« Ça peut être très dangereux » : les agents du MPO face aux braconniers de civelles
Des agents de Pêches et Océans Canada patrouillent nuit et jour pour intercepter ceux qui font de la pêche illégale.
Photo : Pêches et Océans Canada
L'année dernière, la pêche à la civelle avait été fermée en cours de saison, notamment en raison des risques de conflit. Depuis, elle n'a pas rouvert. Mais cela n'arrête pas les braconniers. Sur le terrain, les agents fédéraux ont pour mission de les arrêter.
Certaines choses ont changé depuis l'année dernière. Nous avons augmenté le nombre d’agents de pêche ici dans la région des Maritimes
, explique Tim Kerr, directeur de la conservation et de la protection pour les trois provinces.
Mais le travail des agents du ministère des Pêches et Océans, lui, reste inchangé. Ils doivent s'assurer que l'interdiction de pêcher des civelles prolongée en 2024 est respectée sur le terrain.
En 2023, un barrage hydroélectrique a dû être arrêté en Nouvelle-Écosse en raison de la présence de braconniers.
Photo : La Presse canadienne / Atlantic Elver Fishery Ltd.
Si la pêche illégale prend tant d'ampleur en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, c'est parce que les civelles, ces minuscules anguilles translucides, sont très convoitées et valent leur pesant d'or. Elles peuvent se vendre jusqu’à 5000 $ le kilo.
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Les agents du MPO doivent donc faire preuve d'une grande prudence, car ils sont appelés à intervenir auprès de pêcheurs illégaux, dont certains sont armés.
Nous sommes très vigilants à cet égard. Nous nous appuyons sur notre formation pour nous assurer que nous sommes en mesure de désamorcer correctement la situation. Mais le risque de violence est toujours présent
, souligne Scott Phillips, chef pour la région est de la Nouvelle-Écosse.
Ça peut être très dangereux, non seulement en raison du type d'activité, mais aussi parce que nous sommes présents la nuit dans les systèmes de rivières, dans un environnement glissant.
Scott Philipps et Tim Kerr, qui travaillent tous les deux pour le ministère des Pêches et des Océans.
Photo : Radio-Canada / Heloise Rodriguez-Qizilbash
La priorité des agents, lorsqu’ils tombent sur de la pêche non autorisée, est de remettre les jeunes anguilles à l’eau dans leur rivière d’origine quand cela est possible, afin de limiter les impacts du braconnage.
Une pêche illégale qui met en danger l'espèce
Une autre raison qui a poussé la fermeture de la pêche à la civelle est l'augmentation de la pêche illégale, qui compromet la conservation de l’espèce
.
Tim Kerr explique que les épuisettes et verveux utilisés pour capturer les civelles sont très dangereux pour l’espèce, parce qu'ils peuvent attraper des milliers des civelles
.
Les épuisettes et verveux sont utilisés par ceux qui tentent de pêcher la civelle.
Photo : Radio-Canada / Heloise Rodriguez-Qizilbash
Depuis le 6 mars, 39 personnes ont été arrêtées et font l’objet d’une enquête pour des infractions à la Loi sur les pêches et au Règlement de pêche des provinces maritimes.
Depuis le 6 mars, Pêches et Océans Canada a saisi de l'équipement de pêche à la civelle non autorisé en Nouvelle-Écosse.
Photo : Pêches et Océans Canada
Les agents ont remis près de 9 kilos de civelles à l'eau pendant cette période et saisi des véhicules, du matériel de pêche illégale et des armes.
