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Mort de Maureen Breau : témoignages émotifs de la famille de l’assaillant

Serge Brouillard, Sandra Lessard et Denis Lessard assis dans une salle de cour.

Les témoignages de Serge Brouillard, Sandra Lessard et Denis Lessard ont été entendus jeudi matin dans le cadre de la commission d'enquête sur la mort de Maureen Breau.

Photo : Radio-Canada / Raphael Poliquin

Les membres de la famille d’Isaac Brouillard Lessard ont témoigné de leur désarroi face à sa situation et des difficultés qu’ils ont eu à faire intervenir la police auprès de celui-ci, dans le cadre de la huitième journée de la commission d’enquête sur la mort de Maureen Breau.

D’entrée de jeu, le témoignage audio de la mère d’Isaac Brouillard Lessard, Sandra Lessard, a été entendu. Cet enregistrement a été fait le 28 mars 2023, le lendemain du drame, avec un agent du Bureau des enquêtes indépendantes.

Lors cet appel, Mme Lessard a livré un véritable cri du cœur, réitérant les nombreuses craintes qu’elle avait exprimées auprès des policiers et à des organismes de soins en santé mentale les jours avant le drame.

Elle a notamment dit qu’elle avait peur de ce que son fils pourrait faire.

Je suis sa mère, je l'aime malgré tout ce qui s'est passé, pis je n’aurais pas été me pointer là, jamais, dit-elle, en faisant référence à l’intervention policière qui a eu lieu chez son fils.

Tragédie de Louiseville : la mort de Maureen Breau

Consulter le dossier complet

Des policiers transportant un cercueil.

Pendant sa discussion avec l’enquêteur, Mme Lessard a remonté le fil des événements, rappelant les textos délirants qu’elle a reçus et les messages vocaux sur son cellulaire où son fils, dit-elle, criait de toutes ses forces.

Mme Lessard a aussi affirmé pendant sa déclaration audio qu’elle a tenté d’alerter les policiers à propos de l’état mental instable de son fils.

Il fallait s’attendre à n’importe quoi. Il pouvait être bien calme et coopérant comme il pouvait être bien agressif, a-t-elle dit.

Un appel au 911 plein de frustration

Devant une salle d’audience pleine et plus d’une centaine de spectateurs en virtuel, le père d’Isaac Brouillard Lessard, Serge Brouillard, est venu témoigner.

Après avoir qualifié son fils d’enfant avec un très grand cœur prêt à faire des sacrifices pour que les gens autour de lui se sentent bien pendant ses jeunes années, il a aussi témoigné des difficultés qu’a vécues Isaac Brouillard Lessard après que ses troubles de santé mentale eurent commencé.

Un des moments forts du témoignage de M. Brouillard a été la diffusion de l’enregistrement de l’appel au 911 qu'il a fait le 24 mars 2023, alors que lui et Mme Lessard tentaient de faire intervenir les policiers auprès de leur fils.

Lors de l’appel, M. Brouillard a paru très frustré du résultat de l’intervention des policiers auprès d'Isaac. Il n'a pas retenu sa frustration envers la répartitrice du 911 qui a répondu à son appel.

Il a d’ailleurs laissé tomber un rire désespéré comme s’il n’en croyait pas ses oreilles, après que celle-ci lui eut dit que tout allait bien avec son fils selon les policiers.

Les agents ont rappelé M. Brouillard à la suite de leur intervention, mais cet appel n’a pas été enregistré puisqu’il a été fait sur le téléphone cellulaire d’un des policiers.

Tout le monde s’est jeté dans le trou

L’oncle d’Isaac Brouillard Lessard, Denis Lessard, a lui aussi témoigné de son échange avec les policiers alors qu’il portait plainte pour menaces de mort le matin du drame.

Il avait reçu un message vocal haineux à son commerce de la part d’Isaac Brouillard Lessard le 24 mars en soirée.

M. Lessard dit se rappeler avoir lui aussi mis en garde les policiers lors de la discussion qu’il a eue avec un agent au poste de police de Victoriaville.

Des gens assis dans une salle du palais de justice.

Les audiences de l'enquête publique sur la mort de Maureen Breau et d'Isaac Brouillard Lessard se tiennent au palais de justice de Trois-Rivières depuis près de deux semaines. (Photo : 19 février 2024)

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Je me souviens d'avoir dit : "Peux-tu avertir ben comme il faut ceux et celles qui vont intervenir qu’ils peuvent s’attendre à n’importe quoi? C’est bien dangereux, tout peut arriver", déclare-t-il.

Face à la résolution tragique de l’événement, M. Lessard s’est désolé de ne pas avoir pu changer le résultat de l’intervention par ses avertissements, comparant l’état mental instable de son neveu à un trou dans lequel il est dangereux pour les personnes qui interviennent de tomber.

J’avertissais tout le monde de ne pas tomber dans le trou, pis tout le monde s’est jeté dans le trou, déplore-t-il.

Plus tôt dans la journée, un policier de Trois-Rivières a témoigné d'une intervention plus tranquille qui s'est déroulée auprès d'Isaac Brouillard Lessard en janvier 2022.

Une représentante de la CNESST a aussi présenté un sommaire de l'enquête réalisée dans le cadre de la tragédie, un document qui a nécessité 3000 heures de travail.

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