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Budget provincial : avant tout, un toit pour être à l’abri

Un homme marche dans une rue en traînant un vélo chargé de canettes.

Le manque de logements abordables, qui demeure criant dans la région, est déploré par les élus à l'approche du dévoilement du budget provincial. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Le gouvernement Legault déposera mardi son budget, qu'il a déjà qualifié de « largement déficitaire ». À quoi s’attend-on dans l'Est-du-Québec? Voici un aperçu en cinq points.


1 - Logement, logement, logement

Encore cette année, ce mot est sur toutes les lèvres. Pas de logements, cela signifie pas de travailleurs, pas de nouveaux arrivants, pas de familles pour assurer la vitalité des communautés.

Le défi du logement n'est pas seulement urbain […], c'est aussi les plus petites communautés qui vivent le désagrément de ne pas avoir suffisamment de logements pour accueillir correctement les personnes qui les choisissent, indique le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé.

Budget du Québec 2024

Consulter le dossier complet

Eric Girard prononce son discours du budget à l'Assemblée nationale.

Ne pas avoir de logement, c’est un frein au développement, insiste pour sa part le maire de Sept-Îles, Denis Miousse.

Un bâtiment qui comporte une centaine de logements locatifs.

Plusieurs élus réclament de l'aide afin que des logements puissent être construits en région. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marianne Vezeau

Des incitatifs pour favoriser la construction en région sont ainsi attendus de pied ferme.

Les coûts de construction sont plus élevés dans nos régions. La valeur des bâtiments est moins élevée, donc c'est moins attrayant pour les promoteurs immobiliers d'investir dans les logements, dit le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Il faut donc construire, mais pas n’importe quoi, précise cependant la directrice de l’Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de la péninsule, Élaine Guilbault, qui offre notamment des services pour aider les ménages à gérer leur budget en Gaspésie.

Elle réclame que Québec finance des logements abordables et sociaux.

Présentement, la force de pouvoir appartient vraiment aux propriétaires. On voit des hausses importantes de loyer. […] Les citoyens sont pris parce qu’il n’y a pas tant de choix et de disponibilité sur le territoire pour changer.

Une citation de Élaine Guilbault, directrice de l'ACEF de la péninsule

2 - Sans abri et sans argent pour l’épicerie

De concert avec l'absence de logement vient l’itinérance. C’est un phénomène nouveau en région, on a besoin d’aide pour y faire face, plaide le maire de Sept-Îles, Denis Miousse.

À Rimouski comme dans d'autres villes, la situation était sans précédent cette année. Et les ressources pour aider les personnes qui vivent des épisodes d’itinérance manquent. Certaines solutions, dont la création d’un réseau d’appartements d’urgence, sont envisagées, mais les sommes promises par Québec se font toujours attendre.

Le parc de la Gare ne peut pas servir de façon permanente à loger les itinérants, prévient le maire de Rimouski, Guy Caron.

On a besoin d'avoir une aide récurrente non seulement pour les ressources psychosociales en matière d'itinérance, mais aussi pour aider les villes en ce qui a trait à leurs infrastructures […] pour faire face à l'itinérance.

Une citation de Guy Caron, maire de Rimouski
Une tente au parc de la Gare. Un tapis de neige recouvre le sol.

Des personnes habitaient toujours dans des tentes au parc de la Gare de Rimouski, cet automne, malgré l'arrivée de la neige. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Quant aux banques alimentaires, la demande a tellement explosé que certaines d’entre elles ont dû restreindre leur accès l'automne dernier. Une aide bonifiée et récurrente pour aider les ménages à se nourrir malgré l’inflation est donc attendue.


3 - Se rendre et se déplacer en région, le parcours du combattant

Le problème du transport en région ne date pas d’hier. Au fil des années, l’offre de transport interurbain s’est réduite comme peau de chagrin.

Le gouvernement Legault a déjà affirmé qu’il souhaite assouplir les règles d'admissibilité aux billets d’avion à prix réduit et à 500 $.

Mais il faut aller plus loin, insiste le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Soutenir le transport interurbain en région, que ce soit par la terre, par les airs ou par bateau, c’est toujours une bonne idée. Les régions doivent être connectées avec les grands centres, à des fins touristiques, mais aussi à des fins citoyennes pour pouvoir avoir accès à des services, plaide-t-il.

L’Alliance de l’industrie touristique du Québec ajoute que le gouvernement provincial devrait créer un programme similaire au Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) pour encourager le transport par autocar.

Cependant, pour assurer le maintien à long terme des services de transport en région, il faudra aider non seulement les voyageurs, comme le fait le PAAR en ce moment, mais aussi les entreprises de transport, croit le directeur général par intérim de l'Alliance, Frédéric Dubé.

Il faudrait soutenir des transporteurs sur certaines liaisons spécifiques pour une période de cinq ans afin de les aider à stabiliser les liaisons, précise-t-il.

On parle de desserte aérienne, mais il faut voir plus loin que ça. Les voyageurs, c'est beau de pouvoir les amener à l'aéroport, mais si une fois à l'aéroport ils ne sont pas en mesure de se déplacer sur le territoire […], on n'est pas plus avancés.

Une citation de Frédéric Dubé, directeur général par intérim de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec

4 - Le feu dans la forêt

Les feux de l’été dernier ont ravagé quelque 1,3 million d’hectares de forêt au Québec, notamment sur la Côte-Nord. Pour reboiser les secteurs touchés, l’industrie forestière réclame une importante bonification des sommes destinées à l’aménagement de la forêt. Déjà 200 millions de dollars ont été annoncés, mais 944 millions supplémentaires sont demandés.

Un secteur de forêt brûlé.

Le feu de forêt 172, près de la rivière Moisie et Nipissis, a brûlé plus de 45 000 hectares de forêt l'été dernier. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-Mckenzie

Plus généralement, Québec doit s’assurer que les forêts pourront s’adapter aux changements climatiques, souligne le directeur général de Groupements forestiers Québec, Vincent Garneau.

On a vu des catastrophes naturelles importantes dans la dernière année. Il y a eu les feux de forêt, mais il y en a aussi eu d'autres ailleurs qui ont moins fait les manchettes, comme les chablis et les épisodes de vents violents […]. On veut avoir des moyens pour aménager la forêt pour les prochaines années, soutient-il.


5 - Des agriculteurs qui ont faim

L'adaptation aux changements climatiques touche aussi les producteurs agricoles, qui ont vu leurs revenus fondre au cours de la dernière année. Ils réclament une aide concrète pour faire face à la hausse de leurs dépenses et aux aléas de la météo.

Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le revenu net agricole au Québec s'établira à 66 millions de dollars en 2024, alors qu'il se situait à 1,24 milliard de dollars en 2021.

«Notre fin sera votre faim», affichent sur des pancartes plusieurs tracteurs venus manifester à Rimouski, le 8 mars 2024.

Le slogan «Notre fin sera votre faim» était visible sur des pancartes de plusieurs agriculteurs venus manifester à Rimouski, la semaine dernière. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross

L'Union des producteurs agricoles, qui a d'ailleurs manifesté à ce sujet vendredi dernier, réclame de l'aide pour pouvoir continuer à fournir des denrées alimentaires à la province.

Les programmes pour les changements climatiques et la gestion de risque ont été conçus il y a quelques années, mais ne sont pas nécessairement tous adaptés à la nouvelle réalité qu’on vit.

Une citation de Martin Caron, président-directeur général de l'Union des producteurs agricoles

Selon la présidente de l'UPA Bas-Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, il en va de l'avenir de l'agriculture : On veut que l’agriculture continue sur tout le territoire et que nos relèves aient le goût de reprendre les entreprises agricoles, dit-elle.


Outre les points abordés ci-dessus, une bonification de l’aide accordée aux municipalités pour leurs infrastructures sportives, des sommes concrètes pour permettre l’avancement du projet de pont sur le Saguenay et de l’aide pour les pêcheurs et les entreprises du secteur de la crevette touchées par une importante baisse de quota sont attendues par les élus de l’Est-du-Québec dans le prochain budget provincial.

Avec la collaboration de Denis Leduc

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