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Pétrole : plusieurs pays de l’OPEP+ prolongent leurs coupes pour doper les cours

Un champ pétrolifère avec des torchères à l'arrière-plan et un derrick à l'avant-plan.

Cette stratégie coordonnée avait été dévoilée au printemps 2023.

Photo : Getty Images / Joe Raedle

Agence France-Presse

Riyad et Moscou, piliers de l'alliance OPEP+ des pays exportateurs de pétrole, ont annoncé dimanche avec d'autres membres qu'ils prolongent leurs coupes volontaires jusqu'à la mi-2024 pour soutenir des cours minés par l'incertitude économique.

L'OPEP, qui réunit 13 membres sous la houlette de Riyad, a choisi de nouer en 2016 une alliance avec dix autres pays, dont la Russie, sous la forme d'un accord appelé OPEP+, pour répondre aux défis posés par la concurrence américaine.

L'Arabie saoudite va continuer à sabrer son volume d'un million de barils par jour (bpj) pour la période d'avril à juin, selon son ministère de l'Énergie, cité par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA).

La Russie a également fait état d'une extension à hauteur de 471 000 bpj, qui porte à la fois sur la production et sur les exportations.

Dans les deux cas, ces mesures s'ajoutent à la réduction de 500 000 barils annoncée en avril 2023 et qui court jusqu'à la fin 2024.

Riyad compte sur les prix élevés du pétrole pour financer un important programme de diversification économique destinée précisément à sortir le royaume de sa dépendance à l'exportation de pétrole brut.

Pour Moscou qui, face aux sanctions occidentales, a réorienté ses exportations en masse vers la Chine et l'Inde, c'est aussi une manne essentielle pour financer son offensive militaire en Ukraine.

Une personne passe devant le siège de l'OPEP à Vienne.

Les cours du pétrole ont fluctué lundi, malgré l'accord de réduction historique de la production conclu durant la fin de semaine.

Photo : Reuters / Leonhard Foeger

Au sein de l'OPEP+, d'autres pays leur ont emboîté le pas et vont resserrer les vannes trois mois de plus, comme l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Kazakhstan.

Cette stratégie coordonnée avait été dévoilée au printemps 2023 pour un total de 1,6 million de barils quotidiens avant d'être renforcée au cours de l'été dernier.

Fragile unité

Dans la perspective de ces prolongations, les prix du pétrole avaient bondi vendredi, le West Texas Intermediate (WTI) américain s'élevant ponctuellement au-delà de 80 dollars américains (environ 108 dollars canadiens), une première depuis novembre.

Le baril de Brent de la mer du Nord était quant à lui parvenu à un sommet en un mois, terminant à 83,55 $.

Cependant, les cours restent loin de leur éphémère envolée à près de 100 $, fin septembre, et surtout des 140 $ atteints à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.

Pourtant, l'alliance ne ménage pas ses efforts : elle garde au total plus de cinq millions de barils par jour sous terre comparativement à la fin 2022, jouant sur la raréfaction de l'offre pour doper les cours.

L'objectif, c'est que les décisions soient prises collectivement ou, du moins, que le fardeau soit partagé entre un plus grand nombre de personnes.

Une citation de Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy

Tout le monde est censé contribuer. Et personne ne fait cavalier seul, souligne M. Leon.

Or, depuis près d'un an maintenant, l'Arabie saoudite se passe de l'unanimité des membres devant les divergences. C'est un signal clair que la cohésion de l'OPEP+ n'est pas très bonne, un « signal d'alarme », estime l'analyste.

Défection de l'Angola

L'unité est vacillante au point où l'Angola a annoncé en décembre qu'il se retirait de l'alliance, justement sur fond de discorde quant à ses quotas, désormais réduite à 22 membres. Le Brésil vient certes de rejoindre le groupe, mais en qualité d'« observateur ».

La prochaine réunion ministérielle, prévue le 1er juin au siège du cartel, à Vienne, en Autriche, sera un nouveau test. Lors de ce rendez-vous, l'OPEP+ doit fixer son objectif de production pour 2025.

Pour M. Leon, il faudra que d'autres pays contribuent à des réductions officielles dans le cadre d'un accord commun, au risque de voir l'alliance chanceler.

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