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Mort de Maureen Breau : la formation des policiers à nouveau sous la loupe

L'écusson de la Sûreté du Québec photographié lors d'une conférence de presse à Québec le jeudi 29 février 2024.

Une formation conçue notamment par un sergent de la Sûreté du Québec (SQ) aurait pu permettre aux policiers d’intervenir différemment le soir du drame. (Photo d’archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Radio-Canada

Une formation innovatrice aurait pu permettre aux policiers d'intervenir différemment le soir du 27 mars 2023 pour interpeller de façon plus appropriée Isaac Brouillard Lessard en fonction de son état. C’est ce qu'on a pu apprendre au 14e jour des audiences de l’enquête publique de la coroner Géhane Kamel au palais de justice de Trois-Rivières sur la mort de la sergente Maureen Breau.

La formation offerte aux policiers pour aborder des cas comme celui d’Isaac Brouillard Lessard a été au cœur des échanges vendredi.

Le sergent Dominique Éthier, de la Sûreté du Québec (SQ), est un des concepteurs de la formation Réponse à un état de santé mental perturbé (REMP). Il a affirmé vendredi que cette formation a provoqué un choc culturel dans les postes de police parce qu’elle propose une approche différente de celle qui avait été enseignée aux policiers.

Conçue à partir des recommandations de divers rapports du coroner, elle a finalement été offerte au compte-gouttes.

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Dominique Éthier est devenu ému au cours de son témoignage lorsqu'il a indiqué que cette formation aurait peut-être permis de changer la donne le soir du 27 mars 2023.

Une formation qui prend du temps

Selon le président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), Jacques Painchaud, cette approche peut donner lieu à des pratiques plus adaptées à certaines situations, mais elle exige plus de temps d’intervention.

On est pour cette formation depuis le début [...]. Ce n'est pas juste une sécurité des citoyens, c'est une sécurité de nos policiers et policières, indique-t-il.

Si on peut faire une désescalade qui va amener une intervention plus sécuritaire, c'est important. Évidemment, quand on est devant une situation avec un danger imminent ou une urgence d'agir, il n'y a pas de place à ça, malheureusement.

Cela dit, il va falloir que les gens comprennent que ça prend du temps, et pendant qu'on est là-dessus, on n'est pas ailleurs.

Une citation de Jacques Painchaud, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec

Depuis le décès de Maureen Breau, le rythme de formation s’accélère, si bien que d’ici décembre 2025, la grande majorité des policiers de la SQ auront reçu la formation REMP.

Le visage de Jacques Painchaud devant un écran.

Le président de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, Jacques Painchaud (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

La responsable de la planification des formations à la SQ, Marie Pintal, a d’ailleurs dressé un portrait de la situation devant la coroner en indiquant qu’il y a une augmentation du nombre de formations obligatoires en matière d'événements particuliers.

La formation des policiers a d’ailleurs été au centre des conclusions de l’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Les audiences de la coroner se termineront la semaine prochaine avec le volet des recommandations et les observations des avocats.

Avec les informations de Julie Grenon

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