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Mort de Maureen Breau : « Une société digne de ce nom se soucie des autres »

Géhane Kamel (à gauche) assise à un bureau dans une salle du palais de justice.

La coroner Géhane Kamel a conclu les audiences de l'enquête publique en remerciant toutes les personnes qui y ont participé. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

La coroner Géhane Kamel a clôturé jeudi l’enquête publique sur la mort de Maureen Breau, qui se termine après 19 jours d’audience et 67 témoins interrogés. Le rapport d’enquête devrait être déposé à l’automne.

Après un court témoignage de Serge Brouillard, le père d’Isaac Brouillard Lessard, qui a souligné la fin de cette longue et triste histoire en ce qui concerne son fils, affirmant qu’il a y a de l'espoir pour du changement, c’est l’assesseur de l’enquête, le Dr Marc Jalbert, qui a pris la parole.

Il s’est exprimé sur le concept d’impuissance acquise, un sentiment qui est revenu plusieurs fois dans les discours des témoins et qui a été mentionné pour la première fois par la Dre Hélène Poirier, la psychiatre d’Isaac Brouillard Lessard, lors de la troisième journée de l’enquête publique.

C’est l’impression ressentie par les intervenants que leurs actions, leurs paroles et leurs jugements n’ont pas d’écho auprès des partenaires avec lesquels ils travaillent, affirme le Dr Jalbert.

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Ce sentiment met à mal la délicate mission de l'État de soigner les gens et de protéger le public [...] C'est le symptôme d’une défaillance, un signe qu’une cure cosmétique n’est plus possible dans le système public, a-t-il ajouté.

Au début de la journée, la coroner a d’ailleurs indiqué que deux personnes impliquées dans les allégations de pressions sur Serge Breau, le père de Maureen, dont l’ex-policier qui l’aurait contacté trois fois, ont été appelées à déposer une déclaration assermentée d’ici le 27 mars.

Nombreux remerciements de la coroner

Mme Kamel a par la suite pris la parole avant de terminer la portion publique de l’enquête, rappelant que la quête d'un coroner est de rechercher la vérité en collaboration avec tous ceux qui participent aux audiences.

Elle s’est notamment adressée aux nombreux témoins qui se sont exprimés durant l’enquête, en soulignant leur apport. Ne sous-estimez jamais votre apport extrêmement important, a-t-elle dit, affirmant que les informations récoltées vont aider à protéger des vies humaines.

Mme Kamel s’est également adressée aux parents des deux victimes du drame de Louiseville.

Aux parents d’Isaac Brouillard Lessard, elle a tenu à dire qu’une maladie ne vous définit pas. Elle a souligné les efforts de M. Brouillard et de Mme Lessard pour tenter d’aider leur fils, et ce, jusqu’à la fin.

Des parents ne peuvent qu’accompagner leurs enfants. Vous l’avez fait avec cœur, vous avez tout tenté pour sauver votre fils et Maureen, a-t-elle dit.

Mme Kamel espère que l’enquête publique aura répondu aux nombreux pourquois qui ont hanté les membres de la famille depuis le drame. Elle a souligné le courage exceptionnel dont ils ont fait preuve en se présentant aux audiences.

La coroner a loué le courage de Maureen la combattante, qui est morte en service et qui a honoré son serment de servir et de protéger jusqu’à son dernier souffle.

Pour ce serment, elle aura donné injustement sa propre vie. J’espère sincèrement que ce rapport honorera sa mémoire, ajoute-t-elle.

La coroner a par ailleurs souhaité que le Québec se dote d'une loi comme la loi de Brian en Ontario, qui avait été rédigée après un drame semblable et qui avait amené des changements dans la gestion des dossiers de personnes souffrant de troubles mentaux.

Elle souhaite que les conclusions du rapport soient intégrées dans une loi portant le nom de Maureen Breau.

Le chapitre ne se termine pas, il devra être porté par chacun de nous et nous rappeler que nous sommes tous responsables les uns des autres. Une société digne de ce nom se soucie des autres, a conclu la coroner.

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