quinnats saine du côté du Canada est dans notre intérêt commun, ajoute-t-il.

La pêche à des fins de cérémonie toujours possible

Il sera possible de pêcher une quantité limitée de poisson à des fins cérémonielles, selon l’entente, mais seulement si la santé de la montaison est suffisante. Si le nombre de poissons qui traversent la frontière surpasse les 71 000, les gouvernements peuvent considérer permettre une pêche de subsistance limitée.

Afin d’offrir de meilleures chances de survie au saumon quinnat, les Premières Nations du Yukon s’abstiennent depuis des années à le pêcher.

Steve Gotch indique toutefois que le moratoire soulève des inquiétudes considérables des Premières Nations des deux côtés de la frontière quant à l’impact sur leur culture.

Nous voulons nous assurer qu’il y ait la possibilité de transmettre le savoir culturel concernant le saumon quinnat du fleuve Yukon durant les sept ans de l’entente, évoque-t-il.

D'après les informations de Julien Gignac

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