« Un moment de grande douleur » : les obsèques des victimes du drame à Barrhaven célébrées
Le mari de la femme tuée et père des quatre enfants morts lors du drame, Dhanushka Wickramasinghe.
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Quelques centaines de personnes se sont réunies dimanche au centre des congrès Infinity, à Ottawa, pour le service funèbre multiconfessionnel organisé en hommage aux victimes du sextuple meurtre à Barrhaven et à leurs proches.
Les obsèques, organisées par le Congrès bouddhiste du Canada et par un comité organisateur bénévole et diffusées virtuellement pour permettre à des gens qui se trouvent actuellement au Sri Lanka d'y assister, sont un hommage à la mère de famille sri-lankaise Darshani Dilanthika Ekanyake, à ses quatre enfants, Inuka Wickramasinghe, Ashwini Wickramasinghe, Ranaya Wickramasinghe et Kelly Wickramasinghe, et à un ami de leur famille, Gamini Amarakoon Amarakoon Mudiyanselage, tous tués à l'arme blanche le soir du 6 mars.
Le mari de la femme tuée et père des quatre enfants morts lors du drame, Dhanushka Wickramasinghe, a survécu à l’attaque, mais il a subi de graves blessures. Il a pris part au service funèbre dimanche.
Le mari de la femme tuée et père des quatre enfants morts lors du drame, Dhanushka Wickramasinghe (à droite).
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Dans une déclaration publiée dimanche en fin de journée, Dhanushka Wickramasinghe écrit être dévasté et déchiré par la perte de sa femme bien-aimée Darshani et de ses magnifiques anges Inuka, Ranaya, Ashwini et Kelly, ainsi que de son cher ami Gamini
.
Cette tragédie nous a profondément ébranlés, moi et ma famille.
Il remercie les premiers répondants pour leur réaction rapide
, qui, dit-il, l’ont aidé à faire face à la situation, à surmonter le choc initial et le chaos qui ont suivi cette tragédie
.
Des personnes se recueillent lors du service funéraire organisé en l'honneur des victimes de la tuerie perpétrée dans une maison de la banlieue de Barrhaven, à Ottawa.
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Je voudrais également remercier le Congrès bouddhiste du Canada, la communauté sri-lankaise d'Ottawa, et le peuple sri-lankais pour avoir été un pilier de soutien pendant cette période incroyablement difficile
, poursuit-il.
J'exprime ma profonde gratitude au public pour ses pensées et ses prières pendant que je navigue à travers les conséquences de cette tragédie.
Prières et témoignages
Des moines bouddhistes d'Ottawa et de Toronto ont dirigé des prières lors de la cérémonie funéraire. Ils ont également remercié les premiers répondants d'Ottawa pour leur intervention le soir du drame.
Des centaines de personnes se sont réunies dimanche pour pleurer la mort de la famille décimée le soir du 6 mars. Le reportage de Camille Kasisi-Monet.
Dans une vidéo diffusée lors des funérailles, l'épouse de Gamini Amarakoon Amarakoon Mudiyanselage, Dishani Asangika Fernando, a remercié son défunt conjoint d'avoir été un mari adorable [et] un père extraordinaire en tout temps
.
J'ai beaucoup de choses à dire, mais pour l'instant, je suis sans voix.
Vous êtes venu ici pour donner un bon avenir à nos enfants. Mais tous nos rêves se sont évanouis d'une manière à laquelle nous n'aurions jamais pensé.
Quelques centaines de personnes se sont réunies pour assister aux funérailles des victimes de la tuerie à Barrhaven.
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Sur place pour la cérémonie, le chef du Service de police d’Ottawa, Eric Stubbs, s'est dit solidaire à la souffrance ressentie par les familles touchées. Nous partageons leur peine
, a-t-il affirmé.
Nous sommes là aujourd'hui et nous serons là demain pour eux aussi.
Nous pouvons voir qu'ils souffrent et qu'ils souffriront encore pendant un certain temps
, regrette le policier. Mais nous allons les soutenir, en particulier la famille, tout au long de la procédure pénale.
La douleur est énorme
Plusieurs dignitaires canadiens ont pris la parole lors des funérailles. Le maire d'Ottawa, Mark Sutcliffe, a notamment prononcé quelques mots. La députée provinciale Lisa MacLeod et les députés fédéraux Chandra Arya et Gary Anandasangaree aussi.
C'est un moment de grande douleur pour lui et pour la communauté
, a affirmé M. Anandasangaree, faisant référence à M. Wickramasinghe.
Il est fort, mais je ne connais pas d'être humain qui puisse supporter un tel degré de douleur.
Peu avant le service funéraire, le député et ministre fédéral d'origine sri-lankaise, M. Anandasangaree, a rappelé que les victimes font partie d’une famille qui est venue ici très récemment en quête de liberté et de sécurité, en particulier à la suite de la crise financière au Sri Lanka
.
Le député et ministre fédéral d'origine sri-lankaise Gary Anandasangaree.
Photo : Radio-Canada / Maxim Allain
Les incidents qui ont eu lieu sont absolument déchirants et de nombreuses personnes en sont touchées, en particulier les familles, le père, ainsi que la communauté autour de Barrhaven, en particulier la communauté sri-lankaise.
Tous les Canadiens, tous ceux qui ont vu ces photos peuvent s'identifier à ceux qui ont des enfants. Tous ceux qui ont perdu un être cher trop jeune savent que la douleur est énorme.
Aujourd'hui, il s'agit de rendre hommage et de s'assurer que la communauté est là pour soutenir la famille et la petite communauté sri-lankaise en ce moment de grand besoin
, a poursuivi le ministre Anandasangaree, conscient que de nombreuses questions subsistent au sujet de ce drame.
Un chagrin inimaginable
C’est incroyablement difficile de voir les visages de ces enfants sur ces photos, de voir les cercueils devant la salle et de penser au chagrin, à la douleur et à la peine inimaginables que ressentent ces familles
, a exprimé pour sa part le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, à la sortie du service funèbre.
Il y a un homme, un père ici à Ottawa qui a perdu toute sa famille. C’est vraiment tragique.
Lorsqu'une tragédie frappe une communauté [...], on espère vraiment que la communauté se mobilise, et c'est ce qu'a fait Barrhaven
, a pour sa part fait remarquer la députée provinciale Mme MacLeod.
La députée provinciale pour la circonscription de Nepean, Lisa MacLeod, a également assisté au service funèbre.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Le Marquand Perreault
Qu'il s'agisse de la femme qui a appelé le 911 ce soir-là, des premiers répondants, qu'il s'agisse de la police ou du personnel paramédical, des enseignants et de l'ensemble de la communauté, tout le monde s'est mobilisé pour faire savoir aux familles du Sri Lanka qu'on s'occupe d'elles ici et que leur vie a un sens.
Une communauté dévastée
Avant les funérailles, le président du Congrès bouddhiste du Canada, Naradha Kodituwakku, a rappelé que la tragédie n’a pas manqué de perturber profondément les familles sri-lankaises et immigrées de Barrhaven.
Pour eux, venir ici et voir leur vie s'arrêter en si peu de temps... nous avons été dévastés. Nous sommes toujours dévastés.
Plusieurs membres du public se sont également rendus sur place pour rendre hommage à la famille décimée, dont Bhagya Jayaweera.
Quelques centaines de personnes se sont réunies au centre des congrès Infinity, à Ottawa, pour le service funèbre multiconfessionnel organisé en hommage aux victimes du sextuple meurtre à Barrhaven.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Le Marquand Perreault
J'ai suivi les nouvelles, mais en venant ici aujourd'hui [dimanche], ça a rendu les choses très, très réelles
, tremble-t-elle.
Ces enfants, leur avenir, ils ne le verront jamais.
Je ne peux pas croire qu'une chose pareille puisse arriver à quelqu'un, surtout à quatre enfants
, a poursuivi Mme Jayaweera.
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Le suspect arrêté
Un suspect de 19 ans, Febrio De-Zoysa, qui habitait sous le même toit que cette famille, a été arrêté sur les lieux du drame. Selon la police d'Ottawa, il était venu au Canada en tant qu’étudiant étranger.
Le jeune homme d'origine sri-lankaise a été accusé de six chefs de meurtre au premier degré et d'un chef de tentative de meurtre.
Un suspect de 19 ans, Febrio De-Zoysa, qui habitait sous le même toit que cette famille, a été arrêté sur les lieux du drame.
Photo : Lauren Foster-MacLeod
L'avocat de M. De-Zoysa, Ewan Lyttle, a indiqué que son client est détenu sous protection et que sa famille est évidemment très bouleversée
par ces allégations.
M. De-Zoysa devrait être de retour devant le tribunal le 28 mars.
Avec les informations de Camille Kasisi-Monet, de Gabriel Le Marquand Perreault et de John Paul Tasker, CBC News