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Des gens d’affaires veulent la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique au N.-B.

Une tour de forage à Midland, au Texas, le 13 février 2019.

Certains personnes du milieu des affaires souhaitent que le gouvernement du Nouveau-Brunswick lève le moratoire qui empêche la fracturation hydraulique depuis 2014.

Photo : Reuters / Nick Oxford

Certaines personnes du milieu des affaires exhortent le gouvernement du Nouveau-Brunswick à développer davantage les ressources naturelles, entre autres les gisements de gaz naturel. Ils demandent la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique en place dans la province depuis 2014.

Le PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, Gaëtan Thomas, plaide pour que la province développe davantage ses ressources minières et gazières, dont le gaz de schiste.

Au Nouveau-Brunswick, c'est le développement du gaz naturel qui est la plus grande opportunité.

Une citation de Gaëtan Thomas, PDG du Conseil économique du N.-B.

Gaëtan Thomas croit que l'exploitation du gaz naturel permettrait un boom de l'économie de la province.

Ça va aider beaucoup d'entreprises, le gouvernement et je crois sincèrement que ça va aider les Premières Nations, dit Gaëtan Thomas.

Le PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, Gaëtan Thomas.

Gaëtan Thomas disait dans une chronique en pleine page publiée vendredi dernier dans l'Acadie Nouvelle que le développement du gaz naturel est un élément « crucial » pour l'avenir économique du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Sarah Déry

Il soutient que la province ne peut pas se permettre de continuer à tourner le dos à ses ressources alors que les besoins sont énormes.

Ça changerait bien des choses pour le Nouveau-Brunswick. On a de la difficulté à fournir des services en santé et en éducation de premier plan. On a besoin d'acheter de nouveaux systèmes et de nouveaux équipements, dit-il.

Le Nouveau-Brunswick a connu par le passé une vive opposition à la fracturation hydraulique. Cette technique, qui fait l'objet de vives critiques aux quatre coins du monde, fissure la roche via des injections d'eau à très haute pression dans le sol. Elle permet ensuite d'aller récupérer le gaz de schiste qui s'y trouve.

Des Autochtones et des non-Autochtones ont manifesté à plusieurs reprises en 2013 contre des travaux d'exploration d'une entreprise de gaz de schiste dans le sud-est du Nouveau-Brunswick.

Des Autochtones et des non-Autochtones ont manifesté à plusieurs reprises en 2013 contre des travaux d'exploration d'une entreprise de gaz de schiste dans le sud-est du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Rosaire L'Italien

En 2013, des émeutes avaient eu lieu dans le comté de Kent. Des autopatrouilles ont été incendiées et une vingtaine de personnes ont été arrêtées. Depuis, un moratoire sur la fracturation hydraulique a été imposé indéfiniment en raison notamment du manque d'acceptabilité sociale.

Levée du moratoire sur la fracturation hydraulique

Gaëtan Thomas pense que les temps ont changé.

On peut lever le moratoire, mais en ayant de la rigueur environnementale. [...] Un moratoire, ce n'était pas fait pour être permanent, la façon dont j'avais compris ça. On parle quand même de dizaines de milliards au fil des ans qui pourraient être injectés dans la province, poursuit-il.

En mars 2013, un ouvrier surveillait des réservoirs et des tuyaux servant à l'extraction de gaz de schiste à Rifle, dans l'ouest du Colorado.

La fracturation hydraulique permet d'extraire du gaz naturel ou du pétrole en injectant de l'eau, du sable et des additifs dans un puits sous pression foré à même la roche. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Brennan Linsley

L'ancien patron d'Énergie Nouveau-Brunswick pense aussi que le gaz naturel pourrait servir d'énergie de transition. Si la province veut atteindre la carboneutralité d'ici 2050, conformément aux objectifs d'Ottawa, le Nouveau-Brunswick devra produire de l'hydrogène, mais tous les experts disent que l'hydrogène passe par le gaz naturel..

Le PDG de la compagnie d'exploration minière Major Drilling International, qui est présent dans une quinzaine de pays pour y faire de l'exploration minière, va plus loin.

Denis Larocque.

Le PDG de la compagnie d'exploration minière Major Drilling International, dont le siège social se trouve à Moncton.

Photo : Radio-Canada

Denis Larocque estime qu’il faut non seulement lever le moratoire sur la fracturation hydraulique, mais aussi développer l'uranium. Ce métal, qui sert à alimenter les centrales nucléaires, est frappé par une interdiction d'exploration et d'exploitation depuis 2008 au Nouveau-Brunswick.

Si les ressources sont là, les gens vont venir mais tout de suite on a la pancarte "fermée" sur la porte donc les gens vont ailleurs, estime Denis Larocque.

Une exploration

Ce plaidoyer trouve des appuis auprès du vice-président de Liberty Utilities, Gilles Volpé, aussi membre du Conseil d'administration du Conseil économique du N.-B.

Liberty Utilities est le principal distributeur de gaz naturel dans la province. L'entreprise compte 12 500 clients dans 14 communautés.

Gilles Volpé, d'Enbridge NB, répond aux questions d'un journaliste dans les bureaux de la compagnie à Fredericton.

Le président de Liberty Utilities (auparavant Enbridge gaz Nouveau-Brunswick), Gilles Volpé.

Photo : Radio-Canada

Si le moratoire sur la fracturation hydraulique venait à être levé, Gilles Volpé pourrait être acheteur de ce gaz de schiste si c'était à un coût abordable et comparable à ce qu'on est capable d'acheter aujourd'hui au niveau du gaz naturel.

Le gaz naturel distribué par l'entreprise vient principalement de l'Alberta et de la Nouvelle-Angleterre, une infime partie du Nouveau-Brunswick est produite par l'entreprise Headwater Exploration dans la région de Sussex.

Des installations industrielles au milieu de la campagne.

La région de Sussex, où se trouve le puits de Headwater Exploration, est le seul endroit de la province à disposer d'une exemption sur la fracturation hydraulique depuis 2019.

Photo : Radio-Canada / Pierre Fournier

Il est également en faveur d'une levée du moratoire, mais pour faire de l'exploration dans un premier temps. Selon lui, il faudrait refaire les travaux d'exploration et des études de faisabilité pour confirmer la taille des gisements.

Si y a des réserves de gaz naturel qui sont ce qu'on croit alors on se doit de faire de l'exploration pour un confirmé que c'est bien là et deux qu’on peut l'extraction de ce gaz à un coût d'exploitation abordable et compétitif au niveau mondial. Nous, on supporte ça parce que ça peut être économiquement abordable et a le potentiel de réduire les coûts d'énergie au Nouveau-Brunswick, dit-il.

L’acceptabilité sociale

Ces gens d'affaires conviennent que ces industries n'ont pas bonne presse, mais qu'il est nécessaire de les développer.

Sur le gaz naturel, les choses ont énormément changé au cours des années. Les procédures ont énormément changé dans l'industrie et je pense qu'on devrait regarder ça pour avoir un point de vue éclairé, dit Denis Larocque, PDG de Major Drilling International.

Une femme debout devant des policiers pointe au loin.

Des policiers de la GRC et des manifestants à Rexton, au Nouveau-Brunswick, à l'automne 2013.

Photo : CBC / Jennifer Choi

Pour Gaëtan Thomas , il y a encore une voie vers l'acceptabilité sociale de cette ressource, mais elle passe par les communautés autochtones.

Il faut s'assurer que les bénéfices sont partagés de façon équitable et que le gaz naturel est développé de façon responsable, dit-il.

Le ministère des Ressources naturelles et de l'Énergie confirme dans une déclaration que le moratoire [sur la fracturation hydraulique] reste en vigueur et qu'il n'y a pas eu de changements récents et que l'extraction d'uranium est toujours interdite dans la province.

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