Le Mythe d’Orphée en danse-théâtre
L'interprète en danse Victoria Côté et le comédien Charles Roberge qui incarne Orphée, en répétition.
Photo : Gracieuseté : La Maison pour la danse
Une adaptation contemporaine du mythe d’Orphée dans un spectacle dansé et joué par 12 artistes, danseurs et comédiens, c’est intrigant, n’est-ce pas? Toute l’équipe impliquée dans la prochaine production du Théâtre du Trident est en période intense de répétitions pour créer ce rendez-vous de danse-théâtre, un type de spectacle rarement monté à Québec.
Ça se fait davantage, je pense, en Europe. Il y a de grandes compagnies qui en font, et qui ont leur signature bien particulière. Il y a aussi la Canadienne Crystal Pite avec Jonathon Young, qu’on a vu récemment au Diamant. Il y en a des exemples, mais ce sont des signatures. Et nous, notre défi, c’était de trouver notre propre signature, ce qu’on a envie de faire avec ces deux disciplines
, explique Frédérique Bradet, co-metteuse en scène du spectacle.
Il y a tellement de choses à explorer. On sort d’ici, souvent, on est complètement grisés. [...] C’est extrêmement exaltant comme travail.
Des danseurs et des comédiens en répétition.
Photo : Gracieuseté : La Maison pour la danse
Le chorégraphe Alan Lake cosigne la mise en scène de cette production qui vise à présenter un véritable équilibre entre la danse et le théâtre. On le reconnaîtra d’ailleurs parmi la distribution relevée qui compte également d’autres chorégraphes et interprètes en danse, tels que Josiane Bernier et Harold Rhéaume.
On oscille vraiment entre ces deux formes de langage, poursuit Frédérique Bradet. Le théâtre a tendance à nous apporter quelque chose de plus concret, un sens qu’on peut comprendre plus rapidement. La danse, évidemment, ça nous amène dans un monde des fois plus onirique, plus abstrait, où il faut fouiller un peu plus.
L’autrice de Québec, Isabelle Hubert, revisite le mythe d’Orphée dans cette création dont l’action est campée notamment dans un entrepôt de marchandises.
Plusieurs générations d'artistes participent au spectacle. Ceux-ci sont âgés entre 21 ans et 58 ans.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
On s’est vraiment questionnés [pour] savoir qu’est-ce que l’enfer pour nous, en 2024? Parce qu’on se rappelle le mythe. Le mythe d’Orphée, il est simple finalement. C’est Orphée qui s’en va aux enfers et qui essaie d’extirper sa fiancée, sa douce, des enfers. Et la consigne va être claire. Hadès, le roi des enfers, va lui dire : "Tu peux la sortir de là, mais je te demande de ne jamais te retourner." Et à la toute fin, à la sortie, Orphée va arriver enfin à sortir de l’enfer, puis il va se retourner!
, ajoute la metteuse en scène.
Dans notre société, la valorisation passe beaucoup par les ambitions professionnelles, par ce qu’on accomplit. Notre métier nous définit [...]. Ces lieux où plein de gens travaillent, mais qui ne sont pas de prime abord des endroits lumineux, tel un entrepôt, [...] ça peut être à la fois étrange et terrifiant
(De gauche à droite) La comédienne Éva Saïda dans le rôle d'Eurydice et Charles Roberge qui joue Orphée, en répétition.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
L’histoire d’amour entre Orphée et l'envoûtante Eurydice sera au cœur de la pièce, tout comme elle est centrale dans le célèbre mythe du poète et musicien, virtuose de la lyre.
Le Mythe d’Orphée dans cette version en danse-théâtre sera proposé au Théâtre du Trident, du 23 avril au 18 mai prochain.