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Le budget provincial 2024-2025 suscite des réactions mitigées

La cheffe du Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan, Carla Beck, lors du dépôt du budget 2024-2025, le 20 mars 2024.

La cheffe du Nouveau Parti Mme Carla Beck critique notamment l’absence de mesures budgétaires pour pallier l'augmentation du coût.

Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu

La présentation du budget provincial 2024-2025 ce mercredi à l’Assemblée législative a suscité de nombreuses réactions.

C’est un budget qui me laisse perplexe, a déclaré le professeur émérite et observateur de la scène politique dans la province, Stephen Kenny, en entrevue au téléjournal mercredi soir. 

M. Kenny croit que l’absence d’allègement des taxes, comme la TPS, sont un signe de confiance de la part du gouvernement. 

Ça suggère que le gouvernement est confiant dans sa compétence à gérer les finances, mais aussi que l’électorat est acquis, explique-t-il.  

Selon M. Kenny, les pauvres, les sans-abris et les toxicomanes sont les grands perdants de ce budget. 

Le gouvernement refuse des solutions plus progressistes comme des sites d’injections sécuritaires. Ce n’est pas qu’une question financière, mais plutôt d'approches sociales.

Une citation de Stephen Kenny, professeur émérite et observateur de la scène politique en Saskatchewan

De son côté, la cheffe du Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan (NPD), Carla Beck, il s'agit d'un budget d’année électorale et certaines dépenses incluses dans ce budget ne seront pas respectées.

Nous avons un gouvernement qui dépense, et qui a dépensé pas seulement cette année, mais qui n’a pas obtenu de valeur [ajoutée] pour les habitants de la province , soutient la cheffe du parti de l'opposition, en conférence de presse.

Mme Beck souligne aussi l’absence de mesures budgétaires pour pallier l'augmentation du coût de la vie.

Nous ne voyons pas dans ce budget un centime ou un dollar pour aider à résoudre le problème le plus grave auquel sont confrontées les familles de cette province, a-t-elle déclaré.

Nous ne voyons pas d'allègement de la taxe sur l'essence. Nous ne voyons pas de nouveaux programmes pour rendre la vie plus abordable et rien pour compenser l'augmentation des frais et des taxes du gouvernement

Une citation de Carla Beck, cheffe du Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan

Cet avis est partagé par le porte-parole de l'opposition en matière de finances, Trent Wotherspoon, qui dit déplorer également que le budget 2024-2025 n’inclue aucune mesure concernant le coût de la vie .

M. Wotherspoon critique aussi ce qu'il appelle l'absence d’une stratégie pour retenir le personnel de santé dans les hôpitaux, et pour embaucher davantage de travailleurs de première ligne.

Le porte-parole néo-démocrate en matière de Finances, Trent Wotherspoon, lors du dépôt du budget 2024-2025, le 20 mars 2024.

Le porte-parole néo-démocrate en matière de Finances, Trent Wotherspoon, critique aussi ce qu'il appelle l'absence d’une stratégie pour retenir le personnel de santé dans les hôpitaux, et pour embaucher davantage de travailleurs de première ligne.

Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu

Augmenter les dépenses est une chose, mais nous devons discuter de comment mieux dépenser.

Une citation de Trent Wotherspoon, porte-parole de l'opposition en matière de finances

Un budget décevant selon l’ACF

Interrogé sur la place de la communauté fransaskoise dans le budget provincial, le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, dit déplorer l’absence de décision budgétaire pour les francophones de la province.  

On ne ressent pas qu’il y a vraiment des annonces pour la communauté fransaskoise, affirme-t-il. 

Même par rapport aux écoles où on devrait être logiquement dans une prochaine phase de construction, ce n’est pas clair dans le budget, souligne M. Simard.

Je pense que notre réaction aujourd'hui c’est : déception

Une citation de Denis Simard, président de l’ACF

Cependant, M. Simard salue la bonification du financement pour la direction des Affaires francophones, par le biais d’une entente fédérale. 

Les investissements pour ce ministère sont passés de 719 millions de dollars à 1,2 million de dollars.

Mais dans tous les autres aspects, que ce soit santé, justice, dans le système scolaire, il manque énormément de détails, ajoute-t-il. 

Le président de l’Association professionnelle des enseignants fransaskois , Daniel Dion, voit quant à lui un progrès avec le financement de la construction des écoles francophones. 

Je pense que c’est un aspect positif pour la communauté francophone, déclare-t-il. 

Toutefois, M. Dion croit que les augmentations budgétaires, par exemple en éducation, visent à apaiser la population avec des promesses.

Ça fait longtemps que l’on n’a pas vu des augmentations comme ça. Il faut prendre avec un grain de sel ces promesses-là parce qu’il n’y a rien qui va mettre l’obligation pour le gouvernement de respecter ce budget-là, dit-il.

Insatisfaction du côté des enseignants

Le premier ministre Scott Moe a dévoilé sur compte X, que le financement du fonctionnement des écoles passera de 2 milliards de dollars en 2023-24 à 2,2 milliards de dollars en 2024-25.

Ce qui représente selon lui une augmentation de 8,8 % ou 180 millions de dollars.

Cependant, la Fédération des enseignants de la Saskatchewan (STF) estime qu'avec ce budget, le financement par élève est sur le point de baisser.

Selon la STF, la Saskatchewan pourrait se retrouver ainsi à la 10e place du classement de toutes les provinces.

D’après l’analyse de la STF, les dépenses par élève devraient augmenter de 12 % supplémentaires, soit 268 millions de dollars en plus des 180 millions de dollars annoncés.

Cela permettra selon l'organisme de maintenir le financement par élève au niveau des années 2015-2016.

Au lieu de faire preuve d'un réel engagement à améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignants, le ministre de l'Éducation Jeremy Cockrill et le premier ministre Scott Moe ne font qu'empirer les choses.

Une citation de Samantha Becotte, présidente de la STF

Pour l’Association des divisions scolaires de la Saskatchewan, le budget provincial 2024-25 devrait aider les conseils scolaires à rattraper leur retard en matière de croissance, ainsi qu’offrir une voie à suivre pour assurer la stabilité du secteur de l'éducation.

"Ce budget tient compte de la croissance des effectifs, des coûts inflationnistes, des salaires des non-enseignants, de l'augmentation du coût du carburant et comprend des plans sans précédent pour un financement pluriannuel, affirme sa présidente, Jaimie Smith-Windsor.

Dépenses insuffisantes pour les embauches en santé

Le budget 2024-25 du gouvernement de la Saskatchewan prévoit plus d'un demi-milliard de dollars pour des projets de construction à Prince Albert, Weyburn et dans d'autres villes de la province.

Cependant, les travailleurs de la santé affirment que les nouvelles infrastructures ne seront pas d'une grande utilité s'il n'y a pas assez de personnel.

C'est décevant, déclare la présidente de la Syndicat des infirmières de la Saskatchewan, Tracy Zambory. On ne peut pas améliorer les soins de santé sans les personnes qui fournissent les services.

Mme Zambory a qualifié le budget global de la santé de poudre aux yeux. Selon elle, trop d'argent est dépensé pour les travailleurs contractuels à court terme et pas assez pour la rétention et l'embauche de personnel permanent.

Le président de l’antenne  qui représente les travailleurs de la santé au sein du Syndicat canadien de la fonction publique, Bashir Jalloh, abonde dans le même sens que Mme Zambory, et estime que la rétention du personnel de santé  est la clé de l'amélioration du système.

Si vous construisez un grand bâtiment, vous devez être en mesure de le doter en personnel, a-t-il déclaré.

De son côté, le directeur général de l’Association des municipalités urbaines de la Saskatchewan, Jean-Marc Nadeau, accueille ce budget avec satisfaction.

En effet, l’augmentation de 42,3 millions de dollars du programme de partage des revenus municipaux a été annoncée lors du congrès annuel de la SARM. 

Ce financement atteindra plus de 340 millions de dollars.

Toutefois, M. Nadeau regrette que le financement pour l’infrastructure des routes du nord a diminué de 16 millions de dollars.

Avec les informations de Jason Warick

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