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Des bactéries intestinales... qui nuiraient aux yeux

Un œil humain.

On savait déjà que des mutations du gène CRB1 affaiblissaient la barrière protectrice des yeux.

Photo : iStock / Mark Kuiken

La Presse canadienne

Des bactéries ayant migré des intestins jusqu'aux yeux pourraient être responsables, du moins en partie, de certaines maladies dégénératives de la rétine que l'on pensait jusqu'à présent être d'origine entièrement génétique, démontrent des travaux réalisés par des chercheurs britanniques et chinois publiés dans la revue Cell (Nouvelle fenêtre) (en anglais).

Cela soulève l'espoir que ces maladies puissent être un jour traitées avec des antibiotiques, même si cette éventualité reste encore lointaine.

Ça nous donne un peu une autre vision où il faut intégrer d'autres organes, comme le système digestif, dans l'équation de cette dégénérescence, a estimé Przemyslaw Sapieha, qui dirige l'unité de recherche des maladies neurovasculaires oculaires du Centre de recherche de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Je pense que le lien est plausible.

On savait déjà que des mutations du gène CRB1 affaiblissaient la barrière protectrice des yeux. Les chercheurs de l'University College de Londres ont maintenant constaté que des mutations à ce même gène rendent un peu plus perméable la barrière intestinale, ce qui permet potentiellement à des bactéries de s'échapper.

Les auteurs de l'étude ont donc modifié des souris génétiquement pour présenter un gène CRB1 anormal. Les souris qui, en plus, avaient des niveaux réduits de bactéries intestinales ne présentaient pas de dommages à la rétine, comparativement aux souris dont le microbiome était normal. L'administration d'antibiotiques a permis de réduire les dommages aux yeux de ces dernières.

On estime que les troubles héréditaires de la rétine touchent environ 5,5 millions de personnes à travers le monde. Si les nouveaux travaux représentent un nouvel espoir pour elles, nous sommes encore loin d'un nouveau traitement, prévient le professeur Sapieha, qui enseigne à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et qui occupe depuis 2010 la Chaire de recherche du Canada en biologie cellulaire de la rétine.

Il faut certainement que les patients et les familles des patients qui sont affectés ne deviennent pas trop enthousiastes trop rapidement, a-t-il dit.

Les bactéries intestinales contribuent possiblement à la dégénérescence de la rétine, a-t-il ajouté, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment pour vérifier si les bactéries jouent un rôle central.

C'est un beau travail qui certainement propose une nouvelle piste, mais comme avec tout nouveau travail, surtout un travail qui a été fait dans des modèles murins, il y a encore plusieurs étapes de validation avant qu'on puisse seulement penser à faire un transfert vers les humains, a-t-il conclu.

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