Le BEAM souhaite que la Ville de Sherbrooke investisse en culture
L'église Plymouth-Trinity de Sherbrooke devait accueillir un hub créatif. (archives)
Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux
« Demandez à la Ville de Sherbrooke de financer le BEAM. » Le Bureau estrien de l'audiovisuel et du multimédia (BEAM) lance une pétition qui porte ce message clair. L'organisme souhaite que le milieu culturel touche une partie d'un montant de 650 000 $ que la Ville avait dédié au défunt projet de hub créatif à l'église Plymouth-Trinity.
Rappelons que le projet de pôle créatif, qui devait voir le jour entre les murs de l’église, n’ira finalement pas de l’avant. Ainsi, Sherbrooke cherche maintenant quoi faire au centre-ville avec une somme de 650 000 $, provenant de Québec, dédiée à la relance du secteur.
On apprend que des sommes qui devaient servir à développer un pôle culturel, de création, puis une diversité artistique au centre-ville, va servir essentiellement à acheter 450 000 $ de haut-parleurs, de mobilier urbain et de décorations de Noël
, a témoigné Pierre-Philippe Côté, alias Pilou, le président et directeur créatif du BEAM.
Ces sommes-là auraient dû servir à faire des projets structurants, qui auraient rassemblé des parties pour donner un tout plus grand.
Ce dernier déplore notamment d'avoir appris dans les médias les intentions de la Ville. Il croit que cet argent, réservé pour la mise sur pied d'un hub créatif, aurait dû revenir directement ou indirectement aux acteurs du milieu culturel.
Pour nous, c'est une surprise, parce que ces fonds-là étaient dédiés vraiment à l'implantation d'un pôle culturel au centre-ville. On est plusieurs organismes à avoir travaillé pendant des années sur ce projet-là, et ce, de manière bénévole, avec les fonds propres de nos organisations et le temps de nos employés.
Pierre-Philippe Côté, alias Pilou, réalisateur, compositeur et musicien, fondateur et directeur créatif du BEAM.
Photo : Radio-Canada / Xavier Gagnon
Selon Pierre-Philippe Côté, qui s'est exprimé au micro de Par ici l'info, lundi, le BEAM aurait pu grandement bénéficier de cette somme dont la Ville doit disposer.
Je prêche pour ma paroisse, mais on aurait pu supporter notre organisation, qui a été créée il y a plus de 5 ans, qui a un impact assez assez grand sur la ville de Sherbrooke, sur son économie, puis sur le dynamisme de ses industries créatives. Ça fait plusieurs années que le BEAM lève la main et manifeste à la Ville qu'on veut trouver un lieu, qu'on veut s'implanter à Sherbrooke.
On a plus de 70 % de nos membres estriens qui demeurent à Sherbrooke. On a rapporté plusieurs millions de dollars de retombées dans les dernières années à Sherbrooke sans un support de la Ville.
La tête pleine d'idées
Ce ne sont pas les communications entre la Ville et le BEAM qui sont inexistantes, assure Pilou. Néanmoins, il aimerait pouvoir parler davantage avec les décideurs.
On en a beaucoup, des idées pour dépenser cet argent-là, pour créer des leviers culturels pour nos membres et la communauté sherbrookoise, pour les commerçants du centre-ville. On sollicite notre organisme pour amener de l'eau au moulin, puis ensuite, ces sommes-là sont octroyées de manière cavalière. Surtout que, pour une fois, c'est un montant qui était dédié à la création d'un pôle culturel.
C'est difficile d'avoir de l'argent en culture, puis là on prend de l'argent de la culture pour acheter du mobilier urbain. Ça me semble un peu étrange.
Selon le président et directeur artistique du BEAM, la pétition lancée a récolté près d'une centaine de signatures en quelque 24 heures. Le 9 avril, des membres de l'organisme interpelleront les élus lors d'une séance du conseil municipal.
C'est notre mission de favoriser l'émergence de projets structurants. On veut être de la partie. On ne veut pas qu'on nous oublie
, a conclu Pierre-Philippe Côté.
