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Présentation du projet Onimiki : « Le parc d’Opémican n’a pas été créé dans ce but-là »

Une vingtaine de personnes écoutent une présentation dans une salle à Témiscaming. Plusieurs chaises sont vides.

Une vingtaine de personnes ont assisté à la présentation du projet révisé Onimiki à Témiscaming le 21 mars.

Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti

La version retravaillée du projet des deux minicentrales hydroélectriques que comptent construire les promoteurs d'Onimiki dans le sud du Témiscamingue est présentée cette semaine. Environ 25 personnes étaient présentes jeudi soir à la salle Dottori de la ville de Témiscaming.

Le projet de minicentrale à Témiscaming d'une capacité de 10 mégawatts est maintenu sans toucher au débit du ruisseau Gordon. Les promoteurs abandonnent toutefois l'idée d'installer la deuxième minicentrale dans la ville de Kipawa, pour se concentrer sur un nouvel emplacement peu peuplé situé à 13 kilomètres au sud de Laniel, aux abords du parc national d’Opémican.

Pour faire fonctionner l'ouvrage, il est prévu de détourner la moitié du débit de la rivière Kipawa à travers un nouvel exutoire.

Moi, ce qui vient me chercher le plus, c'est vraiment les impacts sur le parc Opémican. C'est notre joyau. Et la grande chute [de la rivière Kipawa], c'est le gros point d'attrait au niveau du parc. Et là, on va la réduire, ça fait mal au cœur. Elle va être moins belle dit Adel Beauregard avec inquiétude.

Marlyne Rannou soulève la même préoccupation puisque selon elle, le projet aura des impacts majeurs sur la rivière Kipawa. C'est sûr qu'ils ont promis de garder un débit écologique, mais le parc Opémican n'a pas été créé dans ce but-là, rappelle-t-elle.

Une carte projetée au mur donne les détails du projet d'Énergie Renouvelable Onimiki de deux centrales pour un coût de 475 M$.

La nouvelle mouture du projet de centrales hydroélectriques dans le sud du Témiscamingue est présentée cette semaine à la population.

Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti

Le directeur de projet chez Énergie renouvelable Onimiki, Marc Morin, croit qu'il est acceptable de réduire de moitié le débit. Toutefois, c’est toujours les valeurs esthétiques et environnementales qui priment en termes d'opération, dit-il, tout en promettant d'être à l'écoute des gens du milieu, des usagers des lieux, quand viendra le temps de décider des débits à réduire.

On va tenter d'aller en accord avec eux, et pour la centrale, on va s'accommoder avec ce qui restera, ajoute-t-il. Il n’écarte pas non plus la possibilité que le projet final propose de réduire la quantité d’eau qui sera détournée, et en même temps de réduire la production de la station.

Marc Morin présente le projet Onimiki dans une salle de Témiscamingue.

Le directeur de projet chez Énergie renouvelable Onimiki, Marc Morin, assure que des mesures seront prises pour avoir le moins d'impact possible.

Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti

Les intervenants ont aussi soulevé des inquiétudes au sujet des impacts du projet sur la faune et la flore dans le secteur. Des inquiétudes qui seront prises en compte dans l'étude d'impacts du projet, a assuré Marc Morin. La faune et la flore, on réfère souvent à un débit écologique qui doit être maintenu, ensuite au niveau esthétique c'est souvent des choses qui sont calculées avec certaines périodes de l'année ou des activités touristiques, ajoute-t-il.

Il a rappelé que le projet est à l'étape préliminaire et qu'il faudrait s'attendre à plus de réponses lors de l'étude d'impacts. Marc Morin a cependant tenu à préciser que le projet va avoir des répercussions, mais que des mesures seront prises pour les minimiser. Un projet, ça amène certains impacts positifs, des impacts négatifs, et pour ces derniers, on essaie de trouver les moyens de les compenser, de les mitiger, a-t-il répondu.

L'autre inquiétude soulevée par l'assistance concerne la galerie souterraine de trois kilomètres qui va acheminer l'eau du lac Kipawa vers la nouvelle minicentrale aux abords de la rivière des Outaouais.

Il est prévu qu'une section de ce tunnel passe par le parc national d'Opémican. Marlyne Rannou a demandé aux promoteurs s’ils ont une autorisation pour effectuer ce genre de travaux, sachant que la loi sur les parcs nationaux l'interdit. Comme vous pouvez le voir, le secteur touché est très peu important. C'est très facile de passer à côté si ça pose un enjeu, a répondu le directeur de projet chez Onimiki, Marc Morin.

Une femme tend un micro à Gilles Lepage.

Gilles Lepage a fait part de ses inquiétudes lors de la présentation du projet de jeudi.

Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti

Gilles Lepage a soulevé des questionnements sur les coûts du projet qui sont estimés à près d’un demi-milliard de dollars.

On ne peut pas se fier au prix donné. Juste le creusage peut amener d'énormes coûts, et peut mettre ce dossier aux oubliettes, a-t-il lancé. C'est un coût sans aucune justification, sans aucune base, a-t-il ajouté.

Les budgets présentés ne sont pas tirés d'une analyse du projet comme tel, c'est basé sur des dollars par mégawatts installés, sur des projets comparables, a répondu Marc Morin, qui n'écarte pas la possibilité que le budget soit modifié.

Le projet regroupe la MRC de Témiscamingue et trois communautés des Premières Nations de Kebaowek, de Wolf Lake et de Mashteuiatsh.

En entrevue à l’émission Des matins en or, Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamingue, a assuré être à l'écoute des préoccupations.

C’est un besoin d’Hydro-Québec d’avoir de l’électricité et de produire de l’électricité dans le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Le fait que ce sont des promoteurs communautaires qui en sont porteurs, c’est que comme communauté, on conserve le contrôle sur le territoire, a-t-elle rappelé.

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