ArchivesLes volcans : un danger que l’on craint depuis toujours
Le Vésuve est l'un des volcans les plus connus du monde qui menace les habitants de la baie de Naples depuis des temps immémoriaux.
Photo : Shutterstock
Les éruptions volcaniques de la fin 2023 et du début 2024 qui ont eu lieu près de la ville islandaise de Grindavík confirment à quel point ces phénomènes géologiques frappent l'imagination. Des reportages dans nos archives expliquent la nature complexe et dangereuse des volcans.
Un phénomène omniprésent
Du haut des airs, l’éruption d’un volcan offre un spectacle magnifique. Mais pour ceux qui habitent à proximité, la situation peut être terrifiante.
L'animateur Gilles Gougeon explique ce qu'est un volcan.
Le 17 novembre 2007, l’animateur de 5 sur 5, Gilles Gougeon, rappelait que les volcans sont omniprésents sur la planète Terre et qu'ils se révèlent potentiellement dangereux pour les populations qui l’habitent.
La majorité des volcans est enfouie dans les océans.
Mais à peu près 1500 volcans existent sur la terre ferme.
Ils menacent, lorsqu’ils se mettent en colère, approximativement 10 % de la population mondiale.
Seulement en 2007, il y avait eu 65 éruptions volcaniques; 140 volcans étaient étroitement surveillés.
En 2023, selon la très fiable Smithsonian Institution, on a recensé 72 éruptions volcaniques à travers la planète.
Si la science peut parfois prédire une éruption, ce n’est pas le cas pour son intensité ou sa durée.
Le journaliste Paul-Émile Tremblay interviewe le volcanologue Haroun Tazieff sur la mécanique des volcans.
Ces caractéristiques sont définies par un ensemble de variables complexes, comme nous le confirme Haroun Tazieff.
Le célèbre volcanologue franco-belge s'exprime lors d’une entrevue qu’il accorde au journaliste Paul-Émile Tremblay, diffusée à l’émission Aux frontières du connu, le 23 septembre 1979.
Le scientifique nous expose la grande variété dans les types de volcans et dans la nature des gaz et des laves qui les composent.
Ce sont ces variables qui déterminent l’intensité de la violence des éruptions ainsi que leur durée.
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Et qui peuvent être extrêmement dangereux
Certaines éruptions volcaniques sont demeurées dans la mémoire collective, car elles ont été soit spectaculaires, soit très meurtrières.
En mai 1902 par exemple, le volcan de la montagne Pelée a complètement détruit la ville de Saint-Pierre, située sur l’île de la Martinique, faisant plus de 30 000 morts.
Le 18 mai 1980, les yeux du monde entier se tournent vers la côte ouest des États-Unis.
Le mont Saint Helens, après des semaines de faible activité volcanique, subitement vient d’entrer dans une éruption d’une rare violence.
Reportage de l'animateur Donald Dodier sur l'éruption du mont Saint Helens
L’animateur de l’émission Science-réalité, Donald Dodier, souligne dans un reportage diffusé le 10 octobre 1980 que l’éruption qui a lieu au mont Saint Helens est la deuxième plus imposante du 20e siècle.
Le volcan a craché l’équivalent de 500 bombes à la puissance comparable à celle lancée sur Hiroshima.
L’explosion raccourcit le mont Saint Helens de 425 mètres. La forêt est complètement détruite dans un rayon de 10 kilomètres et on dénombre 57 morts.
Interrogés par Donald Dodier, les volcanologues Stéphane Mercure, Goetz Buchbinder et Haroun Tazieff précisent pourquoi l’éruption du mont Saint Helens a été à la fois si spectaculaire et si dévastatrice.
Les scientifiques expliquent par ailleurs pourquoi on n’a pu à l’époque prédire exactement l’éruption même si l’on se doutait qu’il y en aurait une avant la fin du 20e siècle.
Les volcanologues lancent par ailleurs un avertissement.
Le mont Saint Helen fait partie d’un alignement géologique qui, dans cette partie de la côte occidentale de l’Amérique du Nord, provoque une grande activité sismique et volcanologique.
Le 31 octobre 2023, un message sur X de l’Institut géologique des États-Unis semait une certaine inquiétude en indiquant qu’il y avait des signes d’activité accrue au mont Saint Helens.
S’il n’y a pas de risque de cataclysme imminent, il faut néanmoins surveiller le géant qui semble endormi.
L’avertissement est aussi valable pour diverses régions du monde où sommeillent d’autres volcans dont on sait qu’ils vont un jour se réveiller.
Parmi ces zones extrêmement dangereuses, il y a la région de Naples en Italie où culmine le Vésuve.
Les autorités, se désole Haroun Tazieff auprès de Donald Dodier, ont laissé les gens se réinstaller sur les pentes du Vésuve après trois siècles d’activité et l’éruption survenue en 1944.
Trois millions de personnes menacées par le Vésuve
La nonchalance qui semble régner à Naples indigne également Flavio Dobran.
Reportage du journaliste Michel Rochon et de la réalisatrice Francine Charron sur les dangers que pose le Vésuve à la région de la baie de Naples en Italie.
Dans ce reportage du journaliste Michel Rochon et de la réalisatrice Francine Charron présenté à l’émission Decouverte le 7 décembre 1997, le volcanologue italien lance un sérieux avertissement.
Le Vésuve menace les 18 villes qui entourent la baie de Naples.
Un plan d’évacuation de la ville existe.
Mais il serait cependant irréaliste quant au temps dont on disposerait en cas d'éruption et ne prend pas assez en considération la faiblesse des infrastructures de transport qui existent à Naples.
Les autorités scientifiques italiennes semblent minimiser le danger qu'anticipent Flavio Dobran et quelques autres collègues parce qu’elles estiment que le Vésuve est assez prévisible pour disposer du temps nécessaire pour appliquer un plan d’urgence.
Qui a raison?
La réponse pourrait devenir une question de vie ou de mort pour la population qui vit près des pentes du Vésuve.
