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Mort de Maureen Breau : un appel d’urgence mal priorisé

Deux autopatrouilles encerclent une scène de crime.

La cote de priorité de l'intervention sur les lieux de la tragédie de Louiseville a changé pendant le déplacement des ambulanciers. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard

Des travailleurs des services d’urgence qui ont participé à la prise en charge médicale de la sergente Maureen Breau le 27 mars 2023 ont témoigné lors de l’enquête publique jeudi, mettant en lumière des procédés qui auraient pu avoir des conséquences sur l’intervention ambulancière qui a eu lieu pendant le drame.

L’ambulancière Audrey Scott-Lafontaine a témoigné en matinée du déroulement de son intervention auprès de Maureen Breau après qu’elle eut été poignardée par Isaac Brouillard Lessard.

Elle a indiqué qu’au départ, la fiche qu’elle a reçue indiquait une intervention P3, ce qui désigne une priorité de troisième ordre, mais avec une description des blessures qui ne concordait pas avec la gravité correspondant au code.

En route vers les lieux de l’intervention, le code a changé pour P1, ce qui désigne un degré de priorité beaucoup plus élevé.

Mme Scott-Lafontaine a exprimé qu’il s’agissait de la première fois où elle était face à cette inadéquation entre le code et le degré de priorité.

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Le code de priorité indiquait que les ambulances devaient rouler à une vitesse normale, sans gyrophares. Mme Scott-Lafontaine a signalé que cela a ralenti l’ambulance de 15 secondes.

Elle a concédé que si un appel de priorité 1 ou 0 , des cotes plus urgentes, était survenu, les trois ambulances dépêchées sur les lieux auraient été redirigées ailleurs, ce qui aurait pu avoir des conséquences importantes sur les soins reçus.

Mme Scott-Lafontaine a raconté le chaos qui régnait au pied de l’escalier de l’immeuble où avait eu lieu le drame quand elle est arrivée sur les lieux.

Selon l'ambulancière, tout a été tenté pour sauver Maureen Breau. Elle précise que le personnel de l'urgence de Louiseville a même commandé un transfert vers Trois-Rivières après plus d'une heure et demie de manoeuvres et malgré une absence de pouls. Normalement, cela aurait fait en sorte qu'elle n'aurait pas quitté l'urgence de Louiseville.

Des codes de priorité automatiques

Dans un témoignage parfois décousu, le répartiteur médical d’urgence Collin Gagné a raconté comment il en est venu à entrer les données qui ont mené à cette catégorisation de la priorité de l’intervention.

M. Gagné, qui avait moins de 500 heures d'expérience dans son emploi à ce moment, a indiqué avoir reçu l'information de la part d’un répartiteur de la Sûreté du Québec, qui faisait état d'une policière possiblement poignardée et d'une personne abattue.

N'ayant pas de motifs de blessures, il a précisé avoir inscrit le code qui correspond à une agression générale. La cote P3 a été générée automatiquement dans le système.

Il affirme qu’il est allé modifier manuellement la cote afin que celle-ci représente mieux le degré de priorité de l’incident, chose qui a été faite alors que les ambulanciers étaient en route.

Selon lui, si un appel signalant une priorité plus importante ailleurs était survenu, il serait intervenu auprès de ses collègues pour éviter que les ambulances soient détournées de l’intervention.

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