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Une carrière d’argile pourrait voir le jour dans la région

Une personne tient dans sa main de l'argile au gisement dans le secteur de Matane.

Le recours aux argiles calcinées pourrait réduire de moitié la facture carbone du ciment. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté de Clayson Écominéral

Une entreprise de la région montréalaise, Clayson Écominéral, souhaite exploiter le potentiel argileux des sols dans la Matapédia et la Mitis pour en faire un matériau « vert » destiné à l’industrie du béton.

Son président-directeur général, Joël Fournier, détient des claims miniers dans les secteurs de Saint-Damase et Saint-Octave-de-Métis.

Ces sites présentent un bon potentiel de matériaux de remplacement de ciment selon les études de démonstration […] ils ont été caractérisés comme montrant un potentiel de l’ordre du milliard de tonnes, ce qui peut représenter des centaines d’années d’exploitation, soutient M. Fournier.

Le claim est le titre minier accordant un droit exclusif de procéder à des travaux d’exploration et de recherche de substances minérales.

À savoir que la grande majorité n’aboutit pas nécessairement au stade d’exploitation.

Avec l’argile recueillie, Clayson Écominéral compte produire de l’argile calcinée pouzzolanique, une composante qui peut être utilisée comme liant en remplacement partiel du ciment de Portland, communément appelé clinker, dans la production de béton.

Cette technique permet une économie d’énergie, puisque l’argile nécessite une plus basse température de combustion que le clinker, qui est essentiellement du calcaire calciné, pour atteindre son seuil de réactivité.

Le clinker, c’est 1400 degrés Celsius, alors que l’argile, c’est près de 800 degrés Celsius, précise le PDG, en ajoutant que le chauffage à haute température de l’argile n’émet pas de CO2, contrairement au calcaire calciné qui en libère près de 800 kilogrammes pour une tonne.

Joël Fournier sourit à la caméra.

Joël Fournier veut ouvrir une carrière d'argile dans l'est du Bas-Saint-Laurent, un endroit stratégique selon lui. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier

Un autre site à Grande-Vallée, découvert il y a plus d’une décennie par l’entreprise d’extraction d’alumine Exploration Orbite, était également considéré, mais a finalement été écarté en raison de sa position géographique et de sa complexité d’exploitation.

En plus du potentiel des gisements, la région présente un autre avantage majeur pour le projet, d’après Joël Fournier. Le chemin de fer se rend à Matane et il y a aussi le port de mer, qui sort déjà de grosses matières, alors qui serait utilisable pour sortir de gros volumes de matériaux, dit-il.

Le PDG a foi dans son projet, puisque cette méthode a fait ses preuves ailleurs dans le monde. Ce n’est pas nouveau, c’est déjà utilisé au sud des États-Unis, en Inde, en Chine et même en France, indique M. Fournier.

Balbutiements

Joël Fournier insiste sur le fait que le projet n'en est qu’au tout début et qu’il est actuellement à l’étape d’établir des ententes commerciales avec de potentiels partenaires industriels.

On est dans une phase exploratoire au niveau de la logistique, des coûts d’exploitation, tout ça, dit-il.

Il espère toutefois des avancées dans ce projet dès cet été, voire même à la fin du printemps.

On est en discussion avec beaucoup de groupes importants dans le domaine du ciment et du béton, ajoute M. Fournier.

Si Clayson Écominéral réussit à s’entendre avec des partenaires prochainement, Joël Fournier indique que l’entreprise sera à la croisée des chemins.

Elle devra faire le choix soit d’envoyer l’argile brute en bateau ou en train et la faire transformer ailleurs, soit de la transformer dans la région; un choix qui impliquerait l’acquisition d'un terrain ou d’une usine, ou même la construction d’une usine, un projet que M. Fournier évalue à 150 millions de dollars.

C’est un peu embryonnaire pour nous de parler du modèle final, mais actuellement, ma compagnie et mes partenaires s’intéressent à trouver une manière optimale d’explorer tout ça.

Une citation de Joël Fournier, président-directeur général de Clayson Écominéral
De l'argile gaspésienne pourrait être utilisée dans la composition du ciment.

Selon Joël Fournier, son gisement pourrait fournir une usine qui produirait 1 million de tonnes d'argile calcinée par année, pendant plus de 100 ans. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté : Clayson Écominéral

Joël Fournier mentionne qu’il n’est pas encore entré en contact avec les maires concernés ou encore les propriétaires des terrains concernés par les claims miniers de l’entreprise.

On n’est pas à l’étape de créer des attentes dans la communauté, dit-il.

Deuxième phase

En parallèle de la production d’argile calcinée pouzzolanique, l’entreprise pourrait aussi explorer l’avenue des terres rares issues de l’exploitation de l’argile, comme deuxième volet au projet.

Les terres rares sont des métaux rares qui existent à l’état naturel sous forme de gisement et dans le cas des argiles, elles sont absorbées sur la surface, donc c’est très très facile de les enlever par lavage, explique Joël Fournier.

Clayson Écominéral réalise en ce sens des travaux de recherche avec l’institut de recherche en technologie minérale Coalia, basé à Thetford Mines.

Ces terres rares là valent très cher et sont des matériaux critiques dans le domaine technologique et électronique, termine Joël Fournier.

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