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Plus d’enseignants victimes de violence au CSS du Chemin-du-Roy

Une cour d'école entourée d'une barrière de métal.

De plus en plus d'enseignants sont victimes de violence sur le territoire du CSS du Chemin-du-Roy.

Photo : Radio-Canada / Jean-Francois Fortier

Insultes, gestes brusques, violence verbale, les enseignants subissent de plus en plus de gestes violents de la part de leurs élèves. Le nombre de rapports d’accidents en santé et sécurité au travail a plus que doublé l’an dernier au Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy par rapport à 2018-2019.

Les données fournies par le Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges, qui représente les travailleurs du Chemin-du-Roy, montrent une tendance claire concernant les gestes de violence physique ou verbale subis par les enseignants.

Il y a 34 rapports de la CNESST qui ont été soumis en 2018-2019, comparativement à 87 pour 2022-2023, une explosion de 250 %.

Nombre d’accidents liés à des gestes de violence subis par les enseignants

Année scolaireNombre d'accidents liés à des gestes de violence subis par les enseignants
2018 - 201934
2019 - 202034
2020 - 202130
2021 - 202232
2022 - 202387
2023 - 2024 (Année toujours en cours)82

Source : Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges, CNESST

Un sommet sera atteint cette année, prévient le syndicat. Au début février, le compteur était à 82 accidents avec quatre mois à faire avant la fin des classes.

De plus en plus jeunes

Ces chiffres inquiètent le président du Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges, Stéphan Béland. Surtout que les gestes de violence se produisent en majorité dans les écoles primaires et que les élèves impliqués sont de plus en plus jeunes. Il dit avoir été surpris de ce constat.

Les gens sont surpris parce que ce sont de jeunes enfants qui vont faire de la violence verbale. On voit des cas en maternelle et en première année. Il y a vraiment une montée, dit-il

Constat partagé par une enseignante comptant plus de dix ans d’expérience dans une école primaire du CSS du Chemin-du-Roy, qui a accepté de nous parler sous le couvert de l’anonymat. Cette année, dit-elle, est l’une des pires qu’elle ait vécues.

Les crises et gestes violents sont extrêmement fréquents et c’est surtout chez les petits. On a des groupes entiers qui sortent de la classe, parfois plus d’une fois par jour, parce qu’un élève se désorganise en classe. C’est à se demander ce qui se passe avec nos petits.

Une citation de Stéphan Béland, président du Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges

Des séquelles qui peuvent rester

Les cas de violence physique par des jeunes du niveau primaire ne sont pas banals, selon le syndicat. M. Béland cite les exemples d’une enseignante qui s’est fait fermer la porte au visage l’automne dernier. L’impact a été si fort qu’elle a subi une commotion cérébrale et est en arrêt de travail depuis l’événement.

Une autre s'est fait égratigner au visage près de l'œil. Le pire a été évité dans son cas, puisque l'œil n’a pas été atteint.

M. Béland soutient que les chiffres pourraient être plus élevés, mais que des enseignants, particulièrement au niveau secondaire, banalisent encore la violence dont ils sont victimes. La violence verbale, dit-il, peut aller jusqu’à des menaces de mort.

Stéphan Béland debout, dans les locaux du syndicat à Trois-Rivières.

Stéphan Béland déplore que ses collègues soient de plus en plus victimes de violence. (Photo d'archives).

Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme

Certains vont se faire dire : je sais où tu habites, je vais aller tuer ton chat ou ton chien. Nous en avons vu de toutes les sortes au cours des dernières années, dit-il.

Si les rapports d’accidents sont moins nombreux dans les écoles secondaires, il n'en demeure pas moins que la situation est inquiétante aux dires d’une autre enseignante à qui nous avons parlé et qui compte plusieurs dizaines d’années d’expérience dans une école secondaire du territoire.

Il y en a plus qu’avant qui sont explosifs, moins tolérants ou moins patients. Durant la pandémie, ils étaient seuls chez eux, donc ils avaient peut-être moins d’occasions de pratiquer la tolérance et la patience, ajoute-t-il.

Encourager la dénonciation

Cette hausse depuis deux ans est aussi le fruit d’un travail de sensibilisation qui se fait auprès des professionnels de l’éducation. Davantage de délégués syndicaux sont formés afin d’amener les enseignants à dénoncer les gestes de violence dont ils sont victimes. M. Béland admet qu’il s’agit d’un facteur contributif à l’augmentation des chiffres.

Un constat partagé par le Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy qui confirme voir une hausse des déclarations d’accidents depuis trois ans. Parmi les initiatives mises en place, un préventionniste en santé et sécurité au travail a été embauché afin, dit-on, de mettre en place des moyens de prévention. Un comité de prévention de la violence a aussi été formé.

Les couloirs et casiers vides d'une école.

Les enseignants sont davantage formés à dénoncer par leur syndicat, ce qui peut contribuer à cette hausse selon M. Béland.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Stéphane Béland est toutefois catégorique. Malgré la sensibilisation qui semble fonctionner, le son de cloche qu’il entend sur le terrain n’a rien d’encourageant.

Les enseignants me disent que les gestes violents envers eux ont vraiment augmenté. C’est à surveiller.

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