•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Budget Girard : déception dans le milieu communautaire et syndical estrien

Des gens assis à des tables qui écoutent la télé.

Des groupes communautaires et syndicaux sont réunis pour écouter le budget 2024-2025 du gouvernement du Québec.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette

Radio-Canada

Les attentes étaient grandes pour les groupes communautaires et les syndicats de l'Estrie en vue du budget 2024-2025 du gouvernement du Québec. Mais pour la plupart d'entre eux, elles n'ont pas été satisfaites.

Ils étaient une dizaine de représentants des groupes communautaires et syndicaux rassemblés à l'invitation de Solidarité populaire Estrie, dans les locaux de la CSN à Sherbrooke, pour écouter ensemble le budget présenté par le ministre Girard.

Si plusieurs s'attendaient à un budget où l'austérité serait à l'honneur, il reste que plusieurs étaient déçus que le gouvernement ait mis de côté des mesures pour diminuer les écarts de revenus. Entre autres, le coordonnateur de l'Association des locataires de Sherbrooke, Mario Mercier, se désole qu'il n'y ait pas suffisamment d'argent destiné à la construction de logements abordables.

Dans son budget, Québec prévoit 482,5 millions de dollars sur quatre ans pour favoriser l'accès au logement dont 200 millions de dollars sur trois ans pour poursuivre l’aide au logement à travers le programme Allocation-logement. Pour M. Mercier, c'est loin d'être suffisant.

Je pense que la situation des locataires et l'ensemble des groupes qui font du logement leur priorité peuvent être très, très déçus du dernier budget. Il ne faut pas laisser dans les mains du gouvernement l'analyse des besoins. On a besoin d'une commission d'enquête sur le logement, martèle-t-il.

Il faut créer une coalition pour que le gouvernement fasse du logement sa priorité. Il va se construire très, très peu de logements, mais surtout ce sera du logement qui ne sera pas abordable.

Une citation de Mario Mercier, coordonnateur de l'Association des locataires de Sherbrooke

Budget du Québec 2024

Consulter le dossier complet

Eric Girard prononce son discours du budget à l'Assemblée nationale.

La coordonnatrice de la Table d'action contre l'appauvrissement, Rosalie Dupont, n'a pas caché sa frustration face aux montants accordés pour résoudre la crise du logement. Nous, on s'attendait à des mesures beaucoup plus structurantes. On voit des effets dévastateurs sur les gens. Pourtant, c'est un budget où on ne retrouve absolument rien sur cette question.

Pour sa part, la directrice par intérim de ConcertAction Femmes Estrie, Mona Louis-Jean, estime que les femmes sont ignorées dans ce budget. Qu'est-ce qu'il y a pour les femmes victimes de violence? Qu'est-ce qu'il y a pour mettre fin aux féminicides? Qu'est-ce qu'il y a par rapport à l'accès au logement et au transport pour les femmes, se demande-t-elle. La déception est énorme. Je dirais qu'elle est totale.

La coordonnatrice d'Action Plus, Geneviève Bouchard, aurait aimé que le gouvernement débloque davantage d'argent pour les prestataires d'aide sociale. Ce qu'on constate, c'est qu'au niveau de l'aide sociale, les gens qui reçoivent un chèque de base de 806 $ n'arrivent pas à payer leur logement. Comment feront-ils pour survivre? Il n'y a pas assez de sous. Ils vont continuer de s'appauvrir, soutient-elle.

Où sont les places en CPE?

Pour la coordonnatrice de l'ACEF-Estrie, Sylvie Bonin, il ne fait aucun doute que le gouvernement fait fausse route en n'injectant pas de nouvelles sommes dans le réseau des CPE. La seule chose que j'ai vue, c'est 68 millions de dollars pour convertir 1000 places non subventionnées vers des places subventionnées. Mais il manque encore des places. J'ai des appels de gens en détresse qui n'ont pas de place. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, c'est d'autant plus important pour les familles et pour les employeurs. Ça me tracasse.

Des gens écoutent la présentation du budget.

Le milieu communautaire a exprimé une vive déception face au budget provincial.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Toutefois, Mme Bonin salue le fait que des aînés en situation d'invalidité auront maintenant le droit à une pleine retraite à 65 ans, alors qu'auparavant. C'était dénoncé qu'ils soient coupés dans leurs rentes. C'est un bon point.

Les gens pensent à leur baisse d'impôt de l'an passé, mais on a besoin de CPE, on a besoin de logements, il n'y en a pas. On a besoin de CHSLD, il n'y a pas vraiment de réinvestissements. On a besoin de médecins, d'infirmières, etc. C'est quatre trente sous pour moins qu'une piastre collectivement.

Une citation de Sylvie Bonin, coordonnatrice de l'ACEF-Estrie

Sylvie Bonin dit craindre que le gouvernement, dans sa volonté d'investir dans le développement d'énergie pour attirer, ensuite, de grandes entreprises sur son territoire, se retrouve sans argent pour aider les gens dans le besoin. Le gouvernement, qui a un gros déficit, n'aura pas de sous pour faire ces investissements. Il n'y a rien dans le budget là-dessus. Notre crainte, c'est est-ce qu'ils vont monter nos tarifs pour subventionner ces entreprises? Ça, c'est une inquiétude qu'on a et qui touche directement les familles les tarifs d'hydro.

Avec les informations de René-Charles Quirion et Guylaine Charette

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Estrie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Estrie.