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Le seul récif de corail vivant connu au Canada a été découvert au large de la C.-B.

Du corail.

Le récif corallien a été découvert dans la zone du chenal Finlayson, à environ 500 km au nord-ouest de Vancouver.

Photo : Pêches et Océans Canada

La Presse canadienne

Avec l’aide de Premières Nations, des scientifiques ont découvert un récif corallien vivant à environ 500 km au nord-ouest de Vancouver, en Colombie-Britannique. Cet habitat est le seul connu au Canada.

La découverte a été rendue possible grâce à une Première Nation. Celle-ci a en effet signalé la présence dune bosse au fond de la mer où les poissons aimaient se retrouver.

L'écologiste des grands fonds Cherisse Du Preez a travaillé avec les communautés autochtones Kitasoo Xai'xais et Heiltsuk et a commencé à rechercher le récif corallien de Lophelia en 2021. Elle a fait descendre un submersible télécommandé au fond de l'océan, dans le chenal Finlayson.

Lors de ce qui devait être la dernière plongée de l'expédition, l'équipe a découvert un écosystème magnifique et prospère à environ 200 m de profondeur.

Vous allumez [les projecteurs] et vous réalisez que vous êtes la première personne à voir tout ça : de magnifiques roses, violets et jaunes, des crevasses, des monticules. Et une fois que vous voyez au-delà des coraux, vous réalisez qu'il y a d'autres animaux là-dessus, raconte Cherisse Du Preez, responsable du programme d'écologie des eaux profondes à Pêches et Océans Canada.

Ensuite, on commence à voir les anguilles et les poulpes ou les poissons de roche qui entrent et sortent [du récif corallien]. Et même lorsqu'on pointe la caméra vers le haut, on peut voir les bancs de poissons au sommet. Partout où on regarde, c'est la vie.

Une citation de Cherisse Du Preez, responsable du programme d'écologie des eaux profondes à Pêches et Océans Canada

Toutes les données scientifiques et logiques du monde disent qu'il ne devrait pas y avoir de récif de corail à cet endroit, mais les Premières Nations savaient qu'il y avait quelque chose là, explique la scientifique.

Le ministère des Pêches a annoncé la semaine dernière qu'il avait fermé la zone de la côte centrale de la Colombie-Britannique au-dessus du récif de corail à toutes les pêches commerciales et récréatives de contact avec le fond, y compris le chalut pélagique.

Le Ministère a déclaré que la fermeture pour une durée indéterminée était basée sur une découverte scientifique importante, cette zone, bien que petite, étant un récif unique au monde qui est très susceptible d'être endommagé, notamment par les engins de pêche .

Il s'agit du récif corallien connu le plus septentrional de tout l'océan Pacifique, précise le Ministère.

Important pour l'écosystème

Cherisse Du Preez se souvient clairement de l'enthousiasme de son équipe lorsqu'elle a découvert le récif pour la première fois. C'est assez remarquable de visiter ces lieux pour obtenir des visuels et ressentir ce paradoxe : c'est loin, c'est un autre monde, mais c'est notre monde, relate-t-elle.

Mike Reid, directeur des pêches pour le département de gestion intégrée des ressources de la nation Heiltsuk, a déclaré que celle-ci avait toujours su que quelque chose soutenait les poissons dans la région, mais ne savait pas exactement quoi.

Le récif Lophelia est très important pour l'écosystème, pour la biodiversité de cette zone spécifique, il contribue à la santé globale de cette zone, explique Mike Reid.

Le récif fournit un habitat et un refuge à la faune marine, permettant la création de colonies de poissons et d'autres créatures, comme le précise Cherisse Du Preez.

Ce récif corallien a des vallées et des monticules. Les monticules fournissent des aires de reproduction. Ainsi, on y trouve tous les bancs de petits poissons qui y vivent et se cachent de leurs prédateurs.

Un habitat fragile

Il y a aussi de gros poissons, notamment des espèces en voie de disparition, qui utilisent ce récif de corail pour y trouver de la nourriture. Ils s’y abritent et y habitent, explique Cherisse Du Preez.

Elle ajoute toutefois qu'elle a trouvé des coraux morts autour du récif, ce qui pourrait être dû au changement climatique.

C'est une très grande préoccupation. L'une des raisons pour lesquelles il est si important d'arrêter la pêche dans cette zone, c'est que nous devons éliminer tout le stress possible pour donner à ce récif l'occasion de survivre aux changements que nous ne pouvons pas contrôler.

Cherisse Du Preez précise qu'un changement de température de 1 degré pourrait être dévastateur pour le récif.

Leri Davies, porte-parole de la région du Pacifique à Pêches et Océans Canada, assure que les agents des pêches de la Direction de la conservation et de la protection patrouillent régulièrement les refuges marins, les zones protégées et les zones fermées afin que les règlements soient respectés.

Nous utilisons diverses méthodes d'application fondées sur le renseignement, notamment la surveillance aérienne, océanique, fluviale et terrestre, ainsi que des patrouilles nocturnes et secrètes, pour surveiller activement les activités de pêche dans tous les secteurs et garantir le respect des lois, précise le Ministère.

Cherisse Du Preez explique que la côte Pacifique du Canada est unique au monde, offrant une nature et une faune que l'on ne trouve nulle part ailleurs.

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