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Une exposition numérique met en valeur l’histoire des ranchers francophones de la C.-B.

Trois cowboys posent pour la caméra en 1885.

Cette photo de trois cowboys francophones fait partie de l'exposition numérique « Les ranchers francophones du plateau intérieur de la C.-B., années 1860-1870 ».

Photo : Image fournie par Museum of the Cariboo Chilcotin, Williams Lake

L'exposition Les ranchers francophones du plateau intérieur de la Colombie-Britannique, années 1860-1870, présentée par la Société historique francophone de la Colombie-Britannique, en collaboration avec les archives de la Ville de Vancouver et le Musée de Vancouver, permet de découvrir un pan méconnu de l'histoire francophone de la province.

L'exposition numérique bilingue sera disponible dès le 27 mars de manière permanente sur le site du programme Musées numériques Canada.

C’est une exposition sur ces hommes d’origine française et canadienne-française qui ont établi les premiers ranchs de la Colombie-Britannique dans les régions du Caribou et de l’Okanagan durant les années 1860-1870, explique Maurice Guibord, directeur général de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique (SHFCB).

Un homme à cheval sur un ranch en 1896.

Ernest Patenaude, deuxième fils du rancher Joseph Philippe Patenaude, de Lachine, à Harper’s Camp en 1896, qui deviendra le village de Horsefly, près de Williams Lake

Photo : Image fournie par Horsefly Museum

Dans cette exposition en ligne qui compte plus de 150 photos présentées sous forme d'album avec des fiches descriptives, l’historien, qui a chapeauté le projet, a cherché à démontrer que l’histoire de ces ranchers francophones a eu un grand impact sur le développement économique de la province.

Ces hommes étaient parmi les plus grands exploitants de ranchs de la province. Et ces établissements, qu'ils ont érigés dans une campagne qui deviendra éventuellement un village et une ville, ont eu une importance capitale dans le développement économique et social de leur région.

Une photo d'antan sur laquelle deux femmes chassent le caribou.

Margaret Guichon Burke et Gertrude Bilodeau Guichon chassant dans le caribou, vers 1910.

Photo : Carolyn Guichon

Maurice Guibord ajoute que c’est grâce en partie à leur union avec des femmes autochtones que ces ranchers francophones ont pu élargir leurs réseaux.

La plupart se sont mariés avec des femmes autochtones, car il n’y avait pas beaucoup de femmes blanches dans ces contrées éloignées, précise-t-il. Et ces femmes autochtones appartenaient à des réseaux sociaux, culturels, familiaux qui s'étendaient au-delà de leur région.

Ces réseaux se sont agrandis et sont devenus la base d'importantes industries en Colombie-Britannique tels l’élevage du bétail et l’agriculture.

Une citation de Maurice Guibord, directeur général, Société historique francophone de la C.-B.

À la rencontre des descendants

Grâce à une subvention de Musées numériques Canada obtenue en 2019, la SHFCB a pu effectuer des recherches sur l’histoire de ces ranchers francophones et Maurice Guibord a pu aller à la rencontre des descendants de huit familles à Kelowna, Spences Bridge et Williams Lake, entre autres.

Aujourd'hui, la plupart de ces descendants ont des ranchs! On dirait qu'ils ne sont pas capables de se détacher d'un troupeau de bétail, lance-t-il en riant.

Un homme, portant une chemise à manches courtes, sourit devant la façade d'un immeuble en pierre où il est écrit : crédit foncier franco-canadien.

Maurice Guibord, directeur de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique

Photo : Radio-Canada / Jacques Dufresne

Ces familles ont grandement collaboré à cette exposition en offrant à M. Guibord des photos tirées de leurs albums de famille.

Partout où j'allais, je visitais les archives et les musées de la place qui m’ont permis d’utiliser leurs photos. Mais les familles ont aussi effectué des recherches et elles étaient très avides de partager leurs photos avec moi, se rappelle Maurice Guibord.

Des découvertes déconcertantes

Lors de ses recherches, M. Guibord a fait des découvertes qui l’ont laissé bouche bée.

Je n’ai jamais fait un projet qui m'ait autant bouleversé par son contenu, confie-t-il. En parlant avec les descendants, j’ai réalisé qu’on ne reconnaissait pas le statut de métis dans le temps de leurs ancêtres.

L’historien poursuit en expliquant que les enfants nés de ces unions entre ranchers francophones et femmes autochtones allaient conséquemment connaître un avenir qui allait varier selon la couleur de leur peau.

Une famille pose pour la caméra en 1893.

Famille d’Isidore Versepuech et de son épouse Mootla « Marguerite » de la bande de Dog Creek vers 1893.

Photo : Philip Johnson

La couleur de leur peau déterminait leur place dans la société, le lieu où ils allaient vivre et leur avenir, explique-t-il. Ceux qui avaient la peau plus foncée allaient éventuellement vivre dans une réserve autochtone plutôt qu'en ville. Ou encore, être amenés dans des pensionnats autochtones.

Ça a ouvert tout un chapitre quant à l'évolution sociale de nos communautés d'origine mixte. Ce pan n'avait jamais encore été mis de l'avant dans nos recherches historiques.

Une citation de Maurice Guibord, directeur général, Société historique francophone de la C.-B.

Maurice Guibord a toutefois observé que les descendants de ces ranchers étaient fiers de leurs racines francophones.

Le français a quand même disparu assez rapidement dans la plupart des familles parce qu’il fallait s'angliciser à l’époque. Cela dit, chacune des familles à qui j'ai parlé était très fière de ses racines francophones. Et dans certains cas, les enfants sont maintenant dans des écoles d'immersion française.

Une photo d'antan d'un violoneux.

Jimmy Isardy, un violoneux dont les enregistrements sont aux archives provinciales.

Photo : Frank Isnardy

L'exposition numérique Les ranchers francophones du plateau intérieur de la Colombie-Britannique, années 1860-1870 débute le 27 mars sur le site de Musées numériques Canada.

Le jour même, le public est convié à une visite gratuite en français des archives de la ville de Vancouver.

Chaque fois qu'on présente des activités au sein de la SHFCB, on cherche à faire connaître de nouveaux sites historiques patrimoniaux à nos membres. Et cette fois-ci, ça sera dans un immeuble que peu de gens connaissent parce qu’il est souterrain dans le parc Vanier, conclut-il.

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