•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Immigration et santé : le PQ propose un front commun, le PLQ refuse

Marc Tanguay et son collègue Frédéric Beauchemin en point de presse à l'Assemblée nationale.

L'opposition officielle libérale, dirigée par Marc Tanguay, a fermé la porte à se joindre au front commun proposé par le PQ parce qu'elle ne demande pas les pleins pouvoirs à Ottawa.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le Parti québécois (PQ) propose la constitution d'un front uni des cinq principales formations politiques du Québec pour se rendre à Ottawa et exiger d'une même voix le rapatriement des pleins pouvoirs en immigration ainsi qu'une hausse pérenne des transferts fédéraux en santé. Mais si une telle délégation voit le jour, ce sera sans les libéraux.

La proposition a été soumise à la Coalition avenir Québec (CAQ), au Parti libéral du Québec (PLQ), à Québec solidaire (QS) et au Parti conservateur du Québec (PCQ) par le biais d'une lettre transmise et rendue publique mardi avant-midi.

L'initiative péquiste fait écho à deux revendications qui font consensus auprès des cinq principales formations politiques du Québec... à une exception près : le PLQ, qui réclame plus de pouvoirs en immigration, ne revendique pas les pleins pouvoirs en la matière.

Pour cette raison, le chef par intérim du parti, Marc Tanguay, a fait savoir en point de presse mardi avant-midi qu'il ne souhaitait pas appuyer la démarche, et ce, même si le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, s'était engagé à tenter d'organiser sur place une rencontre avec le chef du Bloc québécois.

Ce n'est pas un pèlerinage à Ottawa qui inclurait un café avec Yves-François Blanchet qui changerait quoi que ce soit au prix des tomates.

Une citation de Marc Tanguay, chef intérimaire du PLQ

Le PLQ, a expliqué M. Tanguay, revendique la gestion exclusive du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), que se partagent actuellement Québec et Ottawa. Il n'a toutefois pas donné d'autres exemples de pouvoirs qui devraient être dévolus au Québec.

Nos Mordus se prononcent sur la proposition péquiste et sur la réponse des autres partis.

L'idée de dépêcher à Ottawa une délégation issue de tous les partis québécois pour réclamer le plein contrôle de l'immigration a été émise pour la première fois par le PCQ lors de la dernière campagne électorale.

Depuis, la CAQ a fait certaines démarches dans l'espoir de rapatrier ces pouvoirs, mais en vain.

Vendredi dernier, le premier ministre Justin Trudeau a opposé une fin de non-recevoir à la requête de François Legault, qui a déclaré par la suite examiner toutes les options à sa disposition pour réduire rapidement le nombre de demandeurs d'asile et de travailleurs étrangers temporaires sur le territoire du Québec.

Unanimité entourant les transferts en santé

La hausse des transferts fédéraux en santé, par contre, est réclamée par les cinq principaux partis politiques québécois.

QS, notamment, a proposé d'effectuer une visite transpartisane à Ottawa pour réclamer le versement des sommes déjà promises par le fédéral – 900 millions de dollars par année pendant 10 ans –, mais aussi d'une compensation pour le régime de soins dentaires et l'assurance médicaments sur lesquels planche le fédéral.

Une lettre à cet effet avait été transmise le 4 mars dernier par le député solidaire Vincent Marissal à la CAQ, au PLQ et au PQ, mais pas au PCQ, absent de l'Assemblée nationale même s'il a récolté près de 13 % des votes aux élections générales de 2022.

Rétablir un minimum de rapport de force avec Ottawa

Paul St-Pierre Plamondon, dans sa missive de mardi, soumet aux autres partis l'idée de rassembler l'ensemble de ces initiatives et leur propose de [se] rendre au parlement canadien dans les plus brefs délais afin de réitérer ces deux demandes urgentes et importantes pour le Québec.

Même si la solution du PQ à ce problème structurel et perpétuel est bien connue, et que nous réitérons que le Québec ne devrait pas avoir à quémander pour ce qui lui revient de droit, cela ne nous empêche pas de tout faire en notre pouvoir pour rétablir un minimum de rapport de force avec Ottawa, écrit-il.

Dans sa lettre, M. St-Pierre Plamondon déplore notamment que le Québec n'a obtenu qu'un seul milliard sur les six qui devraient [lui] revenir de droit, faisant référence à la demande originale de François Legault, qui réclamait à l'origine une hausse des transferts fédéraux en santé de 6 milliards par année.

Son gouvernement s'est finalement vu offrir 9 milliards sur 10 ans en février 2023. Les négociations, qui perduraient depuis un an, ont abouti sur une entente de principe annoncée mardi après-midi.

Québec, qui tenait à ce qu'aucune condition ne lui soit imposée, était la dernière province à ne pas s'être encore entendue avec Ottawa.

La CAQ promet d'y penser

Premier à répondre à l'invitation du PQ, le chef du PCQ, Éric Duhaime, a déclaré mardi sur X qu'il était très heureux que son homologue péquiste appuie la proposition conservatrice d’envoyer les cinq chefs des cinq principaux partis du Québec en mission à Ottawa.

M. St-Pierre Plamondon et les autres chefs peuvent compter sur la collaboration du Parti conservateur du Québec afin d’agir de manière non partisane, dans l’intérêt supérieur du Québec, a-t-il assuré.

Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a aussi confirmé mardi que sa formation était ouverte à participer à l'initiative proposée par le PQ – tout comme le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, qui, au nom de la CAQ, a déclaré que l'idée sera prise en considération.

Pour l'instant, toutefois, le gouvernement n'ira pas dans cette avnue, a-t-il nuancé, évoquant les négociations en cours avec le gouvernement Trudeau, notamment au sujet du remboursement du milliard de dollars réclamé par Québec pour les services offerts aux demandeurs d'asile pour les années 2021, 2022 et 2023.

Paul St-Pierre Plamondon en point de presse à l'Assemblée nationale.

Dans une lettre transmise mardi matin aux autres chefs de partis et au ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon constate que le Québec est « dans une impasse » au sujet du rapatriement au Québec des pleins pouvoirs en immigration et de la hausse des transferts en santé.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Paul St-Pierre Plamondon, enfin, a déclaré de son côté que la délégation qu'il aimerait constituer pourrait très bien se rendre à Ottawa sans aucun représentant du PLQ.

L'idée ne perd pas de valeur parce que les libéraux refusent d'y adhérer, a-t-il plaidé, rappelant au passage que les quatre autres partis avaient recueilli près de 86 % des votes en 2022.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.