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Des agriculteurs en grogne à Alma

Des gens rassemblés.

Plusieurs dizaines d'agriculteurs et des gens qui appuient leurs revendications ont participé au rassemblement.

Photo : Radio-Canada / Louis Martineau

Environ 150 producteurs agricoles d’un peu partout au Saguenay-Lac-Saint-Jean se sont rassemblés mercredi avant-midi au Centre d'Alma pour dénoncer la crise qu’ils traversent et demander une intervention d’urgence aux deux paliers de gouvernement.

80 tracteurs agricoles ont pris la route au départ d'Albanel, de Saint-Félicien et de l'arrondissement de La Baie, empruntant les principales artères régionales et perturbant la circulation en matinée. Les trois convois étaient accompagnés par les policiers de la Sûreté du Québec et du Service de police de Saguenay.

Des agriculteurs tiennent des pancartes.

Ces producteurs d'Hébertville et de Saint-Gédéon affichent clairement leur message.

Photo : Radio-Canada / Rosalie Dumais-Beaulieu

Les agriculteurs demandent des mesures d’aide financière, passant notamment par la révision des programmes d’assurances récolte datant des années 60 et 70.

Ils ne répondent plus aux besoins actuels. Ce sont des programmes qui ont été écrits il y a une quarantaine d’années. Avec les changements climatiques, il y a des excès de dame Nature qu’on n’a jamais vus, a souligné le président de la division régionale de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), Mario Théberge.

Ce dernier espère également que l’assurance stabilisation (ASRA) soit adaptée en fonction des réalités régionales.

Il faut revoir de fond en comble les programmes.

Une citation de Mario Théberge, président de l’Union des producteurs agricoles au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Une pancarte est accrochée à un tracteur dans un stationnement.

Des manifestants ont trouvé une façon originale de passer leur message dans le stationnement du Centre Alma.

Photo : Radio-Canada / Rosalie Dumais-Beaulieu

Les manifestants réclament aussi une mesure pour faire face à la hausse du taux directeur. On veut un blocus des intérêts à trois ou quatre pour cent, a soutenu Alexandre Bernier, président du Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Il faut s’endetter pour travailler. Je viens de faire un investissement de trois millions et en décollant, j’ai 180 000 dollars d’intérêt à payer cette année. C’est grave. Je ne suis pas capable de le payer de même, a-t-il poursuivi. Cet investissement lui a permis de mettre à jour ses installations afin de répondre aux nouvelles normes sur le bien-être animal.

Détresse

Selon Mario Théberge, les agriculteurs ont un sentiment d'impuissance. On sent une détresse. J’ai des téléphones de producteurs qui m’appellent qui sont au bout du rouleau. Il y a une urgence d’agir pour le gouvernement, a-t-il déploré devant des camions d’agriculteurs décorés de pancartes dénonçant notamment le mur qui s’en vient pour la relève agricole.

L’UPA, qui a organisé la manifestation, réitère depuis quelques années que la situation financière du monde agricole est mal en point en raison de nombreuses pressions, comme l’inflation, l’endettement, la hausse du prix des terres, la lourdeur de la bureaucratie ou encore les nombreuses exigences environnementales.

Le dernier budget déposé par Québec le 12 mars demeure la goutte qui a fait déborder le vase. Le budget ne répond aucunement à nos besoins agricoles. Des rencontres avaient été faites au gouvernement avec nos députés de la CAQ en janvier. Les messages ont été faits. Mais on n’existe pas dans le budget du gouvernement, a expliqué Mario Théberge.

Des tracteurs sur la route 169.

L'un des convois a emprunté la route 169 à partir de Saint-Félicien pour se rendre à Alma.

Photo : Radio-Canada

Historique

Alexandre Bernier est président du Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis dix ans. Il affirme que le ras-le-bol de ses homologues atteint des sommets.

La frustration, la grogne des agriculteurs n’a jamais été aussi grande que ça, a–t-il indiqué en matinée.

Agriculture et Agroalimentaire Canada anticipe une chute de 49,2 % du revenu net agricole en 2023 et de 86,5 % en 2024, du jamais vu depuis 1938.

Vendredi dernier, des agriculteurs avaient déjà défilé à bord de tracteurs sur la route 169 entre Normandin et Albanel. Cette activité n’avait pas été organisée par l’UPA, mais plusieurs demandes étaient communes.

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