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Le père de Maureen Breau témoigne de pressions et d’un manque de soutien

Trois personnes discutent dans une salle d'audiences.

Le père de Maureen Breau, Michel, a témoigné mercredi.

Photo : Radio-Canada / Julie Grenon

Lors de son témoignage, Michel Breau a affirmé qu'un ancien policier aurait tenté de l’inciter à ne pas demander une enquête publique sur la mort de sa fille alors qu’il cherchait à obtenir des réponses à la tragédie qui l'avait frappé.

Dans un témoignage extrêmement chargé en émotions lors de la 17e journée de l'enquête publique du coroner, M. Breau a raconté que le matin après le drame, le 28 mars 2023, il s’est rendu sur les lieux où avait été attaquée sa fille pour tenter d’avoir des réponses à ses questions.

Il faut que j’aille à Louiseville, je veux savoir ce qui s’est passé, a-t-il raconté à la coroner Géhane Kamel mercredi après avoir raconté une nuit passée sans pouvoir dormir à ressasser les événements de la veille.

Une fois rendu à Louiseville, il a expliqué qu'il a décliné son identité auprès d’une responsable des communications de la Sûreté du Québec (SQ), qui a mis fin à une séance de questions-réponses avec des journalistes pour l’escorter au poste de police de Louiseville.

Rendu au poste, il se rappelle avoir vu les trois policiers qui étaient avec Maureen Breau lors de l’intervention assis à une table ensemble et que ceux-ci sont venus lui offrir leurs condoléances.

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Il a dit avoir vu un ancien policier de la SQ, qui a des liens familiaux étroits avec des membres du poste de police de Louiseville, en train de leur parler avant qu’il n'interrompe leur conversation à son arrivée.

Michel Breau le connaissait et s’est dit surpris de le voir là à ce moment précis.

Il a affirmé qu’il lui a parlé et que celui-ci s'est présenté comme un enquêteur privé. M. Breau a dit à la coroner qu’à ce moment-là, il a suspecté que cet ancien policier était en train de magouiller avec les policiers.

Pendant les mois suivants, M. Breau a raconté avoir reçu trois appels de la part de cet homme, des appels qu’il a décrits comme étant longs et difficiles à conclure. Il a affirmé que pendant ces appels, l'individu a tenté plusieurs fois de le convaincre de ne pas demander d’enquête publique sur la mort de sa fille.

Une fois, j’ai été capable de me sortir du deuxième appel avec lui parce que des gens ont cogné à ma porte et que c’était deux policières de Trois-Rivières qui connaissaient Maureen et qui voulaient me parler, a indiqué M. Breau.

Absence de soutien

Pendant sa quête de réponses pour ses questions, Michel Breau dit s’être buté à un manque de soutien psychologique de la part de la SQ.

Il affirme que le service policier ne lui a pas offert de soutien psychologique.

La SQ lui a offert à un certain moment de trouver quelqu’un pour l'aider psychologiquement et que le service de police allait le rembourser.

Il se rappelle être allé à deux rencontres avec des intervenantes qu'une proche avait trouvées mais que ces rencontres n’ont pas été fructueuses.

Un ruban orange de police dans une rue.

Michel Breau a traversé les rubans qui encadraient la scène du drame pour tenter d'obtenir réponse à ses questions. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

M. Breau a affirmé qu’il a toujours souhaité savoir ce qui s’est passé mais que, malheureusement, les policiers ne pouvaient pas lui en dire davantage le matin après la tragédie.

Il a déploré qu’il ait ignoré jusqu'au début de l'enquête publique ce qui est arrivé à sa fille.

Le travail de la coroner et des intervenants lors des audiences aura selon lui permis de dissiper plusieurs des questions qu’il avait. Il a tenu à remercier Mme Kamel de l’avoir aidé à cet effet.

Je sais tout ce qui s’est passé, aujourd’hui. Ça met fin à mes questionnements, j’ai rencontré la bonne personne pour m’informer, a-t-il dit.

Émue, la coroner l’a rejoint, indiquant aux gens présents dans la salle d'audience qu'elle s'apprêtait à faire fi du protocole. Je vais me permettre de vous prendre dans mes bras, a-t-elle dit au père éprouvé qui se tenait devant elle. Puis, elle a quitté la salle en ajournant.

La SQ a réagi par courriel. Nous avons entendu le témoignage de monsieur Breau, cependant, afin de respecter l'indépendance de la présente enquête par le Bureau du coroner, la Sûreté du Québec n'émettra aucun commentaire, peut-on lire.

Le cabinet du ministre de la Sécurité publique du Québec a aussi décliné notre demande d'entrevue en raison de la tenue de l'enquête publique. Il indique par courriel avoir déjà mentionné vouloir poser des gestes pour accroître la sécurité des policiers et des Québécois lors d’interventions policières auprès des personnes avec des enjeux de santé mentale.

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