L’industrie des métiers prête à lutter contre le harcèlement sexuel

Les syndicats et les agences commerciales affirment qu'un nouveau rapport qui met en lumière le harcèlement sexuel généralisé dans les métiers spécialisés souligne l'importance du travail en cours pour instaurer l'équité entre les sexes dans le secteur.

La semaine dernière, le YWCA a publié un rapport selon lequel une écrasante majorité de femmes et de gens de métier de divers genres ont été harcelés au travail, généralement par des hommes en position de pouvoir.

L'organisation à but non lucratif a déclaré que le harcèlement éloigne les femmes des métiers spécialisés et que les dirigeants de l'industrie doivent s'engager à changer la culture, sinon ils risquent de devoir faire face à une pénurie persistante de main-d'œuvre.

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Shannon Trites, directrice générale du Conseil du secteur automobile de la Nouvelle-Écosse, admet que le changement ne sera pas facile, mais elle considère que c’est la seule voie à suivre.

Si vous voulez rester en affaires, vous devrez augmenter et changer la façon dont vous attirez les individus vers votre entreprise, indique-t-elle.

Des résultats utiles

Elle ajoute que les conclusions du rapport ne sont pas surprenantes, mais qu'elles restent utiles.

Seulement 12 % des répondants au sondage du YWCA faisaient partie des métiers de l'automobile. Shannon Trites voudrait refaire une partie du travail du YWCA en mettant l'accent sur son industrie.

Je vois ce rapport comme une alarme, et je me dis qu’il faut mieux comprendre notre industrie, dit-elle.

Le rapport du YWCA contient quatre recommandations pour les syndicats, les employeurs et des associations sectorielles.

• S'engager à suivre une formation continue sur la diversité, l'équité, l'inclusion et la sécurité psychologique;
• Investir dans une formation sur la violence sexuelle pour le personnel qui répond aux incidents;
• Créer des politiques autonomes en matière de violence sexualisée;
• Créer un service partagé avec du personnel pour aider les petites et moyennes entreprises à répondre à la violence sexuelle et sexiste.

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Brittany Colburn, l’organisatrice du Syndicat international des travailleurs d'Amérique du Nord, qui représente environ 700 travailleurs de la construction en Nouvelle-Écosse – n'a pas été surprise elle non plus par les conclusions du rapport.

Je parle beaucoup avec nos membres et je viens du terrain, j'ai donc vécu des expériences similaires à celles qui ont été partagées, dit-elle.

Elle est heureuse de voir que certaines des recommandations s'alignent sur des travaux déjà entamés par son syndicat.

Nous avons déjà beaucoup de programmes et d'initiatives formidables en place, remarque-t-elle. Donc, ça réaffirme en quelque sorte que nous sommes sur la bonne voie, et peut-être pouvons-nous étendre certaines des initiatives que nous menons.

Brittany Colburn rapporte entre autres qu’il y a des séances de formation volontaires sur la lutte contre le harcèlement sexuel proposés aux membres, et que le thème de l'inclusion est intégré aux programmes de formation obligatoires en santé et en sécurité au travail.

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Elle ajoute que de plus en plus de femmes accèdent progressivement à des postes de pouvoir dans son secteur, ce qui renforce les efforts visant à changer la culture du lieu de travail.

Nous sommes plus que prêts à continuer à mener le bon combat, dit-elle.

Michel Raymond, vice-président de la succursale de Nouvelle-Écosse des Manufacturiers et exportateurs du Canada, croit que ce combat peut se gagner seulement en équipe.

À son avis, aucun employeur ou organisation ne peut changer la situation seul.

Le rapport du YWCA indique que nous avons besoin d'une collaboration plus étroite , rappelle-t-il.

Il aimerait voir la création d'une stratégie intersectorielle visant à travailler sur les recommandations du rapport.

Avec les informations de Taryn Grant de CBC