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Taxe carbone : le débat devrait porter sur les grands émetteurs, selon David Coon

David Coon, à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, estime que le débat sur la taxe carbone devrait plutôt porter sur les grands pollueurs.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Radio-Canada

Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, estime que le débat sur la taxe carbone devrait plutôt porter sur les grands pollueurs industriels.

M. Coon affirme qu’une étude récente sur les politiques en matière de climat démontre que c’est le moyen le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon lui, le Nouveau-Brunswick devrait rendre sa tarification industrielle plus sévère.

La taxe carbone sur les grands pollueurs pourrait réduire les émissions six fois plus que celle sur les carburants, selon cette étude de l’Institut climatique du Canada.

Nous savons que l’industrie réagit bien aux signaux du marché. Elle est toujours à la recherche de moyens de réduire ses coûts, et avec l'augmentation de la taxe carbone imposée aux pollueurs industriels, elle cherchera des moyens de réduire ses émissions de carbone, explique David Coon.

Le mouvement contre la taxe carbone imposée aux consommateurs prend de l’ampleur. Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, qui mène dans les sondages, promet d’abolir cette taxe s’il devient premier ministre.

Pierre Poilievre et Blaine Higgs se serrent la main.

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, lors du passage de M. Poilievre dans la province en mars 2024.

Photo : (Blaine Higgs/X)

Les libéraux du Nouveau-Brunswick ont officiellement demandé, vendredi, à leurs homologues d’Ottawa de reporter la prochaine augmentation de la taxe carbone.

Sur l’essence ordinaire, par exemple, la taxe carbone va augmenter de 3,3 ¢ en avril pour atteindre le total de 17,6 ¢ le litre.

David Coon rejette l’argument voulant que cette taxe appauvrisse les consommateurs. Il est d’accord avec le gouvernement fédéral qui estime que 80 % des Canadiens, particulièrement ceux à faible revenu, obtiennent un remboursement supérieur à ce qu’ils paient.

Mais M. Coon reconnaît que les Néo-Brunswickois manquent de solution de rechange et ne peuvent donc pas renoncer aux voitures à essence.

Si vous n’avez pas d’autre choix que de conduire, qu’allez-vous faire? Vous allez conduire, indique David Coon. Mais l’industrie, elle a le choix des moyens de minimiser son exposition à la taxe carbone, et cela aidera l’environnement.

Un automobiliste fait le plein d'essence.

La taxe carbone va bientôt augmenter, mais Ottawa estime que 80 % des consommateurs obtiennent un remboursement supérieur à ce qu’ils paient.

Photo : Radio-Canada

Pierre Poilievre n’a pas précisé s’il éliminerait aussi la tarification industrielle

La pétrolière Irving, dont la raffinerie à Saint-Jean est le plus grand émetteur de la province, étudie des moyens de décarbonation. Une entreprise américaine qui lui fournit du gaz naturel carbonégatif provenant de déchets biologiques a indiqué l’année dernière que cela était rentable grâce à la tarification industrielle et aux politiques climatiques du gouvernement fédéral.

L'étude de l’Institut climatique du Canada

L’Institut climatique du Canada estime que les politiques climatiques actuelles vont réduire à 549 mégatonnes les émissions de GES au pays d’ici 2030 et que ces dernières s’élèveraient sans cela à 775 mégatonnes. Avec les autres mesures annoncées et qui ne sont pas encore mises en œuvre, les émissions pourraient diminuer à 467 mégatonnes, ce qui s’approche de la cible de 440 mégatonnes.

Des modélisations montrent que la tarification industrielle sera responsable de 20 % à 48 % de ces réductions, tandis que le prix à la consommation sera responsable de 8 % à 14 %.

Nous avons réellement constaté que la tarification du carbone industriel sera le principal moteur de réduction des émissions d’ici 2030, souligne Anna Kanduth, coauteure de l’étude.

Anna Kanduth donne une conférence.

Anna Kanduth a participé à la rédaction de l'étude de l’Institut climatique du Canada sur les politiques climatiques au pays.

Photo : Institut climatique du Canada

Selon Mme Kanduth, la taxe carbone pour les consommateurs joue malgré tout un rôle important pour la réduction des émissions. Tout cela s’additionne et chaque mégatonne de moins compte.

Si une politique est éliminée, d’autres politiques devront être renforcées ou de nouvelles devront être ajoutées pour combler cette différence, ajoute Mme Kanduth.

La tarification industrielle au N.-B. est trop faible, selon les verts

David Coon juge que la tarification industrielle au Nouveau-Brunswick, formulée par le province et approuvée par le fédéral, est trop faible. Seule une petite portion des émissions sont taxées.

Ce système exige que les grands pollueurs réduisent leurs émissions de 2 % par an jusqu’en 2030 pour atteindre alors une cible de 82 % de leurs émissions de 2020. Ils devront payer une taxe carbone sur tout ce qui dépassera cette cible ou acheter des crédits négociables.

David Coon estime que la tarification devrait plutôt s’appliquer à toutes leurs émissions. Mais le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie, Mike Holland, croit que les grands émetteurs feraient alors payer ces coûts par leur clientèle.

Mike Holland.

Le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick Mike Holland.

Photo : Radio-Canada

La discussion sur la taxe me préoccupe parce que tout cela semble finir par aboutir dans les poches des Néo-Brunswickois, affirme Mike Holland. Y a-t-il un moyen de récompenser les grandes industries [qui réduisent leurs émissions] plutôt que les pénaliser?

Les responsables provinciaux ont aussi dit qu’une tarification industrielle plus sévère serait désavantageuse pour les entreprises néo-brunswickoises parce que leurs concurrents à l’étranger n’y sont pas assujettis.

Mike Holland ajoute que d’autres initiatives, comme les petits réacteurs nucléaires et les compteurs électriques intelligents, sont de meilleurs moyens de réduire les émissions.

D’après un reportage de Jacques Poitras, de CBC

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