La chute inattendue des revenus de la potasse aura un impact limité sur la Saskatchewan

L’industrie de la potasse a déjoué les prévisions du gouvernement de la Saskatchewan lors de la dernière année financière. En 2023, la ressource naturelle a rapporté 645 millions $ de moins que prévu au moment de la présentation du budget annuel, mais les experts ne s'inquiètent pas pour la province.

L’économiste du Conference Board of Canada Jake Lenarduzzi estime que la Saskatchewan ne dépend pas de cette industrie pour financer ses services publics. Selon lui, la province bénéficie d’une économie suffisamment diversifiée pour assurer ses services.

Il ajoute qu’une telle diversification permet de mieux résister aux périodes de ralentissement économique. De plus, il ne prévoit aucune baisse de revenus fondée sur les ressources naturelles à court terme.

Je dirais que les services publics et les ressources non renouvelables sont traités comme des entités distinctes, affirme l'économiste.

Le directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, ne s’inquiète pas non plus de la baisse de la valeur de la potasse en 2023.

Ce n’est pas si grave que ça. La Saskatchewan peut dépendre d’autres vecteurs de développement, ce n’est pas comme l’Alberta et le pétrole, dit-il.

Selon le gouvernement provincial, la baisse de revenus de la potasse en 2023 peut être attribuée à l’ajustement des prix mondiaux des matières premières, après que la potasse a atteint une valeur historique l’année précédente.

De son côté, l’avocat et ancien député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan Eric Cline est insatisfait du partage des profits de la potasse dans la province.

Selon lui, malgré sa baisse subite de l'année dernière, la valeur de la potasse a augmenté de façon importante ces 15 dernières années, sans que l’État n'en tire suffisamment de bénéfices.

Honnêtement, j’étais choqué de découvrir à quel point l’industrie de la potasse est lucrative, mais qu’une partie minime des profits se retrouve dans les coffres de l’État, avoue-t-il.

Eric Cline considère que les entreprises ont droit à un taux de rendement raisonnable en exploitant la potasse, mais que le public a tout de même le droit de profiter de la hausse de valeur de la ressource naturelle.

Avec les informations de Pier-Olivier Nadeau et Stefani Langenegger