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L’expérience des pères étroitement liée à la qualité de leur relation coparentale

Un parent aidant son enfant à faire ses devoirs.

Pas moins de 69 % des pères en couple disent recevoir toujours ou souvent de bons conseils de la part de l'autre parent.

Photo : iStock / Hiraman

La Presse canadienne

Qu'ils soient en couple ou séparés, les pères qui perçoivent un bon soutien de l'autre parent ressentent un stress parental moins intense, rapportent moins de difficulté à gérer les défis liés au rôle parental et s'imposent moins souvent de pression dans leur rôle de parent, indique une étude québécoise dont les résultats ont été dévoilés jeudi.

Ces conclusions découlent de l'analyse des données de l'Enquête québécoise sur la parentalité, réalisée en 2022 par l'Institut de la statistique du Québec auprès de plus de 19 000 parents, dont plus de 9000 pères.

On s'attarde souvent à des événements particuliers, à des coups d'éclat [de la part de pères], des choses qui ressortent puis qui sont préoccupantes, a expliqué la professeure Tamarha Pierce, de l'École de psychologie de l'Université Laval, qui a procédé à l'analyse de l'enquête à la demande du Regroupement pour la valorisation de la paternité.

Mais avec une enquête comme celle-là, on peut avoir le portrait général. Et ces coups d'éclat là, ça ne représente pas nécessairement la réalité de l'ensemble de la population.

Une citation de Tamarha Pierce, École de psychologie de l'Université Laval

Sans grande surprise, 69 % des pères en couple disent recevoir toujours ou souvent de bons conseils de la part de l'autre parent, une proportion qui chute à 27 % chez les pères séparés; 84 % des pères en couple disent s'entendre avec la mère de leurs enfants sur la façon dont il faut intervenir auprès des enfants, contre 50 % chez les pères séparés; et 66 % des pères en couple affirment que l'autre parent les encourage et les rassure, comparativement à 26 % des pères séparés.

Toutefois, des proportions égales de pères, soit 53 % des pères en couple et 55 % des pères séparés, ne se sont jamais, ou rarement, sentis critiqués par leur coparent.

Sur certains aspects, comme le transport, l'aide aux devoirs, la participation aux rencontres d'information, la prise de rendez-vous ou la routine quotidienne, on note même une proportion plus élevée de pères séparés qui affirment partager ces responsabilités de façon égalitaire.

Ce que l'enquête nous dit, c'est que ça se passe très bien pour la majorité des pères, qu'ils soient en couple ou séparés, a résumé Mme Pierce.

Et si on a souvent l'image médiatisée de la rupture comme un désastre et comme une catastrophe, poursuit-elle, et même si ça l'est certainement pour certaines familles et que certaines ruptures sont réellement problématiques, l'enquête nous dit qu'il faut pondérer et se rassurer que certains arrivent à bien vivre leur séparation.

Il convient toutefois d'apporter un bémol aux résultats de l'enquête, puisqu'on ne sait pas exactement combien de temps après leur séparation les pères ont répondu aux questions. L'expérience d'un père séparé depuis seulement deux mois peut donc être différente de celle d'un père qui l'est depuis 10 ans.

L'enquête montre aussi que l'ex-partenaire ne sera pas non plus nécessairement la principale source d'encouragements, de conseils et d'informations du père séparé. Seulement environ le quart des pères séparés disent pouvoir compter sur un tel soutien de la part de leur ancienne partenaire.

Ce que ça nous dit, a précisé Mme Pierce, c'est que les pères séparés ont quand même besoin d'être soutenus dans leur rôle de parent quelque part, et ce n'est peut-être pas dans cette relation-là qu'ils le trouvent en ce moment.

Il y a quand même une majorité de pères qui estiment ne pas être critiqués par l'autre parent, et ça, c'est encourageant, a souligné Mme Pierce. C'est un message d'espoir qui nous montre qu'il y a moyen d'y arriver.

D'autant plus, rappelle-t-elle, qu'il est crucial pour les enfants d'avoir des parents qui collaborent, qui se soutiennent, puis qui s'entendent, par exemple dans la façon d'intervenir avec les enfants.

C'est la base pour avoir des enfants qui sont plus heureux, de savoir qu'ils peuvent compter sur leurs parents, a conclu Mme Pierce.

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