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Les civières de l’Hôpital de Sept-Îles encore plus occupées

L'entrée principale de l'hôpital de Sept-Îles, en hiver.

L'Hôpital de Sept-Îles a une capacité de 10 civières fonctionnelles et aurait besoin de 30 civières, ce qui signifie qu'il est à 300 % de sa capacité. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau

Depuis quelques jours, les urgences de Sept-Îles sont à nouveau engorgées. Mardi avant-midi, le taux d'occupation moyen était de 300 % à l'Hôpital et au CLSC de Sept-Îles, selon le site Index Santé. Un risque « certain » pour les usagers, selon des experts.

Un tel taux engendre des risques plus grands pour la sécurité des patients, admet le directeur des services professionnels de l’enseignement universitaire du CISSS de la Côte-Nord, le Dr Jean-François Labelle.

Selon ses observations, ce taux est nettement plus élevé que la moyenne, qui se situe régulièrement à 150 %.

Le surachalandage des lits, ça nous fouette de plein fouet.

Une citation de Dr Jean-François Labelle, directeur des services professionnels de l'enseignement universitaire

Il explique cette hausse par trois facteurs : le nombre limité de civières à l’urgence, une montée des virus respiratoires et de nombreux patients qui attendent une place en CHSLD. Ces trois facteurs ont été montrés du doigt à plusieurs reprises, alors que les urgences débordaient en décembre et en janvier derniers.

Il faut trouver des milieux de vie pour nos personnes âgées, il faut être créatifs pour trouver des endroits, et le faire rapidement, lance Jean-François Labelle.

Jean-François Labelle répond aux questions par visioconférence.

Le directeur des services professionnels du CISSS de la Côte-Nord, le Dr Jean-François Labelle (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Il manquerait 400 places dans les résidences privées pour personnes âgées sur la Côte-Nord, selon des calculs fondés sur un rapport du vérificateur général de 2021-2022. Et ce besoin ne fera qu'augmenter, alors que la population vieillit et diminue.

Selon le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, il faudrait miser sur les soins à domicile pour les personnes âgées. Tant qu’on n'enverra pas des médecins chez elles, on va continuer de parler de la crise dans les urgences, lance-t-il.

La livraison de la Maison des aînés à Baie-Comeau, prévue pour le printemps 2024, ajoutera 48 places au réseau, ce qui permettra de relâcher la pression dans les urgences, selon le CISSS.

Où est le personnel?

Jean-François Labelle estime que les services offerts aux patients deviendraient plus fonctionnels si des médecins et autres professionnels de la santé étaient engagés pour soutenir l'équipe médicale et offrir des services à la population.

Une infirmière en tunique bleue est penchée au-dessus d'une personne couchée dans un lit et sourit.

Mardi matin, le taux d'occupation des civières était de 300%.

Photo : Getty Images / Lisa Maree Williams

Cependant, même s'il admet qu'un deuxième médecin serait plus que nécessaire, il ne considère pas qu'il s'agisse d'une bonne solution à court terme.

Actuellement, le ministère n’a pas assez de médecins dépanneurs pour répondre à tous les besoins au Québec. Donc, engager [un deuxième médecin] engendrerait des ruptures de services dans d’autres salles d’urgence, argumente-t-il.

Dans une version précédente de ce texte, il a été mentionné qu'un urgentologue travaillait à l'urgence de l'Hôpital de Sept-Îles, mais seuls des médecins de famille y travaillent.

De son côté, la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois, Karine Ouellet-Moreau, estime que ses membres, les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, subissent les impacts de ces débordements. Ça leur apporte une surcharge de travail. C’est plus difficile de donner des soins sécuritaires, de qualité.

Entrevue avec Davide Gentile.

« Ça va donner quoi, d'ajouter des médecins, si on n'a pas assez de lits? », se demande Paul Brunet. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Le président du Conseil pour la protection des malades en a assez d'entendre que la pénurie d'employés justifie de piètres services pour les patients.

La pénurie a le dos large. Certains CISSS ont moins de manques que d’autres, on a plus le goût d'y travailler, rétorque Paul Brunet, qui déplore que le CISSS mette en jeu la santé et l'intégrité des patients.

Des travaux plus qu'attendus

Le CISSS de la Côte-Nord estime que les travaux d’agrandissement de l’Hôpital de Sept-Îles vont notamment contribuer à diminuer l’attente à l’urgence.

On doit avoir une salle d’attente qui répond à nos besoins réels. On espère que le projet verra le jour le plus rapidement possible, exprime le Dr Labelle.

Sur un mur surchargé d'affiches et de tableaux, une affiche inscrite «triage» est accrochée au-dessus d'une porte.

Jean-François Labelle qualifie l'urgence de l'Hôpital de Sept-Îles de « désuète ».

Photo : Radio-Canada / Michèle Bouchard

En effet, en plus de moderniser l'urgence, ces rénovations majeures feront passer sa capacité de 10 à 14 civières, divisées par des murs et non plus par des rideaux.

Ces travaux devraient améliorer les conditions de vie du personnel, mais également des usagers. Il y a plus de deux ans, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, avait qualifié les conditions de travail à l’hôpital de déplorables.

D'après les informations de Charles-Étienne Drouin

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