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La rentabilité ne guidera pas le mandat de la CDPQ sur la mobilité à Québec

Vue aérienne de Québec

Vue aérienne de Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Alice Chiche

Le président et chef de la direction (PDG) de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Emond, précise les objectifs du mandat que la filiale Infra a reçu pour étudier la mobilité dans la grande région de Québec. Il souligne que la rentabilité du futur projet n’est pas au centre des préoccupations à cette phase-ci, mais qu’elle pourrait être évaluée ultérieurement.

On fait le meilleur tracé, le meilleur projet pour les besoins des gens. Les gens pensent qu’on va faire un projet en fonction du rendement, ce n’est pas le cas. Dans une première étape : c’est quoi le meilleur projet, a-t-il souligné en entrevue à l’émission Première heure.

Alors qu’il a rarement été entendu depuis le début du mandat de la Caisse, Charles Emond a fait une tournée médiatique pour parler des rendements du bas de laine des Québécois. Il a aussi notamment fait une entrevue à Zone économie, jeudi soir.

La rentabilité est un élément indissociable d’autres projets de la CDPQ Infra, dont notamment le REM à Montréal. La Caisse pourrait donc ne pas être celle qui réalisera le projet et qui l'opérera par la suite.

Tramway de Québec

Consulter le dossier complet

Le futur tramway de Québec.

Il est possible qu’on ne puisse pas faire le projet après discussions, ou qu’on puisse en faire une partie ou la totalité. On verra à ce moment, il est trop tôt pour le dire, souligne Charles Emond.

Entrevue de Charles Emond à Zone économie

Il laisse ainsi tout de même une porte ouverte à l’exploitation du projet, en partenariat avec le gouvernement. On regarde à travers les attributs du projet si on peut introduire une structure financière avec notre partenaire, le gouvernement, pour pouvoir obtenir les rendements dans le cadre de notre mandat, indique le PDG.

Or, il demeure évasif sur les raisons qui pourraient faire en sorte que la Caisse veuille s’impliquer dans le reste du projet.

Il y a une foule de choses, il y a de la réglementation, il y a de l’attribution de contrats. Faire un pont, ça ne peut pas se faire de la même façon qu’un projet structurant. Il y a une question de rendement également avec le niveau qui est nécessaire en fonction de l’achalandage qui est observé. Donc il y a une foule de raisons qui peuvent nous amener à dire qu’on le fait ou pas, répond-il.

Cette analyse devra être faite après le mandat d’étude. C’est quelque chose qu’on dit qui devra être dans une étape ultérieure, admet Charles Emond.

Une autre étape avant la construction

Le PDG confirme ainsi que la CDPQ arrivera avec une seule proposition de projet, mais que des étapes subséquentes de planification seront nécessaires avant la première pelletée de terre, comme le laissait entendre la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.

Une réponse qui va à l’encontre de ce qu’espérait le maire de Québec, Bruno Marchand, qui ne veut pas de délais supplémentaires dans la réalisation du projet de transport structurant de Québec.

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Le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le maire de Québec, Bruno Marchand, en entrevue à l’émission 2460 jeudi soir, a convenu qu'il s'agissait d'une bonne nouvelle. Il a aussi ajouté qu’il jugera l’arbre à ses fruits, et qu’il prendra le temps d’analyser le projet quand il sera déposé.

Le mandat délivré par le ministère des Transports et de la Mobilité durable demeurait vague sur le nombre de projets qui seraient proposés. L’organisation doit, après une analyse approfondie, recommander la ou les solutions permettant d’identifier un projet de transport structurant pour la Ville de Québec et d’améliorer la mobilité et la fluidité dans l’ensemble de la CMQ, pouvait-on lire le communiqué de presse où la CDPQ prenait acte du mandat qui lui était confié.

Je serais surpris qu’on arrive avec pas de projet. Il va y avoir un projet précis qu’on va soumettre. Ça nous permet d’offrir une solution intégrée pour l’ensemble de la communauté métropolitaine de Québec.

Une citation de Charles Emond, PDG de la CDPQ

La proposition prendra en compte l’ensemble de la région, à l’image du Réseau express de Capitale, que le gouvernement du Québec avait lancé et qui incluait entre autres le tramway et le troisième lien.

On travaille très fort pour arriver avec une solution qui est intégrée pour l’ensemble de la région, et pour regarder comment on peut intégrer plusieurs projets qui rendraient la région métropolitaine de Québec plus fluide et mieux équipée au niveau du transport en commun, précise le PDG.

La tentation du tramway

Charles Emond assure que la CDPQ Infra part d’une page blanche pour proposer le meilleur projet, mais près d’un milliard de dollars ont déjà été investis dans l’ancien projet de tramway de la Ville de Québec et certains travaux préparatoires ont déjà commencé.

Un large terreplein au milieu des voies de circulation automobile.

Le pont à étagement du chemin des Quatre-Bourgeois qui enjambe l'autoroute Henri-IV était visé par le projet de tramway de la Ville de Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Eric Careau

Le PDG avoue que la Caisse garde cette idée en tête. Sans garantir que tout ça pourrait être réutilisé, parce que je ne le sais pas à ce stade-ci, ce que j’ai dit au maire, c’est qu’à chaque fois qu’on pourra le faire, on va le faire, pour être intelligent et parcimonieux dans l’utilisation de fonds publics, admet-il.

Il indique par ailleurs que la population de la région n’a pas nécessairement à s'attendre à quelque chose que la CDPQ Infra propose traditionnellement. On est capable d’être créatif, puis la recette n’est pas toujours la même à chaque fois, plaide-t-il.

La Caisse évalue aussi l'intégration du projet dans la Ville, comme ce qui avait été fait pour le projet de tramway. On va regarder également les pôle de développement immobilier et comment tout ça peut aider la Ville à atteindre son plein potentiel, soutient Charles Emond.

Échéancier conservé

Même si la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, avait déjà déclaré que la CDPQ visait le mois de juin pour remettre ce rapport. Le PDG l’a également confirmé pour la première fois en entrevue.

On va remettre notre rapport en juin, a ainsi affirmé Charles Emond, en entrevue à l’émission Zone économie, où il abordait entre autres le rebond du rendement de la Caisse en 2023. Il mentionne toutefois que les délais sont serrés. C’est un échéancier qui est ambitieux, laisse-t-il tomber.

Rappelons qu'à la fin du mois de novembre 2023, la ministre Geneviève Guilbault a officiellement mandaté la CDPQ Infra, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour définir un projet de transport structurant pour la région de Québec. La fluidité entre les rives, y compris le volet autoroutier du troisième lien entre Québec et Lévis, est étudiée.

Avec des informations de Julien Fontaine-Doray et Alex Boissonneault

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