Fermeture du SACY : « Des enfants vont mourir à cause de ça »
Jay Fournier ne croit pas qu'un centre comme le SACY revoit le jour dans la communauté bientôt.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Le Centre d’action des jeunes de Sudbury, aussi connu sous le nom de SACY, en raison de pressions financières, a été contraint de mettre la clé sous la porte lundi dernier, laissant ainsi un grand vide dans la vie de certains de ses bénéficiaires, qui n'ont désormais plus accès à certains des services qui y étaient offerts.
Marissa Jacqueline, jeune étudiante en service de protection de l’enfance et de la jeunesse, souffre d’anxiété et de dépression depuis l’âge de 16 ans.
Elle a dû se rediriger vers le SACY il y a six ans, étant devenue trop vieille pour avoir accès aux services offerts par le Carrefour bien-être pour les jeunes de la ville.
Mon thérapeute [au SACY ] était le meilleur que j’aie jamais eu. C’était comme si nous étions tous une véritable communauté et une famille. Les travailleurs nous considéraient comme des êtres humains à part entière et non comme un problème à gérer
, explique Mme Jacqueline.
Marissa Jacqueline espérait pouvoir travailler au SACY plus tard.
Photo : Gracieuseté de Marissa Jacqueline
La nouvelle de la fermeture du centre a complètement bouleversé Mme Jacqueline, qui vit des moments difficiles depuis peu.
J’étais déstabilisée. Je dis à tous mes amis et à ma famille que des enfants vont mourir à cause de cette fermeture parce qu’ils n’ont plus d’endroit où ils se sentent en sécurité.
La jeune femme est actuellement à la recherche d’un nouveau psychiatre pour l’accompagner dans sa lutte contre l’anxiété et la dépression.
Plus qu'un centre
Après des problèmes familiaux, Jay Fournier, un jeune sudburois, s’est tourné vers le centre pendant quelques mois.
J’ai vécu les plus beaux moments de ma vie au centre. J’y ai rencontré tous mes meilleurs amis alors ça fait vraiment mal de voir qu’ils ont fermé, et j’étais entouré de personnes de mon âge qui vivaient les mêmes choses que moi
, dit-il.
Même s’il n’utilisait plus le refuge de nuit avant la fermeture du centre, il y passait tout de même une grande partie de son temps, notamment pour fréquenter ses amis et profiter des repas offerts.
C’est difficile parce que pour moi les travailleurs c’était comme ma deuxième famille alors ça crée un gros manque dans ma vie.
Le jeune homme s’inquiète d’ailleurs pour ses amis, qui devront dorénavant chercher où dormir.
Je n’ai aucune idée de comment ils vont faire maintenant. Il y a le refuge pour adultes, mais ce n’est juste pas pareil.
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Une crainte que Marissa Jacqueline partage, surtout après les retours de ses amis qui dormaient dans le refuge.
Un de mes amis m’a dit que dormir dans un refuge pour adultes était l’expérience la plus effrayante pour lui. Qu' Il ne pouvait faire confiance à personne.
Être entouré de toutes ces personnes, c’est tellement effrayant, surtout à cet âge-là
, ajoute-t-elle.
Depuis la fermeture, M. Fournier utilise les services du Carrefour de bien-être pour les jeunes et rentrera chez ses parents à la fin de l'année scolaire.
Les deux jeunes sont peu optimistes quant a une réouverture éventuelle du centre, mais Mme Jacqueline espère que certaines valeurs du centre seront incorporées dans les autres organismes pour jeunes de la ville.
Un centre de réchauffement est opérationnel dans les locaux du Samaritan Centre de la ville depuis la fermeture du SACY, et ce jusqu’au 30 avril prochain.
