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Que retenir après deux semaines d’audiences sur la mort de Maureen Breau?

Maureen Breau vêtue de son uniforme.

Maureen Breau a perdu la vie en mars 2023. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté de la Sûreté du Québec

Alors que la commission d’enquête sur la mort en service de la policière Maureen Breau prend une pause, la coroner Géhane Kamel a déjà entendu de nombreux témoignages qui pourraient mener à des recommandations dans son rapport.

Durant les deux premières semaines d'audiences publiques, une trentaine de personnes ont pris la parole. La majorité a témoigné au sujet d’Isaac Brouillard Lessard, l’assaillant qui a poignardé Maureen Breau avant de mourir sous les balles des policiers quelques minutes plus tard.

Parmi les témoignages importants, la coroner a notamment entendu tous les psychiatres qui ont suivi Isaac Brouillard Lessard depuis son hospitalisation à l’aile psychiatrique de l’hôpital de Shawinigan en mars 2012, après sa première psychose.

Les psychiatres qui ont suivi Isaac Brouillard Lessard après son passage à l’Institut Pinel en 2017 ont tous les deux témoigné des difficultés qu’ils ont eues à contrôler leur patient, notamment en ce qui concerne le non-respect des conditions imposées par le Tribunal administratif du Québec (TAQ).

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Le docteur Marc Tannous, qui a suivi Isaac Brouillard Lessard de sa sortie de l’institut Pinel jusqu’en février 2022, a affirmé de nombreuses fois qu’il n’avait pas les leviers légaux pour le ramener à l’hôpital, selon lui. 

Afin de forcer Isaac Brouillard Lessard à revenir à l’hôpital pour subir un traitement, les psychiatres et autres intervenants ont besoin que le sujet de l’ordonnance représente un danger réel et immédiat pour avoir le droit de demander aux policiers de le ramener dans un établissement de santé.

Géhane Kamel (à gauche) assise à un bureau dans une salle du palais de justice.

La coroner Géhane Kamel préside les audiences publiques sur les décès de Maureen de Breau et d'Isaac Brouillard Lessard qui se déroulent à Trois-Rivières. (Photo : 12 février 2024)

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

Pendant plusieurs années, le patient a consommé du cannabis et n’a pas toujours respecté son plan de traitement, deux facteurs qui étaient en bris flagrant des conditions du TAQ en raison de l’effet de ces deux comportements sur les troubles psychiatriques d’Isaac Brouillard Lessard.

La coroner Kamel a mis en doute de nombreuses fois le flou qui règne au sein du système de santé entre les obligations qu’ont les psychiatres de faire un suivi médical auprès de leur patient, et du rôle de gardien du comportement que leur impose le respect des ordonnances du TAQ.

Difficile pour les parents de l’assaillant de faire entendre leur voix

La coroner Géhane Kamel a de nombreuses fois désigné les parents d’Isaac Brouillard Lessard comme les experts du cas de leur fils lors des premières semaines de la commission d’enquête.

Elle a aussi déploré à plusieurs reprises le manque d’écoute et de possibilités pour eux de faire bouger le système lorsqu’ils craignaient que leur fils ne soit en rechute et qu’il nécessite d’être hospitalisé de nouveau en raison de son trouble schizo-affectif.

Que ce soit lors de la fin du Suivi intensif dans le milieu (SIM) en décembre 2022 ou encore lors des semaines qui ont précédé la tragédie du 27 mars, les parents d’Isaac Brouillard Lessard ont de nombreuses fois tenté de contacter les psychiatres, la police et d’autres intervenants sociaux lorsqu’ils sentaient que l’état mental de leur fils se détériorait.

Un des points forts de la commission d’enquête a eu lieu lors de la huitième journée des audiences. Le père, la mère et l’oncle d’Isaac Brouillard Lessard ont eu l’occasion de faire entendre leurs voix.

Un enregistrement de l’entrevue entre Sandra Lessard et un enquêteur du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) révèle qu’elle craint qu’elle ait été prise à la légère puisqu’elle n’avait pas de preuves tangibles que son fils était en psychose à ce moment.

La mère d'Isaac Brouillard Lessard.

Serge Brouillard, Sandra Lessard et Denis Lessard sont des membres de la famille d'Isaac Brouillard Lessard.

Photo : Radio-Canada / Raphaël Poliquin

Elle a témoigné qu’elle avait peur de l’état de son fils, en disant que je suis sa mère, je l'aime malgré tout ce qui s'est passé, pis je n’aurais pas été me pointer là, jamais.

Le père d’Isaac Brouillard Lessard, Serge Brouillard, a aussi témoigné et son appel avec une répartitrice du 91 le 24 mars 2023 a été diffusé.

Lors de l’appel, on a pu l’entendre être visiblement frustré par le manque d’action des policiers. M. Brouillard a notamment ri, d’un rire empreint de frustration, quand la répartitrice lui a dit que les agents ont communiqué que tout allait bien avec son fils.

Tout le long de la commission d’enquête, les intervenants ont témoigné des interactions qu’ils ont eues avec la famille. Ceux-ci ont constamment tenté d’avertir les psychiatres, travailleurs sociaux et intervenants de la police de la dangerosité de leur fils dans son état psychotique.

Plusieurs représentants des corps policiers vont témoigner au retour de la commission le 11 mars 2023.

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