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Toujours pas de diffuseur pour deux télévisions communautaires gaspésiennes

Une dame assise devant une caméra lisant un bulletin de nouvelles

La Télévision communautaire de l'Estran emploie deux personnes, dont la journaliste Caroline Blouin.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Les télévisions communautaires de Saint-Maxime-du-Mont-Louis et de Petite-Vallée ne se sont toujours pas trouvées de câblodistributeur pour assurer la diffusion de leur programmation sur les ondes à partir du 1er avril prochain.

Cogeco cessera d'offrir ses services de Cloridorme jusqu'à Saint-Maxime-du-Mont-Louis le 31 mars, si bien que Télé-Soleil et Télé-Sourire doivent se trouver un autre diffuseur.

L'entreprise avait expliqué que cette décision n'avait pas été seulement motivée par le faible nombre d'abonnés, mais aussi en raison des investissements trop importants à faire pour remettre à niveau le réseau du côté nord de la Gaspésie et dans le secteur de l'Estran.

Le diffuseur avait aussi souligné ne pas avoir réussi à obtenir certaines subventions pour soutenir une partie de ces investissements.

Le seul autre câblodistributeur sur le territoire demeure Telus, avec sa chaîne MaCommunauté, mais les discussions feraient du sur place, même après deux rencontres, selon les administrateurs de la Télévision communautaire de l’Estran Télé-Sourire.

Une femme portant des lunettes souriant à la caméra dans une régie de télévision communautaire

Monika Tait est présidente de Télé-Sourire et aussi mairesse de Petite-Vallée.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Ils nous ont expliqué qu’ils peuvent diffuser du contenu régional et local, mais seulement sur un certain territoire, donc à partir de Gaspé vers la Baie-des-Chaleurs. L'Estran et la Haute-Gaspésie ne font pas partie de cette licence, donc ils ne seraient pas obligés de nous offrir quatre heures de production locale.

Une citation de Monika Tait, présidente de Télé-Sourire et mairesse de Petite-Vallée

Bref, il est possible pour les abonnés de Telus, situés entre Cloridorme et Saint-Maxime-du-Mont-Louis, de syntoniser MaCommunauté, mais aucun contenu produit par ces deux télévisions n'y serait diffusé.

Une pétition déposée sur une console vidéo.

Les deux télévisions communautaires ont lancé une pétition pour recueillir le plus d’appuis possibles en Haute-Gaspésie et dans le secteur de l’Estran, afin de convaincre Telus d’acheter et de diffuser du contenu produit sur ce territoire.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Nous sommes toujours en discussion avec la communauté et évaluons activement toutes les possibilités liées à la diffusion du contenu local selon le cadre réglementaire en place. Il est important de préciser que nous ne disposons pas d’une chaîne communautaire linéaire traditionnelle, mais plutôt d’une licence d’opération sur demande. De plus, nous ne collectons pas de redevances de la communauté pour produire du contenu par l’entremise de notre chaîne maCommunauté dans le secteur d’opération de Télé-Sourire, répond par courriel la directrice des communications chez Telus, Jacinthe Beaulieu.

Telus appelée à revenir sur sa décision

Toutefois, les arguments avancés par Telus sont loin de satisfaire la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec, qui accompagne les deux télévisions communautaires depuis qu’elles ont appris qu’elles perdraient leurs droits de diffusion sur les ondes de Cogeco.

Deux adolescentes se tiennent debout devant une caméra.

De nombreux adolescents de l'école seconde Esdras-Minville participent bénévolement à l'émission Boulevard 132 à TVCE.

Photo : TVCE

En fait, on ne leur demande pas d’ouvrir une nouvelle télévision communautaire sur ce territoire-là, explique la directrice générale de la fédération, Amélie Hinse. On leur demande simplement d’offrir les ondes aux télévisions communautaires qui sont déjà sur place.

En fait, l'organisme estime que Telus ne respecte pas les obligations imposées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avec sa loi sur la radiodiffusion.

Amélie Hinse.

Amélie Hinse est directrice générale de la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas

Et on stipule que s'il y a une télévision communautaire sur un territoire donné, le câblodistributeur, détenteur d'une licence, n'a pas le choix d'offrir au moins quatre heures de programmation originale par semaine sur leurs ondes et que ce qui est produit par la télévision communautaire remplit les conditions de licence quant à la programmation d’accès du diffuseur, dans ce cas-ci Telus, et c’est ce qu’on va faire valoir.

La Fédération s'adressera directement au département légal de Telus et si elle n'a pas gain de cause, elle compte porter l'affaire devant le CRTC.

Par contre, je sais que c'est un peu comme ça que ça se passe, un peu partout dans le reste du Canada, sur d'autres territoires où des télévisions communautaires autonomes ont essayé de se faire diffuser chez eux et le dialogue n'a pas été facile.

Une citation de Amélie Hinse, directrice générale, Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec

Malgré cette impasse, Télé-Soleil et Télé-Sourire n'ont pas l'intention de fermer après le 1er avril et poursuivront la diffusion de leur programmation locale sur leur site web.

Par exemple, Télé-Sourire a réussi à obtenir le renouvellement de sa subvention annuelle de 50 000 $ accordée par le ministère québécois de la Culture et des Communications pour lui permettre de souffler un peu et de tenter de trouver des possibilités de financement au cours de la prochaine année.

L’urgence est plutôt de trouver des solutions pour maintenir notre bingo, tout ce qu’on veut produire en direct aussi, alors là on est en réflexion pour trouver les meilleures options afin de rester ouvert pour encore de nombreuses années, conclut Monika Tait.

Il faut souligner que sans le bingo, le financement à moyen terme de l'organisme, qui emploie deux personnes, est loin d'être assuré. Cette activité, qui est très populaire dans la communauté, demeure sa principale source de financement avec des revenus de 60 000 $, soit plus de la moitié de son budget de fonctionnement.

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