Budget 2024-2025 : une importance décisive pour le Parti saskatchewanais, selon un expert
Selon le politologue Daniel Béland, les prévisions budgétaires seront d’autant plus scrutées que le gouvernement avait prévu un surplus d’environ 1 milliard de dollars l’année dernière.
Photo : Radio-Canada / Matthew Howard
La ministre des Finances de la Saskatchewan, Donna Harpauer, présentera le budget provincial pour l’année 2024-2025 mercredi. Selon un expert, ce dernier revêt une importance particulière pour le Parti saskatchewanais alors que des élections sont prévues à l’automne.
Les prévisions de Mme Harpauer seront d’autant plus scrutées à la loupe que le gouvernement avait prévu un surplus d’environ 1 milliard de dollars l’année dernière, rappelle le politologue Daniel Béland.
Or, en novembre dernier, le gouvernement a annoncé que cette prévision s'était transformée en un déficit de 250 millions de dollars.
La pression est haute sur les épaules de Donna Harpauer. [...] Ça peut être juste vraiment un surplus mineur ou un petit déficit, mais, encore là, quand c’est une année électorale, c’est important aussi de dépenser davantage, surtout dans les domaines qui sont importants pour les électeurs
, affirme Daniel Béland.
La ministre des Finances de la Saskatchewan, Donna Harpauer, lors du dépôt du budget provincial en 2023. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu
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En ce qui concerne le secteur de l'éducation, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a déjà annoncé une augmentation de 180 millions de dollars pour l'exercice financier 2024-2025, soit une hausse de 9 % par rapport à l'année précédente.
Lors du Congrès de l'Association des municipalités rurales de la Saskatchewan (SARM) le 14 mars dernier, M. Moe a également indiqué qu’il augmenterait de 42,3 millions de dollars le partage des revenus municipaux au cours de l’année à venir.
Selon Daniel Béland, il s'agit d'un investissement stratégique pour le gouvernement car la majorité de l'électorat du Parti saskatchewanais réside en milieu rural
.
Les dépenses de la province dans le secteur de la santé seront également scrutées
, ajoute-t-il.
Le politologue et directeur de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill Daniel Béland. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement n'a pas le choix que d'augmenter les dépenses [en santé], mais la question, c’est de savoir si on va augmenter les dépenses de 3 ou 4 %, ou plus
, explique-t-il.
Si le gouvernement va arriver avec une augmentation de 9 % dans la santé [...] ça voudrait dire que ça sera tellement plus d'argent qu'en éducation.
La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan, Tracy Zambory. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Adam Bent
Parmi ces dépenses, le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan espère qu'une portion sera consacrée à la rétention du personnel.
Nous savons que ce budget doit prévoir des mesures d'incitation. Des incitations qui permettront aux infirmières en milieu ou en fin de carrière de continuer à assumer leur rôle
, explique la présidente du syndicat, Tracy Zambory.
Cette dernière espère également que la province accroîtra ses investissements afin de créer davantage de postes à temps plein pour les infirmières nouvellement diplômées.
La présidente de la Fédération du travail de la Saskatchewan, Lori Johb. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bryan Eneas
Même son de cloche du côté de la présidente de la Fédération du travail de la Saskatchewan (SFL), Lori Johb, qui estime que la province devrait accorder une oreille attentive aux préoccupations des Saskatchewanais en se concentrant sur la santé, l'éducation et l'inflation
.
Notre système de santé est en ruine, et il y a beaucoup de choses qui méritent une certaine attention et qui doivent être corrigées
, indique-t-elle.
Nous savons également que ce qui se passe dans le domaine de l'éducation doit être résolu. Il y a une crise en ce moment. Les enseignants ne sont pas entendus. Les travailleurs de l'éducation sont exclus de la discussion.
En ce qui concerne les revenus de la province, Daniel Béland note que ces derniers reposent beaucoup sur les ressources naturelles telles que la potasse et l'uranium, dont les prix ne sont pas sous le contrôle du gouvernement provincial.
Le politologue estime donc que cette situation pourrait engendrer de l'incertitude
en ce qui a trait au budget.
Avec les informations de Bryanna Frankel