Une BD sur le naufrage du navire des frères Bernier
La bande dessinée « La malédiction des Bernier » est parue aux éditions Glénat le 20 mars dernier.
Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix
Le naufrage du B.F., qui a emporté 10 marins en 1952, a inspiré l’auteur Yves Martel pour la création de la bande dessinée La malédiction des Bernier. L'œuvre, parue mercredi aux éditions Glénat, retrace le tragique destin de la famille Bernier.
Le 13 mai 1952, le navire des frères Bernier quitte Sainte-Anne-des-Monts vers Trois-Rivières pour transporter des tonnes de bois. Peu de temps après, le bateau sombre dans les eaux du fleuve Saint-Laurent.
Le navire n’est retrouvé que 54 ans plus tard à Baie-des-Sables, en 2006. Les causes exactes du naufrage restent à ce jour un mystère.
Le plus gros drame de la famille, ça a été de perdre autant de monde en si peu de temps, et de façon aussi tragique.
Le navire B.F. a fait naufrage dans les eaux du fleuve Saint-Laurent en mai 1952.
Photo : Société d'histoire et de généalogie de Matane
Yves Martel soutient n’avoir jamais fait autant de recherches pour écrire une œuvre. Il a collaboré avec deux personnes impliquées dans la quête de l'épave du B.F. : l’historien Louis Blanchette et l’expert maritime Donald Tremblay. En s'aidant des archives, le scénariste a voulu transporter le lecteur dans l’ambiance de l’époque.
[Les Bernier] construisaient leur bateau et ils engageaient leur équipage. C’est quelque chose qui s’est perdu au fil des années, à partir des années 1960
, explique Yves Martel.
Une dizaine de familles directement touchées
Le président de la maison d’édition Glénat, Christian Chevrier, a sollicité Yves Martel pour écrire l’histoire de son oncle, qui est l'un des 10 hommes à avoir perdu la vie dans ce naufrage.
Mon oncle Normand [Beaudoin] est mort dans le naufrage. Et ma mère, ce naufrage-là, cette mort-là, l’a obsédée toute sa vie
, témoigne Christian Chevrier.
C’est une suite de mésaventures; c’est pour ça qu’on dit la malédiction.
Les planches dessinées à l’encre
Yves Martel a choisi de collaborer avec le dessinateur Dante Ginevra, originaire de Buenos Aires, en Argentine. L'auteur reconnaît son talent pour dessiner tout type de navire, mais aussi pour mettre en valeur les émotions des personnages.
Les planches ont été dessinées à l'encre par l'Argentin Dante Ginevra.
Photo : «La malédiction des Bernier», Glénat Québec
Mon rôle a été de l’alimenter en visuel étant donné qu’il n’est pas d’ici. Et j’ai pris plaisir à le faire. Je savais qu’avec sa technique, il ne pouvait pas beaucoup revenir en arrière étant donné qu’il était au pinceau et à l’encre
, mentionne Yves Martel.
Le scénariste soutient avoir ressenti la pression de livrer une histoire tant factuelle que fictive pour éveiller l’intérêt du lecteur et pour satisfaire les familles endeuillées. Et je savais qu’on avait un document historique à la fin [de la bande dessinée] où on pouvait revenir sur la vraie histoire
, ajoute Yves Martel.
Les deux hommes espèrent qu'avec cette bande dessinée cette histoire ne tombera pas dans l'oubli. En parler, même 70 ans plus tard, c’est comme montrer qu’on n’a pas oublié, que ces drames-là ne s’oublient pas
, conclut Christian Chevrier.