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Chemainus, la petite ville qui doit sa survie aux murales

Une murale en pleine nuit.

La petite ville de Chemainus, sur l'ïle de Vancouver, a assuré sa survie grâce à la création de murales.

Photo : Tom Andrews

Vouée à disparaître dans les années 1980 après la fermeture de sa scierie, la petite ville côtière de Chemainus, sur l'île de Vancouver, a assuré sa survie démographique et économique grâce à un plan de revitalisation urbaine novateur.

Comme d’autres villes, Chemainus aurait pu disparaître de la carte. Elle aurait pu devenir une autre ville fantôme, explique d'emblée Tom Andrews, président du conseil d'administration de la société du Festival des murales de Chemainus (Chemainus Festival of Murals Society), un organisme sans but lucratif voué à la gestion et au développement du projet de murales.

C'est dans les années 1980 – grâce au jeune maire d'alors, Graham Bruce, qui se préparait à la fermeture de la scierie – qu'un plan de revitalisation pour éviter la disparition du village a été mis en place.

Ce plan visait à diversifier l'économie de Chemainus en misant notamment sur l'embellissement du centre-ville pour attirer le tourisme.

Un banc public, une porte et une murale.

La murale «Julia Askew-First Child Of European Ancestry Born In The Chemainus Valley», d'Elizabeth Smily

Photo : Lyne Barnabé

C'est ainsi que les premières murales sont apparues en 1982 et qu'en 1987, la société du Festival des murales de Chemainus a vu le jour.

Aujourd’hui, une soixantaine de fresques tapissent les murs de ce petit village de 4000 habitants qui s’autoproclame capitale canadienne de la murale.

Ces murales attirent plus de 200 000 visiteurs chaque année et permettent à Chemainus d’être plus viable sur le plan économique.

Une citation de Tom Andrews, président du conseil d'administration de la société du Festival des murales de Chemainus
Un coin de rue avec des pas peints sur le trottoir.

Des petits pas jaunes sont peints sur les trottoirs de Chemainus, créant ainsi un circuit que les visiteurs peuvent suivre.

Photo : Lyne Barnabé

C'est qu'en misant sur ses murales, Chemainus, qui est située à une trentaine de kilomètres au sud de Nanaimo, s’est transformée en destination touristique.

Il suffit de déambuler quelques minutes dans les rues du village pour comprendre que ces murales font la fierté des gens sur place, qui n’hésitent pas à interagir avec les touristes de passage.

Chemainus est une ville charmante. Et les gens sont très gentils ici, confirme Tom Andrews.

Une vision couronnée de succès

Ce plan de revitalisation urbaine était le premier du genre au monde, selon Tom Andrews.

C’est la première fois que des murales étaient utilisées comme moteur économique, dit-il.

Un homme sur bicyclette pose devant une murale sur laquelle deux femmes dont debout sur un balcon.

Tom Andrews pose sur une bicyclette devant «The Telephone Company – Circa 1915», une murale de Cim MacDonald.

Photo : Lyne Barnabé

Il poursuit en disant que le village de Chemainus est aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour ses murales et sert de modèle pour diverses villes du globe.

Des centaines de villes en Amérique du Nord, en Europe, en Australie et en Chine ont utilisé notre concept pour générer leur propre activité économique, affirme celui qui assure la présidence de la société du Festival des murales depuis une dizaine d’années.

Des murs qui racontent l’histoire

Dans cette galerie à ciel ouvert située entre mer et forêt, trois thèmes s’imposent, soit l’histoire de Chemainus, la communauté et Emily Carr.

Une façade de maison autochtone sur laquelle se trouvent des gravures et des toiles.

Ces toiles de Cim MacDonald et cette installation de Carey Newman s'inscrivent dans le volet rendant hommage à Emily Carr.

Photo : Lyne Barnabé

Les premières murales créées dans les années 1980 dépeignaient surtout l’histoire du village.

On a conservé l'histoire sur les murs pour que les visiteurs la découvrent et la comprennent.

Une citation de Tom Andrews, président du conseil d'administration de la société du Festival des murales de Chemainus

À titre d’exemple, la murale Steam Donkey At Work, peinte en 1982, montre des travailleurs de l’industrie forestière en train d’actionner un treuil de débardage à vapeur (steam donkey en anglais).

Une murale qui montre des travailleurs de l’industrie forestière en train d’actionner un treuil de débardage à vapeur.

La murale «Steam Donkey At Work», de Frank Lewis et Nancy Lagana

Photo : Image fournie par Chemainus Festival of Murals Society and Municipality of North Cowichan

Une autre murale souligne l’inauguration du projet de revitalisation de la petite ville. On y voit notamment le maire Graham Bruce coupant le ruban lors du lancement officiel.

L'artiste Kris Friesen a de son côté dépeint, dans Chemainus Road, la rencontre entre deux jeunes du village qui ont formé un couple pendant 59 ans.

Parmi les plus récentes œuvres, on trouve Rebirth, créée par Maynard Johnny fils et dont le titre fait référence à la tentative de son peuple de renouer avec sa culture.

Une murale sur laquelle il y a des personnages et motifs autochtones.

La murale «Rebirth», de Maynard Johnny fils, a été peinte en 2022.

Photo : Lyne Barnabé

Il s’agit de la première murale créée par un artiste salish de la côte.

Toujours en quête d’innovation

La société du Festival des murales de Chemainus a recours à diverses techniques et technologies, telles que le trompe-l’œil, la réalité augmentée ou encore les codes QR, pour améliorer l’expérience des visiteurs.

On veut attirer les jeunes et on veut que les gens interagissent avec les murales.

Une citation de Tom Andrews, président du conseil d'administration de la société du Festival des murales de Chemainus

Pour la murale Steam Train On Bridge Over Chemainus River, de Paul Marcano, l'organisme a décidé d’utiliser la réalité augmentée.

Une murale dépeint un train dans une forêt.

La murale «Steam Train On Bridge Over Chemainus River», de Paul Marcano

Photo : Lyne Barnabé

J’ai vu une murale utilisant cette technologie dans un festival à Victoria, se rappelle le président. J'ai téléphoné aux créateurs, et on a décidé de créer cette murale ensemble. On voulait quelque chose d’interactif.

C’est probablement la première murale permanente du genre au Canada.

Une citation de Tom Andrews, président du conseil d'administration de la société du Festival des murales de Chemainus

Le muraliste Dan Sawotsky a, quant à lui, créé une illusion d’optique dans The Company Store.

Une murale qui dépeint un magasin général d'antan.

Dan Sawatzky a créé une illusion d'optique dans sa murale intitulée «The Company Store».

Photo : Lyne Barnabé

De forme ovale, cette murale montre l’intérieur d'un magasin général d'antan avec des personnages qui suivent le visiteur des yeux lorsqu'il se déplace devant l'œuvre.

La société du Festival des murales de Chemainus continue d'ajouter une ou deux murales par année afin de permettre aux visiteurs d’en découvrir de nouvelles lors de leur passage à Chemainus.

Aujourd’hui, Chemainus est l'un des endroits dans le monde où il y a le plus de murales par habitant, dit fièrement Tom Andrews. On a été capables de survivre. Nous sommes"The Little Town That Did!" [la petite ville qui y est arrivée].

Outre les murales, les visiteurs peuvent aussi découvrir diverses sculptures qui ornent les rues du pittoresque village. Chemainus a aussi son propre théâtre, le Chemainus Theatre Festival, qui célèbre cette année ses 30 ans, ainsi qu'un festival de blues qui se tient chaque année en juillet.

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