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Absence de glace inégalée dans le Saint-Laurent

Une vaste étendue d'eau bleue. Il s'agit du fleuve Saint-Laurent, sans glace, mais de la neige recouvre la plage uniquement.

Il s'agirait de la sixième fois en près de 150 ans que le Saint-Laurent est ainsi considéré comme libre de glace, avance le scientifique Peter Galbraith.

Photo : Radio-Canada / Adrianne Gauvin-Sasseville

L’année 2024 fracasse un nouveau record. Selon les données recueillies par le Service canadien des glaces, qui compile des informations sur l'englacement des eaux depuis 1969, cette année enregistre le plus faible couvert de glace jamais observé dans le Saint-Laurent.

L’ancien record remontait à 2010. À cette époque, 11 km3 de glace recouvraient le fleuve et le golfe. Cette année, ce sont plutôt 6 km3 qui ont été enregistrés.

C’est moins de 10 % de la superficie du Saint-Laurent, qui à son maximum, était englacé [cet hiver], précise Peter Galbraith, chercheur scientifique en océanographie physique à l'Institut Maurice-Lamontagne.

Ces statistiques proviennent du relevé océanographique réalisé par le scientifique. Il dit avoir collecté des données sur le Saint-Laurent de l'île d'Orléans à Tadoussac, jusqu’au détroit de Belle Isle (entre l'ouest de l'île de Terre-Neuve et l'est du Labrador) et le détroit de Cabot (entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse).

En 2024, un peu de glace a été vue dans les secteurs de Sept-Îles, d’Anticosti, de la baie des Chaleurs et du détroit de Northumberland, entre l'Île-du-Prince-Édouard et le continent.

Tout ce qui est à l’est, à l’exception du détroit de Belle Isle, est demeuré à l’eau libre.

Une citation de Peter Galbraith, chercheur scientifique en océanographie
Une photo de Peter Galbraith.

Selon Peter Galbraith, il s'agit de la sixième fois en 150 ans que le Saint-Laurent est considéré comme libre de glace.

Photo : Radio-Canada

M. Galbraith pointe du doigt la température très chaude de l’air observée au cours des derniers mois. Selon lui, de décembre 2023 à février 2024, la température a été de 2,9 degrés supérieure à la moyenne des 30 dernières années. Le point culminant, le mois de février, a été de 3,7 degrés plus chaud que cette moyenne.

L'eau ne s'est jamais rendue au point de congélation, sur une grande étendue du golfe.

Une citation de Peter Galbraith, chercheur scientifique en océanographie

Dans son relevé océanographique qu'il a récemment effectué, Peter Galbraith rapporte qu'à plusieurs endroits dans le Saint-Laurent, l'eau était d'ailleurs plus d'un degré au-dessus du point de congélation de l'eau salée.

Même si un gros vortex polaire se pointait le bout du nez, ce serait trop anodin pour créer un semblant de banquise. Ce ne serait pas suffisant pour sortir la chaleur de l’eau et l’amener au point de congélation. Pour cet hiver, c’est terminé. On n’aura pas plus de glace formée, ajoute-t-il.

Il s'agirait de la sixième fois en près de 150 ans que le Saint-Laurent est ainsi considéré comme libre de glace, avance le scientifique.

Dans l’eau chaude depuis trois ans

Les eaux profondes du Saint-Laurent ne sont pas épargnées. Le chercheur Peter Galbraith raconte qu'au cours des trois dernières années, les températures ont été plus élevées dans la zone qui se situe entre 30 et 150 mètres de profondeur, soit l’habitat du crabe des neiges.

Des maisons et de la neige sur le bord du fleuve qui n'est pas gelé.

Il est fort probable qu’en 2024, les températures enregistrées soient inégalées, après dix ans de chaleur record, prévoit l'ONU. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

Le scientifique estime que ce phénomène est causé par la température de l'eau qui n'a jamais atteint le point de congélation au cours de ces hivers.

Ce réchauffement aura un impact notamment sur le crabe des neiges, une espèce qui préfère les eaux plus froides pour se développer.

L’an 2021 détient, pour sa part, le record de l’eau la plus chaude enregistrée. L’eau était légèrement plus chaude en 2021 que ce qu’on a observé cette année. C’était une autre de nos années qui était presque libre de glace, complète M. Galbraith.

Des vagues de chaleur dans les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent ont aussi marqué 2023.

Mardi, l'ONU a par ailleurs indiqué qu’il était fort probable qu’en 2024 les températures enregistrées soient inégalées, après dix ans de chaleur record.

Avec la collaboration de Mathieu Berger et Shanelle Guérin

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